Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
vendredi 20 juin 2025
Antananarivo | 14h30
 

Société

Instabilité politique

L’UNICEF, au secours des enfants et des jeunes

mercredi 24 juin 2009 |  328 visites  | 4 commentaires 

L’instabilité politique et la crise socio-économique laissent les jeunes et les enfants sans repères. C’est l’appel lancé par l’UNICEF qui a rendu public les résultats d’une évaluation qualitative de l’impact de l’instabilité politique et la crise socioéconomique sur les enfants et les jeunes dans la région Analamanga. Ce rapport a été présenté ce mardi 23 juin et il s’intitule « La boîte de Pandore, les jeunes se trouvent à la croisée des chemins ».

Conduite au mois d’avril et mai 2009 auprès de plus de 12 800 enfants et jeunes âgés entre 8 et 25 ans de la région Analamanga, cette évaluation dépeint en détail les effets de la crise sociopolitique sur le quotidien des jeunes, l’impact sur leurs statuts émotionnel, psychologique, social et éducatif ainsi que les séquelles sur les valeurs auxquelles ils se sont traditionnellement attachés. Cette étude propose différentes pistes d’interventions compte tenu des expériences vécues par les enfants et les jeunes au long de la crise, dans le but de prévenir les risques de violence face auxquels ils restent exposés.

Des enfants impliqués malgré eux

« C’est une évaluation rapide que l’UNICEF a réalisée avec les partenaires. Elle regorge les perceptions partagées par les jeunes et nous servira de point de référence pour nourrir le débat, avec l’ensemble des obligataires comme les familles, les communautés, les autorités à tous les niveaux, la société civile, les medias et la communauté internationale. L’objectif est de trouver ensemble quelles sont les solutions et les services appropriés pour un environnement digne d’eux », a déclaré Bruno Maes, Représentant de l’UNICEF à Madagascar, lors de cette séance de présentation.

Dans l’ensemble, les résultats de cette étude indique que les jeunes et les enfants ont été impliqués dans la crise politique sur fonds d’incompréhension, d’incertitude, de violence, de perte de repères et par la force de la pression de la pauvreté. La crise a mis à l’épreuve certaines valeurs et perceptions sociales traditionnelles, telles que le Fihavanana.

Les divergences d’opinions politiques ont brisé la cohésion au niveau communautaire et ont cédé la place à un nouveau moyen d’expression qu’est la violence. Selon les jeunes, les interdits de la société traditionnelle sont soudainement acceptables, les valeurs morales ayant subitement disparu dans le courant des émeutes de la rue. « L’une des conséquences à long terme de cette crise est la difficulté pour les jeunes de discerner ce qui est « bien » et ce qui est « mal », ce qui est « vrai » et ce qui est « faux », les valeurs étant radicalement altérées par les récents événements », indique l’évaluation.

Avenir incertain

Les jeunes ont fait part d’une crainte générale de divisions au niveau communautaire et de la détérioration rapide des mécanismes traditionnels de protection et de survie. Ces derniers ont perdu confiance à ceux qui les
ont - par le passé - offert assistance, car selon eux, les valeurs de solidarité et de respect, prêchées par les parents, les enseignants, les autorités et les leaders communautaires, ont été soudainement rejetées. Les jeunes ont rapporté un accroissement progressif de la violence entre les jeunes eux-mêmes. Selon eux, le stress et l’anxiété nourris par la crise, renforcés par les difficultés pour les familles de répondre à leurs besoins essentiels sont également à l’origine de l’augmentation des violences intrafamiliales, dont les enfants et les jeunes sont les premières victimes. Les jeunes ont des sentiments mitigés par rapport à leur avenir. Ils indiquent que leur avenir demeure incertain et non protégé.

Les jeunes ont appris pendant les émeutes et les pillages qu’il existe une faiblesse par rapport au système dans l’application de la loi. Les jeunes estiment que les revenus de la famille ont diminué en moyenne de moitié ou de deux tiers, avec un impact direct sur l’état nutritionnel, la fréquentation scolaire et l’environnement protecteur des enfants les plus jeunes.

La plupart des jeunes se sont plaints d’avoir été forcés à interrompre leurs études pour aider aux tâches ménagères et supprimer les dépenses scolaires. Ces enfants étaient utilisés pour des travaux domestiques ou
directement envoyés pour trouver un emploi quotidien afin de contribuer aux revenus de la famille. Les jeunes ont signalé un sentiment d’abandon et d’isolement. Ils se sont plaints du manque d’espaces spécifiques pour eux
et de services adaptés à leur âge. La crise a accentué ce sentiment d’être entre l’enfance et l’âge adulte, le sentiment que « personne ne fait attention à eux ».

« Ignorer ces signaux équivaut à délibérément faire fi des leçons des épisodes tragiques de l’histoire africaine. Les troubles politiques et la crise socioéconomique aggravés par la violence et les abus, ont laissé des traces dans l‘esprit et dans le développement psychologique des jeunes. Les expériences négatives de la crise exposent les jeunes à des risques à long terme et à un doute permanent qu’ils ne deviennent agressifs. Il est possible d’inverser cette tendance, mais cela nécessitera des actions immédiates et audacieuses », a poursuivi M. Maes.

Des médias pour la paix et les droits

C’est dans ce cadre que l’évaluation propose des interventions urgentes, interpellant l’ensemble des obligataires. Elles visent (1) à réduire l’exposition des jeunes à la violence, (2) à fournir une réponse immédiate aux préoccupations des jeunes, (3) à mettre à leur disposition des services personnalisés et adaptés à leur âge, (4) à promouvoir des valeurs de paix et de réconciliation et (5) à accroître la participation positive des jeunes en tant qu’agents pour le changement social positif.

En marge de la présentation officielle des résultats de cette évaluation, l’UNICEF a procédé ce mardi 23 juin, au lancement officiel du concours « Médias pour la paix et les droits de l’enfant », ouvert à l’ensemble des organes de presse travaillant dans la ville d’Antananarivo. Ce concours se fixe pour objectifs de forger la réconciliation par un journalisme responsable, éthique et moral et d’encourager les médias à participer et contribuer à la protection et la promotion des droits de l’enfant.

Recueilli par Bill

4 commentaires

Vos commentaires

  • 24 juin 2009 à 09:01 | mpimasy (#2738)

    finie la kalesy , bonjour la kalach ?

    par bonheur, Madagascar n’est pas (pas encore ??) le Libéria , ni la RdC , ou la Côte d’ivoire

    mais toutes les conditions sont réunies pour qu’un prochain « leader » trouve enfin un emploi à la mesure de cette jeunesse dont aucun pouvoir en place ne s’est vraiment soucié depuis longtemps

    enfant soldat.....

    réagissons !

    • 26 juin 2009 à 01:18 | Tsy Vendrana (#2417) répond à mpimasy

      firy millions dollars moa no budget/taona Unicef Madagasikara ?

  • 24 juin 2009 à 19:13 | nosy06-976 (#1218)

    C TOUT SIMPLEMENT L INCAPACITE,L EGOISME DE TOUS CES PSEUDO HOMMES POLITIQUES QUI MENENT CES JEUNES A LA DERIVE.EN REALITE ILS NE SAVENT PAS VRAIMENT CE QUI SE PASSE DANS LE PAYS.

    • 24 juin 2009 à 20:24 | fandresena (#299) répond à nosy06-976

      Unicef !est ce difficile pour vous de dire la principale cause de ce problème ?
      Pas de stabilité politique tant que la Président Ravalomanana ne prenne pas sa place !

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS 
 
{#URL_PAGE{archives}}