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Société

« Déballage sur le trafic de bois de rose »

L’affaire Zakariasy se corse

mardi 13 novembre 2012 |  4478 visites 
Les tangalamena lors de leur réunion.

L‘affaire Zakariasy se corse si celle de l’ancien ministre de l’Environnement se serait terminée en queue de poisson. Le point commun à ces deux affaires est le trafic de bois de rose. Les plaintes du Pr. Zafy sur ces trafics de bois de rose pour leur part ont été déclarées irrecevables si nos mémoires sont toujours bonnes. L’affaire Zakariasy fait suite, faut-il le rappeler, aux deux conférences de presse que le « tangalamena » Patrick Zakariasy a donné et au cours desquelles il avait fait ce que plus d’un qualifient de déballage sur le trafic de bois de rose. Il a cité des compagnies de transport maritime, des noms de société et de service public, et des noms de personnes parmi lesquels celui de l’opérateur économique, Mamy Ravatomanga. Ce dernier a alors porté plainte contre Zakariasy Partick pour diffamation et propagation de fausses nouvelles, et contre trois journaux pour complicité de propagation de fausses nouvelles.

Ce lundi 12 novembre 2012 donc, pour des raisons qui ont trait aux besoins des enquêtes ou pour on ne sait pas trop pourquoi, Patrick Zakariasy a dû être placé en garde à vue tandis que les gens de la presse (les directeurs de publication de Midi Madagasikara, de Gazetiko et de La Nation avec le rédacteur en chef de Gazetiko) ont pu rentrer chez eux après avoir été au Parquet et s’être vu indiqué vers le milieu de la journée que le déferrement a été reporté pour ce mardi 13 novembre. Dès lors, tous doivent répondre présents ce mardi à 8 heures à la Brigade territoriale de la Gendarmerie pour être conduits ensemble au tribunal à Anosy pour déferrement.

Après le Syndicat des journalistes locaux, Reporter Sans frontières a publié ce dimanche 11 novembre, un communiqué qui alerte l’opinion internationale sur la situation de la presse comme l’a fait aussi Amnesty International la veille en faisant part au ministre de la Communication ses vives préoccupations à ce sujet. Parallèlement, les notables de Toamasina, plus précisément, les « tangalamena » Betsimisaraka haussent le ton et déplorent le traitement dont un des leurs est victime selon leurs dires. Ils n’admettent pas qu’un Tangalamena soit ainsi traité comme un vulgaire malfrat alors que les Betsimisaraka le considèrent comme un raiamandreny, un sage et un patriote soucieux du bien commun et de l’intérêt général doublé d’un olomanga (vato nasondrotry ny tany). Pour ce faire, les tangalamena betsimisaraka ont publié un communiqué qu’ils ont signé (voir fichier attaché intitulé Fanambarana) dans lequel ils alertent aussi les autres populations respectueuses des valeurs et de l’autorité morale des tangalamena ou mpitankazomanga ou olobe et ampanjaka, à être vigilants car on ne peut traiter ainsi les autorités traditionnelles.

Du coup, on se demande si devant de telles manifestations de soutien ou de solidarité - d’une part la pression des organisations de défense des droits et libertés en faveur de la presse et d’autre part la pression des autorités traditionnelles qui réclament des considérations mais aussi la vérité sur ces affaires de trafic -, on n’est pas en train de tordre un processus judiciaire en cours ? Ne met-on pas l’indépendance de la Justice dans une situation des plus délicates ? Déjà que le cas des étudiants qui ont été traînés en justice dans le cadre des dernières manifestations où il y eut des blessés et des destructions de biens, laisse un arrière goût d’imperfection sinon d’amertume chez une certaine catégorie de citoyens. Faut-il alors se résigner à dire que la justice est humaine ? En tout cas, cette justice aura de plus en plus fort à faire pour traduire en acte ce que le nouveau procureur général de la Cour suprême a vivement souhaité dans sa prestation lors de son installation de ce lundi 12 novembre 2012.

Recueilli par Bill

Fanambarana
Fanambarana