La crise alimentaire est une aubaine pour la grande île. Si et seulement si l’agriculture se « professionnalise ». Et les cultures de contre saison, dernier avatar des projets de développements agricoles menés dans ce pays ne contribueront pas à la résorber. Il faut beaucoup plus pour y parvenir. D’abord, il faut mettre un terme à ces projets coûteux aux résultats insignifiants pour la majorité. Mais pas pour ceux qui en font leur gagne-pain notamment les experts en ceci et les spécialistes en cela trop contents de la manne financière qui leur tombe dessus. Cela dit, la crise alimentaire met étonnamment en relief les potentialités de l’île avec ses millions d’hectares de terres arables actuellement inexploitées sauf peut- être par l’érosion. Sur ces terres là, n’importe quelle plante peut pousser. Même à l’état naturel pour ne pas dire à l’état « sauvage ».
Creusez
Toutefois, pour que le pays ne rate une fois encore le coche, désormais il ne faut plus confier l’agriculture aux agriculteurs traditionnels et au ministère de l’Agriculture. Ces deux entités ont failli à leur mission de nourrir et de donner assez à manger à la population. Les paysans sont tels qu’ils sont : incapables de produire même pour leur propre autosuffisance. Le ministère est devenu pour sa part un moulin à projets sans lendemain. Un seul chiffre témoigne de cet échec : chaque année, depuis plusieurs décennies, le pays doit importer 200 000 tonnes de riz pour combler le gap alors qu’il existe près de 2 millions de terres agricoles non- exploitées. A qui doit- on alors confier l’agriculture pour que l’avenir soit dans la terre ? Creusez.
