En ce jour du 6 novembre 2012, c’est avec beaucoup de tristesse que nous avons accompagné à sa demeure finale un grand Monsieur, Badour Jeammamod Karim ou BJ ou « Tonton Karim », propriétaire de la Galerie Kamoula sur l’Avenue de la Libération de Tananarive.
Voilà près de 20 ans qu’il œuvre pour un meilleur futur pour son pays natal, Madagascar. J’ai rencontré beaucoup de patriotes, mais BJ avait une telle foi inébranlable dans l’avenir de notre pays. Il avait ce comportement naturel, humain, sans arrière pensées, de se préoccuper des problèmes, des soucis et de la souffrance des « petites gens », sans aucune distinction de race, de religion, riches, pauvres, puissants….. il avait toujours pour tous, ce mot doux, l’accueil souriant, les bras ouverts, l’humilité, la modestie dans ses actions souvent silencieuses….et sans faire de l’assistanat aveugle, il voulait plutôt tendre des lignes de pêche pour ceux qui venaient le solliciter….Souvent, il me disait cette phrase de Gandhi « Croire en quelque chose et ne pas le vivre, c’est malhonnête ».
C’était un homme de grande générosité, de sollicitude, de compassion et pendant toutes ces années où on a eu la chance de le côtoyer, voilà plus de 40 ans à Paris, il nous a appris la dimension humaine, le caractère sacré du Fihavana Malagasy car il me disait : « C’est le Peuple, chaque Malgache, chacun individuellement, chaque communauté vivant dans ce pays qui doit se l’approprier, revitaliser ce concept, fondé sur la justice, l’équité, le respect, la sagesse… Cet art de vie, ce miel de vie est un ensemble de repères, de comportements éthiques, des qualités comme la sociabilité, la tolérance, la compassion, une forme de conscience morale, voire de sentiments religieux, pourquoi pas, que nos parents, grand parents et nos ancêtres ont pratiqué avec intelligence ». Cet homme, BJ était un vrai malgache, un vrai patriote !
Alors que son état s’était beaucoup dégradé ce jour du 1 er novembre où je lui ai rendu visite, quand je lui ai donné la main et que je lui ai dit « le combat pour un meilleur futur à Madagascar continue », il m’a serré, tenu longtemps ma main dans la sienne…. Etje voudrais rappeler ce dernier geste à ses nombreux amis à Madagascar, en France, en Angleterre, au Canada et à ses enfants et sa grande famille, nous avons tous le devoir de mémoire pour que les Espoirs et les rêves de BJ pour son pays natal soient soutenus, et que nous œuvrions, que nous nous engagions dans cette voie qu’il nous a montrée. Pour la mémoire de BJ, nous devons agir pour que vive toujours notre Fihavanana .Il nous faut préserver ce concept, une valeure sûre, un bien suprême pour le maintien du tissu social existant et que tout le monde, dans les campagnes, les villages, les villes doivent œuvrer pour améliorer le quotidien… par le respect des aînés, l’esprit de modération, et toujours l’inclination au dialogue et à la solidarité !
Dr Nato Aimé
UPS 11
Paris