Le sort de Mahagaga et de Mahalatsa tient en haleine tout le pays depuis quelques jours. Les gens se bousculent sur leur passage à l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona tels ces jeunes au passage de leur idole. Ces jumeaux siamois, unis au niveau du thorax et de l’abdomen, de presque trois semaines, nés dans l’aride Androy, dépourvus de tout, sauf de la vie, descendent d’une union improbable entre un « père inconnu » et une très jeune mère encore dans la fleur de l’âge. Accouchés d’ailleurs par une matrone, beaucoup pensent qu’ils ont pourtant vu le jour sous une bonne étoile. Un jour faste conjugué à la « science ancestrale » de la « renin- jaza » qui, soit- dit en passant, sert visiblement à combler la défaillance du système sanitaire. Donc utile à la communauté de base. Utile aussi le test Adn proposé par le président de la République pour débusquer les « mauvais pères » qui abandonnent femmes et enfants entre les mains de la Providence.
Elan de générosité
Pour le cas de Mahagaga et de Mahalatsa, ce test, s’il voit un début de réalisation un de ces quatre, pourrait peut-être, conduire sur la piste de leur évanescent paternel. Car le papa de deux jumeaux a intérêt à se manifester le plus tôt possible. En effet, l’élan de solidarité en faveur de ses fils va au-delà de toute espérance. Des bonnes âmes se proposent tout simplement de les adopter. Emues et touchées par leur sort, elles veulent les soustraire à l’indigence dans laquelle ils se trouvent. Personne ne peut les en vouloir. Pour sa part, l’équipe médicale conduite par le Pr Andriamanarivo se dit prête pour l’intervention chirurgicale visant à séparer les jumeaux. En tout cas, si opération il y a, ce ne sera pas la première fois comme d’aucuns tentent de le faire croire aujourd’hui. Seulement, quelle que soit l’issue de l’opération, l’élan de générosité en faveur de la famille de Mahalatsa et de Mahagaga doit continuer.
