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Editorial

L’anti-Mandela

mardi 1er juillet 2008 |  1364 visites  | R. C.

La crise politique au Zimbabwe illustre à quel point la démocratie est en panne en Afrique. Quelles réflexions cette situation peut-elle susciter sinon, en premier, un sentiment de mal-être et de gêne. Robert Mugabe a fait rêver les générations de quadra et quinquagénaires de tout le continent noir. Tous l’admirent pour sa lutte acharnée contre les « envahisseurs ». Il est porté au pinacle, sublimé pour avoir arraché l’Indépendance de son pays des mains des Blancs, racistes et exploiteurs. Auréolé de cet immense prestige, il est entré de son vivant dans le Panthéon de l’histoire, à l’instar de Nelson Mandela qui n’est plus à présenter. Mais les deux hommes cheminent sur deux chemins différents. Madiba a choisi la voix de la sagesse. Mugabe, lui, a préféré celle de l’orgueil. Alors que le premier a été fêté comme un héros à l’échelle planétaire à Londres au cours d’un giga concert d’anniversaire, le second est mis au ban de la communauté internationale. Anti-Mandela par excellence, Bob fait pitié dans son entêtement tout africain à se momifier au pouvoir. S’il n’y avait pas Thambo Mbeki, qui le soutient mordicus, il aurait déjà été éjecté de son siège. En tout cas, Mugabe et Mbeki envoient un mauvais message à tous les peuples d’Afrique, épris de liberté mais férocement étouffés par leurs propres dirigeants.

Pyramide de Guizèh

Car en Afrique, y compris dans la grande île, les populations manquent cruellement de liberté. Les partis politiques, surtout ceux de l’opposition dont l’existence est salutaire à la démocratie, sont diabolisés, vilipendés et voués aux gémonies. Ils sont privés d’espace d’expression car ils n’ont pas accès aux médias nationaux et aux parlements, tribune par excellence de la démocratie. De même, la société civile est réduite à sa plus simple expression : bon pour amuser la galerie. Sans plus. La jeunesse, elle, vogue d’une mode à une autre sans aucun horizon sauf celui de l’immigration. En effet, tous les champs d’expressions démocratiques restent hermétiquement clos. Et hors de portée. Sans la presse privée, à l’audience limitée dans le temps, dans l’espace, aucune soupape de sécurité ne s’offre aux uns et aux autres. Mais même aujourd’hui, l’existence de ces médias indépendants demeure incertaine en raison de plusieurs facteurs, notamment politique et économique. Au Zimbabwe, la presse n’est libre que si elle coopère avec la clique de Mugabe. Donc, elle n’est pas libre. Ailleurs, elle est tout bonnement en liberté étroitement surveillée et provisoire. Sans parler des défis économiques auxquels doivent faire face les journaux. Pour en revenir à Robert Mugabe, qui est actuellement attablé avec tous les chefs d’Etats d’Afrique en Egypte, il faut lui souhaiter d’entrer vivant dans la pyramide de Guizèh.

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