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Politique

Fraudes électorales

Flagrants délits à Amboasary-Sud

lundi 1er octobre 2007 | Alphonse M.

Mis à part les observateurs internationaux, des voix s’élèvent dans des diverses régions de l’Ile pour dénoncer les irrégularités et les fraudes lors des élections législatives. Dans le district d’Amboasary-Sud où le candidat du TIM Soja Jean André alias Kaleta a décroché la victoire devant le poulain du PSDUM Reboza Julien, des fraudes massives ont été étalées au grand jour. Avec preuves à l’appui, des électeurs ont dénoncé le hold-up électoral au grand dam de la démocratie. Le cas d’un bureau de vote à l’EPP de Maromby est parmi tant d’autres.

Ainsi sur les 436 inscrits sur la liste électorale, 438 (!!!) ont voté. Un taux de participation record, contrairement à l’ensemble du territoire national. Pire encore, le candidat TIM a eu 813 (!!!) voix contre 43 pour le SPDUM et 19 pour le VFA. Du jamais vu dans les annales de l’histoire des élections à Madagascar.

L’achat de vote et la corruption des délégués est devenues monnaie courante dans cette circonscription. Certains candidats n’ont eu aucune voix dans quelques bureaux de vote alors qu’ils avaient des délégués dans les mêmes bureaux de vote. Or, dans les localités où les opérations de vote se sont déroulées dans les conditions requises, la tendance est claire.

Manœuvres militaires et intimidations

Simple coïncidence ou un coup bien préparé ? En effet, quelques jours avant le début de la campagne électorale jusqu’au 20 septembre dernier, près de 300 militaires ont été envoyés dans la partie nord du district d’Amboasary pour des manœuvres en vue de combattre les dahalo. Les communes de Maromby, Esira, Mahaly, Elonty, Tsivory ont été touchées par cette opération de pacification, des communes jugées favorables à un candidat consideré comme favori. Or, selon les informations recueillies sur les lieux, les hommes en uniforme ont terrorisé les électeurs pour qu’ils votent pour le candidat officiel.

Pire encore, deux personnels sanitaires qui n’ont pas participé à la campagne du candidat officiel ont reçu une note de service les affectant dans des endroits les plus réculés, et ceci durant la campagne éléctorale. Celui qui travaillait à Ifotaka a été affecté à Iritsoka (Betroka) et l’autre en service dans la commune de Behara a été muté à Manantenina (Fort-Dauphin). Des témoignages ont affirmé que les agents de l’Etat ont reçu des menaces et des intimidations de la part de leur chef hiérarchique afin de les forcer de « travailler » pour le compte du candidat officiel.

Fair-play...

Bien que le député sortant Reboza Julien ait été battu par le vice-président du sénat, Kaleta, selon les résultats officieux, il a montré un fair-play. A cet effet, mardi dernier, ce candidat a organisé une rencontre avec la population d’Amboasary pour la remercier et également de l’appeler à garder sa sérénité. Et ce candidat du PSDUM de déclarer qu’il n’a pas l’intention de cesser de faire de la politique. A ses yeux, il s’agit d’une victoire de l’argent face au choix du peuple.

Ainsi, devant ces multiples irrégularités, M. Reboza va déposer des requêtes auprès de la Haute Cour Constitutionnelle bien que les conclusions de cette dernière soient déjà prévisibles, a-t-il signalé. « Nous sommes encore loin d’une élection libre et transparente », a conclu cet ancien député d’Amboasary-Sud.

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