Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
vendredi 29 mars 2024
Antananarivo | 12h33
 

Editorial

Héroïques ou folkoriques ?

lundi 22 novembre 2010 | Ndimby A.

Madagascar a donc découvert il y a 5 jours ce qu’est un pronunciamento, avec cette action d’un groupe d’officiers retranchés à la BANI. Le seul avantage du pronunciamiento tel qu’il se pratique, c’est qu’en principe il se déroule sans effusion de sang : un groupe d’officiers déclare son opposition au gouvernement en place, et attend ensuite que le reste de l’armée se positionne. Si la rébellion n’obtient pas de soutien, les perdants abandonnent. Dans le cas contraire, le gouvernement démissionne [1].

Mais dans le contexte malgache qui voit le règne des gros bras et des grosses gueules, il est illusoire de penser que ce genre de méthode puisse réussir sans casse. D’ailleurs, la culture générale de nos militaires dont certains tiennent plus de la brute épaisse que de l’officier flamboyant leur permet-elle de savoir ce qu’est un pronunciamiento ? Mais comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nos mutins en ont sans doute fait un par hasard en pensant effectuer un vulgaire putsch.

Hasard du calendrier, cet évènement a eu lieu le lendemain de mon éditorial précédent qui déplorait que la vision des moyens et méthodes politiques soient réduits dans notre pays à des stratégies de voyou, quel que soit le camp. Et à la lecture de certains commentaires sur le web 2.0, on peut constater que, contrairement à ce que l’on croyait, les apologues de la violence ne se retrouvent pas uniquement chez les putschistes, les gros bras, les soldats mutins, leurs supporters et griots.

« Un empire fondé sur les armes a besoin de se maintenir par les armes » (Montesquieu). Même si je doute que sa formation académique lui ait donné l’occasion de fréquenter les œuvres des auteurs classiques, je pense toutefois que Andry Rajoelina savait qu’en prenant le pouvoir de manière imposée par l’argument de la force, il aurait du mal à le garder juste par la force des arguments, qui de toute façon ne peuvent être que fallacieux : comment peut-on justifier un coup d’État, et le maquiller par des prétextes bidon ? Qui sème le vent récolte la tempête : à défaut de Montesquieu ou des manuels de science politique, il y a de bons dictons dans les pages roses du dictionnaire Larousse.

Je me demande donc s’il fallait rire ou pleurer en voyant les réactions outrées des dirigeants et des griots hâtifs suite à cet événement d’Ivato, comme à chaque période de turbulence traversée par le boutre de la Transition actuelle. Déjà je me demande si des putschistes ont légitimité à se plaindre d’une tentative de putsch, et s’ils se rendent compte du ridicule de la situation de les voir périodiquement porter des accusations de « déstabilisation, atteinte à la sécurité publique, tentative de coup d’État, organisation de rassemblement interdit, destructions de biens, trouble de l’ordre public, atteinte à la sureté de l’État » et autres douceurs du Code Pénal sur lesquelles eux-mêmes se sont assis de janvier à mars 2009. J’aimerais sincèrement que les griots hâtifs m’expliquent ce paradoxe.

De mon très humble point de vue, il est difficile de reconnaitre à des gens comme Andry Rajoelina et sa clique la légitimité de se faire les porte-parole de l’État de droit ou de la démocratie. Humoriste à ses heures, le général Dolin Rasolosoa affirme que « les militaires ne doivent pas prendre une position politique mais doivent garder la neutralité ». On a même eu le privilège d’entendre avec surprise sur les ondes de Radio Viva une leçon au sujet de l’éthique journalistique donnée par notre consœur Lalatiana Rakotondrazafy, du fameux Club de la presse privée à la disposition de Andry Rajoelina, et qui n’a pas apprécié l’envergure donnée par TV Plus à cette affaire de la BANI. Il ne manquerait plus que les quatre mousquetaires du Club de la presse privée mis en place par Andry Rajoelina pour lui cirer les pompes ouvrent une école de journalisme, et y enseignent la déontologie aux pauvres ignares que nous sommes sans leur lumière. Il faudrait d’ailleurs réécouter les éloges sur la mutinerie du CAPSAT en mars 2009 sur la radio des 12 collines pour se dire à quel point le ririnin-dasa tsy tsaroana est une réalité bien malgache. Et le comble du comble est la déclaration du Général André Ndriarijaona : « Nous condamnons tout acte visant à semer les troubles au sein de l’armée, venant à compromettre l’unicité de celle-ci et pouvant mener à des affrontements de l’armée ». No comment.

En outre, il est évident que la force appelle la force. Quand les gens pensent que leurs libertés fondamentales sont bafouées sans aucun espoir de changement, la force et la violence deviennent une option acceptable pour certains, en fonction du degré d’éducation, des moyens et de l’échelle de valeurs de chacun. Dans la catégorie des révoltes nobles, on peut citer l’action des résistants en France contre les forces d’occupation nazies. Dans la catégorie des révoltes pas nobles du tout, on peut citer la réaction de Andry Rajoelina suite aux tracasseries administratives perpétrées stupidement par Marc Ravalomanana. Un coup d’État pour une radio fermée et un panneau trivision : je suppose que le pseudo-juriste Norbert Ratsirahonana va finir par nous démontrer que c’est de la légitime défense.

Je l’ai suffisamment répété dans ces colonnes : je suis contre la violence, et ne vais certainement pas cautionner cette mutinerie du BANI, au sujet de laquelle je vois plus un coté folklorique qu’héroïque. Surtout que je vois mal comment une opération qui semble tenir du bricolage et si peu préparée pourrait réussir, et en plus par des leaders peu susceptibles d’entrainer un engouement populaire de par leur personnalité sulfureuse et controversée. Raison pour laquelle, contrairement à ce qu’ils espéraient, les initiateurs de cette opération n’ont eu ni le soutien des autres camps militaires, ni celui des trois mouvances, malgré quelques badauds qui ont rejoint Ivato et l’appel non suivi (ou même non entendu) du Président Zafy. Mais grâce à ce coup d’éclat, le référendum a bénéficié d’une diversion de premier choix. Comme Patrick A. l’a démontré dans son éditorial, ça a tenu l’attention/opinion éloignée des lacunes dans l’organisation du référendum, et a donc servi en cela les intérêts du pouvoir hâtif. De quoi se demander s’il n’y a pas anguille sous roche. Ne nous étonnons pas alors si cette histoire a finalement fait « pschit » comme dirait l’autre : beaucoup de bruit pour rien. Mais suffisamment pour faire écran de fumée profitable à l’avancée du référendum bancal, sous les yeux favorables des quelques pelés et tordus présentés comme de vaillants observateurs internationaux.

Bien entendu, on pourrait se dire que c’est une histoire entre faucons repus et frustrés du même clan d’origine, et qu’ils n’ont qu’à en découdre entre eux. Si on pouvait être assurés que les dommages collatéraux ne concerneraient que les intéressés, on serait moins dubitatifs. De plus, ouvrir la boite de Pandore avec ce genre d’escalade de la violence amène très rapidement vers des rivages imprévisibles. De coup de force en coup de force, de vengeance en vendetta, Madagascar risque de ressembler à la Somalie, le Darfour ou la RDC. La population civile et les entreprises sont-elles prêtes à ça ? C’est certain que la réponse va être différente, selon que l’on habite (ou travaille) ou non dans le pays où l’action se passe. Et peu importe si le pois chiche qui sert de cervelle à certain lui permet d’interprèter que la non-violence contre des putschistes est un symptôme du « syndrome de Vichy ».

Tu parles Charles…

Mais au-delà du principe de non-violence et de rationalité intellectuelle qui font que les éditorialistes de Tribune.com sont raillés par les va-t-en-guerre des fora  [2] qui ne jurent que par la castagne, il y a un point central pour lequel cette mutinerie ne peut recevoir mon adhésion : comment croire qu’après tous les abus par rapport aux droits de l’homme qui se sont passés en 2002 et en 2009, on puisse tout à coup considérer des militaires comme le Général Noel Rakotonandrasana, le Colonel Assolant Coutiti ou le lieutenant-colonel Charles Andrianasoavina comme dignes de confiance et d’intérêt ? Par quelle magie de tels militaires qui ont mis leur honneur d’officier au service d’intérêts politiques partisans peuvent-ils s’autoproclamer chantres de la démocratie ?

De mon point de vue, il est donc risible de voir sur certains fora, sur Facebook ou dans certaines conversations l’enthousiasme de certains partisans des trois mouvances, qui applaudissaient l’initiative ou se sont rendus à Ivato. C’est pitoyable de voir que quand l’espoir diminue, on en arrive à se raccroche à tout et à n’importe quoi, et surtout à n’importe qui, tant que cela ravive la flamme. Comment comprendre que tout à coup, des gens considèrent comme leurs sauveurs possible des officiers qui les pourchassaient et les molestaient avec bestialité autrefois ? Deux réponses possibles à cela, et elles sont débiles (du latin débilus : faible). La première est le principe qui dit que « peu importe qui fait quoi, tant que cela ébranle les fondations du régime de Transition ». Cela peut à la rigueur se comprendre : mais faut-il alors espérer aussi que la saison cyclonique à venir soit féroce, ou qu’une épidémie de choléra se déclare comme à Haiti ? La seconde réponse serait le principe qui dit » les ennemis de mes ennemis deviennent mes amis ». Si la pratique politique malgache se résume à cette curieuse géométrie variable, cela explique l’instabilité politique permanente dans ce pays depuis des décennies. Et cela explique toutes les alliances contre-nature, qui créent des patchworks fondés sur du sable mouvant : Ratsiraka / Zafy / Ravalomanana ; ou encore Gl Rakotonandrasana / Gl Raoelina en sont quelques exemples. À quand des alliances Manandafy / Charles Andrianasoavina ou Monja Roindefo / Trois mouvances pour que la boucle soit bouclée ?

À moins que le « Fitiavana » placé insidieusement et ridiculement dans le slogan de la IVème République ait déjà commencé à faire son effet. On n’attend plus alors que l’union sacrée entre mon ami Lalatiana Pitchboule (Madagoravox) et Jeannot Ramambazafy (Madagate).

Notes

[1Version résumée de la définition sur Wikipedia

[2Petite leçon de latin : un forum, des fora.

23 commentaires

Vos commentaires

  • 22 novembre 2010 à 08:24 | Bena (#494)

    admettons que c’est râté parce qu’il n’y a pas de réussite immédiate ! mais à voir la tête du vieux vital (la gars a pris 10 ans en 3 jours), il est difficile de recoller les morceaux. impossible de croire qu’un pouvoir puisse dépendre seulement du loubard lilyson.

    admettons aussi que les actions éparpillées ne menent pas à un résultat immédiat (médecin, maires, militaires, instituteurs, enseignants, journalistes) mais à brève échéance, qui peut prédire ?

  • 22 novembre 2010 à 09:26 | The Man (#2712)

    Je me suis toujours dit que l’affaire BANI est un différend entre « foza » et apparemment je n’ai pas eu vraiment tort.
    L’affaire est close mais entre temps le pays continue son chemin de croix !

    • 22 novembre 2010 à 10:29 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à The Man

      The Man,

      réfléchissez un peu au lieu de dire :« l’affaire BANI est un différend entre »foza".

      Je regrette pour le Général Noel RAKOTONANDRASANA que cet incident s’est passé dans sa résidence privée, au sein de BANI.

      FAHENDRENA MIARAMILA et FAHENDRENA MALAGASY ONT EU LE DESSUS.

      TANT MIEUX.BRAVO LES MILITAIRES......Cénéraux Camille Vital (Premier Ministre)et André Andriajoana (CHef d’Etat Major Général de l’Armée Malgache)

      Je ferai confiance aux autorités militaires pour la suite de cette affaire.

      Comme ai-je toujours souhaité,il faut dissoudre F.I.S et BIANCO et C°et si par malheur,une force de sécurité d’Alain RAMAROSON existe,il faut la dissoudre aussi et sortir un décret pour les ports d’ARMES.

      Il y a trop d’armes en circulation à Madagascar.

      Profitez de cet incident de BANI pour réactualiser l’obligation de visa d’entrée à Madagascar et l’instauration d’une autorisation de sortie du territoire national.

      TRANSITION !!!! OUI.

      LAISSER ALLER !!!! NON et NON.....

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

  • 22 novembre 2010 à 10:43 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Ndimby A.

    Vous m’avez oublié,ce n’est pas grave,j’ai le temps de recopier cet article très intéressant.

    Bonne continuation.

    Basile RAMAHEFARISOA,

    b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 22 novembre 2010 à 23:50 | Billy the Kid (#4664) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Pauvre Bazily ! Ils vous ont oublié ?

  • 22 novembre 2010 à 10:55 | meloky (#637)

    les politiciens faibles utilisent la situation precaire de la grande île pour destabiliser davantage l’effort pour mettre fin de la transition !

    Est-ce bien de dire de tjrs acclamer l’effort de Ndimby pour donner telle analyse !!! A vous de decider !

    Qu’on n’ait pas une petite ouverture de paix pour mettre fin cette transition avec une vraie determination de la part des tous les citoyens et de faire face à toutes élections en paix !

    On connait l’aspect de pensée ou d’orientation de chaque partie politique ou mouvance de prendre en main le pouvoir, mais il faut respecter tout au moins l’aspect malgo-malgache car les CI ou SADC veulent tjrs prendre leur chance de s’immiscer aux affaires malgaches et reclament leur victoire ! Tant que nous sommes dans la bonne voie et de solution ????!!!!!!

    • 22 novembre 2010 à 16:17 | Rabe (#3378) répond à meloky

      O ry meloky a...

      C’est quoi exactement cette solution malgacho malagasy ?

      A ce que je vois, c’est levendrana qui impose et dicte cette solution... avec bien sur ratsira honana... vital... avec BDR et kalach...

      levendrana reste et confirme sa position de petit putchiste/voleur/tueur/terroriste/menteur. C’est un type très dangereux. Il nous a déjà demontrer cela en reniant sa signature au vu et au su du monde entier.

      La seule solution c’est une transition consensuelle, inclusive, neutre et pacifique.

  • 22 novembre 2010 à 10:55 | racynt (#1557)

    C’est vrai que cet évènement du BANI a occulté l’opacité de cet élection organisé unilatéralement par la HAT mais il aura au moins permis de mettre à jour les divergences entres les militaires malgrés les soit disants assises militaires sensées les avoir réconcilier.

    Il aura aussi permi de démontrer encore une fois de plus que la venue d’Andry Rajoelina au pouvoir n’a jamais été une volonté populaire et que malgré le processus électorale initié de force par HAT, la crise est loin d’être finie. Il ne faut surtout pas oublié que ce processus électorale, surtout en ce qui concerne la constitution, avait pour objectif de légitimer la HAT .

    Et dernièrement, avec cet assault, la HAT a prouvé à laface du monde entier qu’ils privilégiait l’utilisation de la violence et préférait voir les malgaches s’entretuer plutôt que de devoir entamer une quelconque réconciliation ou négociation avec les autres parties.

    • 22 novembre 2010 à 11:57 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à racynt

      racynt,

      je m’attarde assez souvent sur votre déclaration :

      « Et dernièrement,avec cet assault (assaut),la HAT a prouvé à la face du Monde entier qu’ils (ils ???) privilégiait l’utilisation de la violence et préférait voir les Malgaches s’entretuer plutôt que de devoir entamer une quelconque réconciliation ou négociation avec les autres partis ».

      Il y a eu des tirs de sommation.

      Il y a des diffusions à sensation des « fausses rumeurs » sur les ondes et certaine TV Plus.

      Racynt,je suis à l’étranger,et à chaque instant,j’ai essayé de faire des recoupements avec des sources différentes,après une diffusion (sans suite) sur la chaîne française (FR3) et sur rfi.

      Je souhaiterais que le Gouvernement « solidaire » de Transition Malgache prenne une décision appropriée sur les diffusions et publications des fausses rumeurs de la TV Plus.« INCITATION AU TROUBLE PUBLIC »

      Racynt,il n’y a jamais eu d’assaut ,chez BANI à Madagascar.

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 22 novembre 2010 à 12:35 | racynt (#1557) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Le vla encore dadabe qui nous ramène sa science. Diffusion de fausses rumeurs ? C’est plutôt la vérité qui dérange oui :(

  • 22 novembre 2010 à 11:01 | da fily (#2745)

    Hello tribunistes fidèles et moins assidus,

    je voudrais aussi dire : « tout ça, pour ça ! ». Rendons-nous compte à quel point la politique malagasy rend les prétendants chèvre(ceux qui bêlent et voudraient être bêlier), coq( on est dans la mouise un peu, mais ils chantent), boeuf( ruminent et beuglent inéfficacement), ou dindon( farci, garni, plumé et consentant) ! Je remettrais volontiers le post de Yet another Rabe de ce W-E rappelant, à juste titre, que tout ceci n’est que grosse ficelle pour ménagère blasée aux seules fins de faire passer la pillule ENY !

    On a déja vu ce que donne la mixture militaire/politique, ce n’est pas aujourd’hui à l’heure des putchistes, que l’on va pondre un résultat miracle avec cette potion. Le druide en chef Radidy en a été le cordon-bleu, bien inspiré des bourdes bouseuses de ses confrères africains et autres nourris à l’anti-impérialisme primaire sentant bon le bolchévisme. Aujourd’hui, faute de combats, d’adversité, les capo-chefs et autres commandants-kalachnikov trouvent défouloir dans la politique et son cortège de noeuds, d’intrigues miteuses et de prises d’intérêts. La piteuse maîtrise de la politique en tant que telle de Ra8 a entériné ce mode opératoire dont on s’en mord encore les doigts, les conseillers étant les mêmes médiocres depuis, Andry n’a fait que continuer sur le même air.

    Les épisodes de cette calamiteuse transition ne nous servent en rien, à moins d’être un adepte sadique du suicide collectif. Kotity et Ra-Charles en sont les syndromes les plus frappants de misérabilisme, sevrés de missions, ils en pètent le peu de plomb qui leur reste. Je me faisais déja une idée minable de nos huiles militaires car ne servant aucun intérêt national. Et ce foutoir conduit par un des colonels de l’époque le triste Rakotonandrasana en compagnie de son sbire Ndriarijaona nous prouve, s’il en était encore besoin, que les kakis s’emm...ent à mourir dans leurs garnisons, et que ça leur démange de jouer aux Rambos, sous le misérable prétexte d’intérêt supérieur qu’on sait de leurs rations.

    Et même si cette pantalonade a pris fin cette semaine, on aura toujours d’obsurs apprenti-sorciers recherchant un peu d’éclats pour les faire sortir le l’ombre où ils auraient du croupir. Razily l’avait compris, lui a hissé le drapeau de notre fierté nationale, sa ration a lui a été les rafales de 7.2mm et l’embastillement illico ! Oui, c’est tragiquement folklo...

    • 22 novembre 2010 à 13:37 | Iza marina (#1980) répond à da fily

      Ttaf d’acc !

    • 22 novembre 2010 à 14:12 | da fily (#2745) répond à da fily

      Scusis, quand on parle militaire, il vaut mieux savoir de quoi on cause, c’est un coup à faire des pompes au pas de course ça, je réctifie : "Razily a essuyé des tirs de 7.62mm, c’est le calibre de la kalach’, le 7.2mm n’existe pas ici, le 5.56mm est la munition Otan, comme les M16 et aussi le Famas. LE 9mm est le calibre le plus usité dans la police américaine et enfin le 12.7 est le gros machin en ruban que trimballe Rambo pendant sa croisade justicière, je cois me souvenir qu’il s’agissait d’une M-60, pour les canards à col roulé et autres sangliers imberbes du train, il vous faudra vous munir( il ne pouvait pas mieux tomber ce verbe) de calibre 12 ou 16 chevrotines plus ou moins conséquentes, tailler le bout du projectile en croix est complètement facultatif, le résultat pourrait être haché, voir menu, en tout cas éparpillé .

      Pour le lapin, un bon vin blanc bien sec et de la moutarde suffira ! à condition qu’il soit au RDV (le lapin, Célestin !), et pour le tapin, demander aux hâtifs de tous polis. Petit HS du jour...

  • 22 novembre 2010 à 11:23 | rasoulou (#4222)

    Lorsqu’on parle de bestialités faites par les officiers : vives pensées à OLIVIER (Directeur de BOA) tué, massacré et assassiné par COUTITI et ses militaires à Nosy-bé, Hell-Ville en 2002, et dont le corps a été retrouvé dans les champs de canne à sucre et suite aux slogans débiles : « MERINA DEHORS »
    « Nous qui te connaissons, nous ne t’oublierons jamais » Olivier !!!!!
    Et qui parle d’ amnistie dans ces cas là sont aussi des « killers » comme ces officiers du BANI. De ce point de vue là, Ndimby, tu m’as fait changé d’avis et je te remercie. je me suis complètement « gourré » dans mes post(s).

  • 22 novembre 2010 à 12:12 | sevane (#2781)

    On se croirait dans Vidéo Gag : ils s’égorgent entre eux pour un fauteuil, pour un titre, pour le droit de nous imposer leur légitimité, de nous dominer, de nous écraser, de nous sucer le sang, de nous ruiner. Il en va peut-être de leur survie. C’est à croire que, à Madagascar, ceux qui font de la politique ne sont que des assoiffés du pouvoir complètement dépourvus d’idéaux.

    2 coups d’Etat à même pas 2 ans d’intervalle !!! Bientôt, le coup d’Etat sera une pratique obligatoire puisque ceux qui y sont arrivés, de toute façon, n’y trouvent rien de répréhensible. Au contraire, il s’agit, pour eux, d’une forme de bonne gouvernance. Ra-Sarla sy ny forongony ont donc aussi surgi comme des champignons toxiques pour tenter, à leur tour, de prendre leur part du gâteau. J’ai écouté une interview d’un de ces bidasses sur France24 : mêmes niaiseries politiciennes, mêmes débauches de fumisterie. Mais ils n’ont agi que dans la droite ligne de ceux qui les ont précédés : faire un coup d’Etat est « la » voie classique d’accès au pouvoir. Ils n’ont fait que perpétuer une pratique normale dans la passation des pouvoirs. Le pire c’est que « le coup d’État ait pu trouver des juges enclins à l’indulgence, et même des admirateurs, non seulement dans la partie du peuple la moins instruite, la plus aisée à abuser, la plus disposée à se passionner pour tout ce qui a les apparences de la force, mais encore dans des classes plus élevées, à qui l’on était certainement fondé à supposer un esprit plus clairvoyant, un sens plus droit et plus ferme ».

    Le peuple a servi de chair à canon pour les putschistes. Et cette fois-ci, certains veulent encore remettre ça. Si rien n’est fait, cela pourra encore finir dans le sang.

    Cette situation ne sera débloquée que si un accord est trouvé entre les différentes forces politiques. Il est grand temps que les 3 Mouvances de l’opposition adoptent une attitude de grande responsabilité et fassent preuve d’intelligence. Réclamer le départ de Rajoelina n’est pas la bonne stratégie. Il ne quittera jamais le pouvoir de son plein gré. La preuve, il renvoie à chaque fois les élections tant promises aux calendes grecques. Cela est encore plus vrai depuis la soi-disante « victoire » du « oui » au referendum qui visait justement à asseoir sa légitimité. Notre « QI de pétoncle » national est donc maintenant persuadé que le peuple est avec lui et qu’il a besoin de lui. Par conséquent, les pro-Ra8 devront abandonner l’idée que Ravalomanana puisse revenir au pouvoir. En tout cas, pas dans un futur proche. Le seul choix qui reste est donc de négocier intelligemment avec Rajoelina de manière à ce que l’opposition puisse obtenir la gestion des ministères stratégiques, un accord écrit de partage du pouvoir entre les 4 parties. Le meilleur résultat serait un gouvernement comprenant les grands partis politiques. Mais pour cela, il faut préparer le terrain, trouver une stratégie commune qui tienne compte et tire parti de l’existant.

  • 22 novembre 2010 à 13:08 | BemioVah (#3451)

    La BANItude, acte de non-résistance !

    Cette histoire du BANI n’est que camouflage brut.

    Pour ces officiers mutins, l’écho de leur clairon fut bien trop bref. Le fait qu’ils aient été trop rapidement et facilement maîtrisés nous laisse tout de même perplexes. Saura-t-on vraiment le fond de cet évènement bizarroïde de peu de résistance ?

    Quel fut donc leur message après tout ? Un message pour l’Armée, unifiez-vous ; pour une réconciliation nationale ; ou alors pour nous pointer vers une direction de sortie de crise en d’aure crise ?

    C’est certainement avec dérision totale que le message nous fut delivré, tout juste pour nous effrayer. Comme par hasard, aucun d’entre eux ne portait visiblement une quelconque arme à feu. Certes, cela comportait des risques de toute part, mais il semble maintenant évident que les risques ont été trop bien calculés, finalement.

    Tel fut le comble, que ces légenderaires officiers BANIeusards n’ont pas fait long feu, espérant toutefois que leurs cris de soulèvement et de redressement auraient pu retentir du fond de leur caserne jusqu’au-delà des collines.

    Happy Thanksgiving !

    BemioVah / InfoKintana.

    • 22 novembre 2010 à 15:13 | Dupe (#4960) répond à BemioVah

      Bien-sûr que c’est un camouflage mais en aucune façon un camouflet...
      Comment peut-on encore espérer la réussite d’un tel acte après ce qui est arrivé aux mutins des FIGN ?
      Quelque soit l’issu, les « trop fameux » sortent gagnants :
      - Soit, leur coup d’éclat rallient les autres bidasses à leur cause et renversent le régime de la FAT. Leur SEZA au plus haut est alors assuré.
      - Soit, le régime est obligé de négocier : « Ady varotra » est plus le mot le plus approprié : Le retour pour ceux qui ont perdu leur SEZA, l’amnistie pour les autres concernant les peines accumulées auparavant, des seza pour les bleus ... Notez bien que rien ne filtre des « négociations » avec le CEMGAM puisque c’est une affaire « strictement » militaire. Les petits tirs sur du béton et le petit tour à la case prison n’est là que pour faire façade.

      Toutefois je réitère ce que j’ai toujours affirmé au début de cette crise : « Celui qui a vaincu par le CAPSAT périra par le CAPSAT »

  • 22 novembre 2010 à 13:23 | che taranaka (#99)

    De mon côté quand j’EVOQUE QU’ UNE GUERRE CIVILE est une possibilité je ne fais que constater les qualités des politiques et leurs « démarches politiques »..

    Vous savez très bien que les mêmes causes provoquent les mêmes effets ainsi ne dites pas toujours qu’un tel ou un tel appelle à la violence ,posez vous aussi la question que l’égo,l’intransigeance,la cupidité..d’un tel ou un tel autre amène aussi la violence..!!!

    J’ai dit souvent que les évènements de fev 2009 n’est pas le seul fait du jeune putschiste...chacun doit se regarder dans la glace et admet ses responsabilités...

    Mais je dis ç’aurait été sublime si ce jeune putschiste et ses complices étaient des vrais patriotes....et que la démarche était vraiment patriotique..

    Hélas la réalité c’est que une querelle familiale et un différend de deux affairistes se sont transformés en AFFAIRE D’ETAT !

    Et les intérêts supérieurs de la Nation ne sont que des faire valoir de la haine ,du désir de revanche..d’un possible gendre éconduit...« je ne suis pas plus idiot que ra8-mpitondra ronono »disait le DJ à l’endroit des journalistes .Son propos donc argumente bien mes commentaires..car il sous -entend « je suis encore plus corrupteur que l’autre.. »

    Un clan remplace un autre et le pays s’enfonce encore un peu plus vers une GUERRE CIVILE !!

    Pour le reste c’est folklore ,orgie,dilapidation,détournement .... et dictature tant qu’on peut payer quelques gros bras va-t-en en guerre cupides-imbéciles et soi-disant étoilés !!!

    Toute chose a une fin mais cette fois et après tout celà le réveil va être très difficile pour tout le monde si on y arrive...!!!

  • 22 novembre 2010 à 18:38 | lita (#361)

    Quoique les points de vue des journalistes ne se réfèrent qu’un ou quelques angles de la réalité et, en plus de forme partiales quelquefois, il importe que le référendum était un moyen d’entendre la voix du peuple. Le taux de participation est acceptable car dans les pays occidentaux, qu’on dit démocratiques, avec un taux de 45% est déjà un ouf.
    Alors acceptons le processus malgacho-malgache. C’est sûr qu’on doit améliorer l’élection et le report de la date des communales est une bonne idée. Par contre, les voix des « quelques » opposants qui ne savent que mettre des bâtons sur les roues avec les boycottages, de plus « des rejetés du peuple », qu’on les laisse aboyer seuls, mais la majorité (qu’on dit démocratique) continuons notre processus et prions que Dieu soit toujours avec nous dans notre lutte pacifique !!!!!

    • 22 novembre 2010 à 21:29 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à lita

      lita,

      Votre message est sans haine et réaliste.Bravo !!!

      dîtes-vous :

      « c’est sûr qu’on doit améliorer l’élection et le report de la date des communales est une bonne idée ».

      lita,je partage votre point de vue, après avoir parcouru quelques notes concernant la consultation référendaire du 17 Novembre 2010.

      Consultation du 17 Novembre 2010 :

      - Commission électorale régionale (C.E.R)

      - Commission électorale de district (C.E.D)

      ont convoqué des chefs fonkotany et les agents électoraux .

      Aux yeux des chefs « FONKOTANY »

      - les erreurs et les anomalies constatées sur les listes électorales durant les scrutins venaient surtout du centre Informatique régional (C.I.R)

      Le centre informatique régional a apporté des éclaircissements sur les procédures des saisies qui s’avéraient plus ou moins infaillibles.

      Le Directeur administratif du Territoire (DAGT) et le secrétaire général de la commission électorale régionale (C.E.R) ont

      - avoué

      et

      - fait comprendre que les erreurs viennent de partout.

      Les erreurs viennent aussi des électeurs qui ne se souciaient pas de vérifier à temps leurs noms dans la liste au bureau de fonkotany.

      Au niveau de fonkotany,les cartes électorales ne sont pas distribuées à temps.

  • 22 novembre 2010 à 22:13 | che taranaka (#99)

    13h26 - 22/11/2010 : Sobika

    Suite aux multiples confusions dans les bureaux de vote observées par les membres du parti vert, Saraha Georget Rabeharisoa a dénoncé l’incompétence de la Ceni. En conséquence, elle a exprimé ses doutes quant à une sortie de crise apaisée

  • 22 novembre 2010 à 22:22 | che taranaka (#99)

    Depuis 1975 la méthode est la même....traficotage des élections et autres référendum...

    Evidemment on accuse les lampistes aux fins fonds de la brousse malgache !c’est de bonne guerre !

  • 23 novembre 2010 à 00:30 | Billy the Kid (#4664)

    Je relève qqs extraits de ce texte qui révèlent certaines incohérences dans le raisonnement d’un journaliste qui prétend incarner la « révolte noble » :

    "Andry Rajoelina savait qu’en prenant le pouvoir de manière imposée par l’argument de la force, il aurait du mal à le garder juste par la force des arguments, qui de toute façon ne peuvent être que fallacieux :
    comment peut-on justifier un coup d’État, et le maquiller par des prétextes bidon ?« Le journaliste se demande donc : »comment peut-on justifier un coup d’État, et le maquiller par des prétextes bidon«  ? Il ose qualifier de »bidon« un prétexte auquel il a de lui-même appelé solennellement ses propres lecteurs fort disciplinés à adhérer : car comment qualifier »autrement« l’acte d’appeler à »voter« à ce référendum ? Ce n’est ni plus ni moins qu’un appel à une adhésion volontaire à un processus de légitimation pure et simple d’une mascarade institutionnelle. Alors, Monsieur Ndimby, puisque vous faites semblant d’ignorer la réponse pourtant claire à la question que vous avez posée ci-dessus : »comment peut-on justifier un coup d’État, et le maquiller par des prétextes bidon ?« , je vais vous aider à y répondre : et ben, tout simplement en affichant avec force et fierté le fort taux de participation au référendum qui vise justement à cette justification a posteriori de ce que vous appelez vous-même »coup d’Etat« . Vous posez une question dont la réponse coule de source. Vous vous estimez être »contre la violence« et ne pas vouloir en aucune manière cautionner la mutinerie de ce week-end. Soit. Mais lorsque vous appelez à voter pacifiquement à un référendum dont aucun ne doute de l’issue certaine ni du résultat, comment appeler cela autrement que »cautionner" l’issue qui en découlera (une légalisation de la prise du pouvoir par les putschistes) ?

    Votre conception de la « noblesse » en matière de révolte pour moi trahit tout simplement de votre part une vision encore « colonisée » (ou coloniale) du monde : une révolte est donc « noble » lorsqu’elle est menée par des Français (blancs), mais elle est cependant « pas noble du tout » (les mots ont dû vous manquer ?) lorsque elle est le fait d’indigènes issus du Tiers-Monde. Je caricature à l’extrême mais c’est cependant exactement ce qui filtre de l’analyse de vos propres propos.

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS