Gare aux produits contrefaits

Près du terminus de la ligne 134 à Analakely, des coups de gueule sont échangés entre une dame et un vendeur de menus articles. Il parait que la lampe que la ménagère venait d’acheter la veille est grillée. Par voie de conséquence, cette dernière a voulu qu’on échange la lampe défectueuse contre une autre, c’est-à-dire neuve. Ce qu’a refusé catégoriquement le commerçant. Pour lui, l’appareil a bien fonctionné au moment où la femme l’a acheté. De guerre lasse, la cliente a dû partir sous la huée des collègues du marchand qui cherchent à témoigner de leur solidarité à leur pair. C’est le genre d’état d’esprit qui règne actuellement dans notre société (le « Tian-kano tsy tian-kano »). Normal, ces vendeurs doivent se protéger entre eux. L’honnêteté n’existe plus. On use volontiers de la voix de la majorité pour faire triompher une idée, voire de l’injustice. La prudence s’impose donc. Il faut acheter les bonnes marques pour ne pas subir le même sort que cette dame qui ne pouvait que crier « Au voleur ! » pour se faire entendre au milieu du chahut total qui l’accable ce jour-là...