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Culturel

Interview

KANY « La musique malgache ne peut pas être limitée à un style »

mercredi 6 mai 2009

Kany, le célèbre deejay de Toamasina d’autrefois, qui vit actuellement et depuis un certain moment à La Réunion est de passage dans la capitale. Il nous partage le but de son voyage, ses projets et activités dans la promotion de la musique malgache. Interview.

- Tribune.com : Bienvenu au pays Kany, quel est le but de votre visite ?

Kany : Merci. Le but de ma visite, ou plutôt de la mission que je me suis assigné, est de dénicher de bons artistes Malgaches, les plus connus, de négocier avec eux pour nos projets à la Réunion. J’ai déjà conclu par exemple un contrat avec Tsiliva qui va y donner un concert ce samedi. Dans le cadre de nos projets, nous envisageons également de produire Wawa, à La Réunion, le 26 juin prochain, pour la célébration de la fête nationale Malgache. Ce sera une fête gratuite. Il y aura aussi un concert avec Lôla, prévu en septembre.

- Donc, vous vous êtes convertis à la promotion de la musique et artistes Malgaches après avoir quitté le pays ?

• Effectivement. Dès mon installation à La Réunion, nous avons fondé avec des amis la première radio malgache à l’étranger, Radio Love FM. Elle peut être captée sur internet, sur www.lovefm.fr. Nous avons également fondé l’association Madapro la Réunion que je préside actuellement. Cette association se charge des échanges culturels et de la promotion des artistes malgaches à la Réunion, au sens propre du terme. Je travaille également chez Canal Austral. Et je reste toujours deejay même si je ne joue que très rarement.

- Le projet d’échange culturel est-il réciproque, c’est-à-dire que vous allez également faire venir des artistes étrangers à Madagascar ?

Kany et Julianna, miss mada 2000.

• Bien entendu. Très prochainement, par exemple, nous envisageons d’inviter une artiste réunionnaise à Madagascar. La date est prévue en décembre et nous sommes en pleines négociations avec divers responsables pour sa réalisation. Il y a aussi d’autres projets avec d’autres, mais je pense qu’il est encore trop tôt pour en parler.

- Quel souvenir avez-vous retenu du monde de la platine malgache ?

• En 1998, j’ai remporté le prix du championnat de Madagascar de deejaing. Nous faisions partie des jeunes deejay de l’époque, entre autres, Dj Andry celui qui est devenu président de la HAT actuellement, Jaytaxx le directeur de la Radio des Jeunes, Mamy Gotso le chanteur, Dany l’animateur de RTA, MC Kreesan. Ce qu’on a partagé avec le public à ce moment là est vraiment imprimé dans la mémoire.

- Comment les Réunionnais ont-ils perçu la musique malgache ?

• Depuis la Radio lovefm, on a constaté l’évolution de la perception de la musique malgache. Les Réunionnais ont enfin compris, que la musique malgache est riche, qu’elle ne peut pas être uniformisée. La musique malgache ne peut pas être réduit à tel ou tel rythme, le salegy, le tsapiky ou le kilalaky uniquement. Elle ne peut pas être limitée à un style. Tout cela est dû, je crois à nos efforts pour la promotion de la musique malgache.

- Du deejaing à la promotion de la musique. Qu’avez-vous fait pour franchir l’étape ?

Kany avec la chanteuse Warda.

• J’ai déjà œuvré dans la promotion des artistes malgaches depuis fort long temps, même à l’époque où je vivais à Toamasina et travaillais à la radio Voanio, la première radio FM des provinces de Madagascar. Un de mes amis de Toamasina me disait à l’époque que je ne dois pas chanter, sinon, nous ne seront jamais connus. A La Réunion, je ne fais que suivre ses conseils.

- D’après le programme que vous avez présenté, l’orientation vers la musique tropicale chaude est plus manifeste. Pourquoi, un tel choix ?

• Au fait, il y a deux sortes d’organisation. La première, c’est un travail, un gagne pain quotidien. La deuxième, c’est une promotion pure et simple des artistes qui méritent bien d’être connus. Dans le cas de notre projet, nous avons choisi les artistes déjà connus, professionnels, parce qu’il s’agit bien de notre gagne pain. Il faudra bien se souvenir que pour le déplacement d’un groupe à La Réunion, on débourse au moins 12 000 euros.

- Comment la diaspora malgache de la Réunion perçoit-elle les concerts des artistes nationaux ?

• Lorsqu’un artiste malgache donne un spectacle à la Réunion, seulement 30% des spectateurs sont des Français. Le reste est composé des Malgaches. Mais cela dépend de l’endroit où la manifestation se tient. Ce constat est valable pour les soirées. Mais c’est tout à fait le contraire lorsqu’il s’agit d’un concert dans l’après-midi ou dans une petite salle.


Propos recueillis par Arena R.

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