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Editorial

L’avant et l’après Le Lidec

mercredi 16 juillet 2008 | R. C.

Ravalomanana Marc est décidément un président pas comme les autres. Il a toujours voulu se montrer ainsi et il vient de le montrer une nouvelle fois lundi. Et de la manière la plus éclatante qui soit. Car en s’en prenant personnellement au représentant de l’Etat français à Madagascar, il persiste et signe à montrer et à démontrer qu’il reste et demeure le seul maître à bord dans la Grande île. Ses partisans jubilent et évoquent le patriotisme de bon aloi du chef de l’Etat. L’homme et la femme de la rue, par contre, se réfugient dans une prudence toute malgache devant une situation que personne ne maîtrise ni les tenants ni les aboutissants. Dans les milieux plus avertis, on sort les compteurs à gaffes : en 2006, c’était le journaliste Olivier Péguy. En 2007, ce fut le tour du père jésuite Sylvain Urfer. En 2008, le pouvoir franchit l’étape supérieure et peut-être ultime en débarquant le représentant de la République française à Madagascar. Voilà pour la partie la plus visible. Dans la partie invisible au grand public, depuis 2002, pas moins d’une dizaine d’hommes d’affaires et de cadres de haut niveau français ont été victimes du non-renouvellement de leur permis de travail et de leur visa de séjour dans le pays. Assortis d’interdiction d’entrées dans la Grande île.

Modus vivendi

Jusqu’où ira Ravalomanana Marc dans cette surenchère ? Personne ne le sait. Ce que l’on sait, c’est que la France ne restera pas les bras croisés après cette « humiliation » de son ambassadeur, même si les discours officiels de part et d’autre laissent croire à l’apaisement. Si aujourd’hui, elle semble laisser faire, c’est que « la vengeance est un plat qui se mange froid ». Et aussi pour ne pas hypothéquer ses « gros » intérêts dans le pays. Ce que l’on sait également, c’est que le président malgache et la « France » vivent un désamour réciproque dès l’origine. Les deux protagonistes ont réussi jusqu’ici à taire leurs états d’âme. Mais le modus vivendi a été rompu unilatéralement ce 14 juillet. Tout le monde attend maintenant l’onde de choc de cette « expulsion » déguisée. Car pour beaucoup, il y aura forcément des répliques comme dans les tremblements de terre. Comme il y aura l’avant et l’après Gildas Le Lidec.

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