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lundi 29 avril 2024
Antananarivo | 23h01
 

Tribune libre

L’eau et le feu, génies malfaisants ? (suite et fin)

jeudi 13 mars 2008 |  445 visites 

« A la même époque, la Banque Mondiale finançait le projet « Energy One » dont une enveloppe était destinée à la recherche d’une énergie de substitution au bois et au charbon.

Vingt ans après, on ne voit poindre la moindre substitution aux énergies traditionnelles ; le gaz et l’électricité sur lesquels on faisait du battage médiatique pour une utilisation plus démocratique s’éloignent à une vitesse grand V du porteteuille de la ménagère. A l’Est, la pratique du « Tavy » ne fléchit pas avec le kilo de riz qui ne cesse d’augmenter.

L’utilité de l’arbre dans notre écosystème est encore mal perçu par le commun des citoyens, sinon on n’assistera pas à ces destructions irraisonnées de notre patrimoine végétal (notre pharmacopée traditionnelle est l’une des plus riches du monde).

Sur les hautes terres, des milliers d’hectares de tanety couverts d’arbres ou d’herbacées partent en fumée chaque saison sèche. C’est le cas du Bongolava et du Tampoketsa. Quiconque a voyagé en avion la nuit sur le trajet Mahajanga - Tana, n’aura pas manqué ce spectacle désolant de tanety en feu sur des kilomètres, depuis Maevatanàna jusqu’au-delà d’Ankazobe.

Les éleveurs de ces contrées justifient ces feux par le soi-disant renouvellement de pâturage. C’est un argument qui ne tient qu’à un fil, le sol des tanety après plusieurs années sous le feu a brûlé sa couche fertile, et la seule herbe qui y pousse est de l’espèce ligneuse connue sous son nom malagasy de « horona » que les bêtes détestent. Une fois la repousse tendre broutée, elles n’y reviennent plus, au risque de se faire piquer le museau.
La campagne de reboisement qui se répète chaque année n’a-t-elle qu’une signification symbolique devant la volonté de restaurer ce capital forestier ?
Dans les zones habitées, un début de feu est vite étouffé. Or jusqu’ici, on n’a pas été allé au-delà de 50 km de la capitale pour cette action. Si, une fois, une forte délégation de hauts dignitaires dirigée par feu le Président Tsiranana, s’était déplacée au lieu dit Beratro, une localité dans le district d’Ambovombe, pour reboiser.

C’était une belle aventure sans lendemain, mais qui a valeur de message. Parce que des écoles existent un peu partout dans l’île, même dans les endroits les plus reculés, pourquoi ne pas inclure dans le programme scolaire des séances de reboisement, afin d’inculper aux enfants l’amour de la nature et de l’arbre en particulier ? Les éventuels futurs pyromanes se trouvent parmi eux, forcement ».

RAOBELISON Aimé-Arsène
Ancien PDS du Faritany d’Antananarivo

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