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Socio-politique

Forces armées

Inefficaces

jeudi 16 août 2012 | Valis

Près de cinq heures avec Marius Fransman, chef de délégation de la mission de la Troïka à l’hôtel Colbert n’ont pas suffi. Une autre délégation des forces de l’ordre et de la défense nationale doit encore accompagner le président de la transition pour rencontrer le président Jacob Zuma et les membres de l’Organe de coopération en matière de défense et de sécurité de la SADC ce jeudi 16 août, c’est-à-dire la veille du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement. Deux hauts responsables de la Gendarmerie nationale et un général de corps d’Armée de l’armée nationale, président de l’organe militaire de défense nationale font partie de la mission conduite par le chef suprême des armées, Andry Rajoelina. Le président de la transition a besoin de ces militaires vraisemblablement pour soutenir et confirmer ce qu’il avait déclaré à son retour des Seychelles comme quoi Marc Ravalomanana ne doit pas et ne peut pas rentrer au pays (tant qu’il est au pouvoir s’entend). Si c’était possible, le ministre de la Défense nationale et le CEMGAM et le Commandant en chef de la Gendarmerie nationale auraient eux aussi fait partie du voyage, mais ce ne fut pas le cas étant donné les contraintes locales. La situation locale est en effet inquiétante bien que les mouvements de rue des politiques aient cessé ces derniers temps. On dira même plus, comme disait l’autre, car l’insécurité est flagrante au quotidien dans presque toutes les parties de l’île. Les Foroches continuent de faire régner la terreur dans le Nord, conduisant les habitants d’Antsiranana à conseiller aux journalistes en mission de couverture médiatique des événements qui se sont déroulés dans cette ville, d’éviter de s’écarter des grandes rues. Le fameux Remenabila court toujours et l’État est obligé de lancer non seulement des appels à contribution pour traquer ce « dahalo » mais d’user des grands moyens pour des « chasseurs de tête ». Remenabila est dorénavant « wanted » mort ou vif, avouant ainsi indirectement et publiquement par la même occasion l’inefficacité des forces armées qui sont incapables d’accomplir leur fonction de maintien de l’ordre.

Des juristes font remarquer non seulement la déliquescence de l’État mais aussi le vide juridique à propos de cette décision de chasse à l’homme, mort ou vif. Il n’y a aucun texte qui règlemente ou qui défende le « wanted mort ou vif » ; ce qui signifierait qu’on peut donc le faire. Mais s’interrogent ces juristes, l’État n’est-il pas en train d’autoriser pour ne pas dire encourager les chasseurs de prime éventuels pour avoir la tête ou le « scalp » de Remenabila ?

En tout cas, nos forces armées sont dans l’incapacité de faire régner l’ordre si on devait revisiter les revues du 26 juin dernier. Il faudrait repenser leurs missions sinon créer une nouvelle armée, car avec la mondialisation et l’importance prise par les organisations sous-régionales, les invasions extérieures sont aléatoires. La situation locale nécessite des forces de l’ordre de proximité et une stratégie avec de nouveaux redéploiements, devant assurer la police et la sécurité des ménages, des contribuables et des opérateurs économiques. Car au rythme de cette insécurité et cette ampleur des phénomènes « dahalo », le pays risque la somalisation.

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