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Economie

JIRAMA

Faire le choix entre l’outil politique et l’outil économique

vendredi 20 juillet 2012 |  2772 visites  | 14 commentaires 

« La JIRAMA est une société d’État. Elle a l’obligation d’exécuter la politique de l’État en matière d’énergie. La société est en difficulté. Il faut choisir si l’on décide de faire de cette société un outil politique ou un outil économique. » Ces propos sont de Désiré Rasidy, directeur général de la JIRAMA lors de la table ronde de l’énergie autour du thème « l’avenir de la JIRAMA et la relance économique » qui s’est déroulée ce 19 juillet à l’hôtel Ibis. D’après les explications du Numéro Un de cette société de l’eau et de l’électricité, le problème de la JIRAMA réside même dans son statut. En effet, ce statut date de 1975 sous l’ère de la nationalisation et de l’économie de planification. Actuellement, Madagascar a opté pour l’économie libérale.

« La JIRAMA a hérité d’un poids négatif dans le passé. En 2004, la société a fait une vente à perte de moins 40 ariary par kilowatt-heure (kWh), ceci est descendu à moins 113 ariary par kWh en 2005. De ce fait, la société était mal au point. Il y a un déficit au niveau de la trésorerie, l’insuffisance de la capacité d’autofinancement, la dégradation des matériels, l’arrêt des investissements, donc l’insuffisance de capacité de production », explique Désiré Rasidy. Vu cette situation, l’État avait décidé de procéder au redressement de la société. Entre 2005-2008, la société est passée sous contrat de gestion. La reprise de l’ajustement tarifaire a été faite ainsi que la résorption des impayés de l’administration. Il y a eu recapitalisation. Les bailleurs de fonds, ainsi que l’État ont apporté leurs appuis. Résultat, en 2008, la société a trouvé l’équilibre avec un résultat financier de 39 milliards d’ariary. Il y a eu de nouveaux investissements comme la mise en place de centrale thermique de 40 MW à Mandroseza, et une autre centrale thermique à Ambohimanambola.

« La crise a mis fin au contrat de gestion de façon prématurée » explique Désiré Rasidy. Selon ses propos, sur les 125 millions de dollars décidés par la réunion de Paris, seuls 7 millions de dollars ont pu être déboursés. « Après, l’on est revenu à la situation d’avant. Il y a eu une diminution de 10% de prix de l’électricité en mai 2009, puis le blocage de tarif » se plaint le Directeur Général de la JIRAMA. « Le même film s’est reproduit » continue-t-il.

Faire en sorte que la société continue de produire

Après avoir demandé à maintes reprises la révision de tarif, la JIRAMA a reçu l’aval de l’administration. « L’augmentation de tarif de 13% a été faite aussi en concertation avec le secteur privé » explique Désiré Rasidy. Noro Andriamamonjiarisoa, présidente du GEM, a reconnu que « le secteur privé a accepté cette augmentation ». « Il est important que cette société arrive à produire de l’électricité » argumente la présidente du GEM. À travers Charles Giblain, président du GEFP, le secteur privé a annoncé ses attentes dont l’exigence d’amélioration continue au sein de la JIRAMA par le rapport tarif-qualité, et la disponibilité. « Une solution indicielle systématique largement préconisée par certains bailleurs de fonds qui consiste à passer par une augmentation des prix du kWh à chaque évolution des coûts de facteurs n’est pas une solution car il y va de la compétitivité voir de la survie de certains secteurs productifs » annonce-t-il. « La mise en concession de certaines zones pourrait être envisagée. La solution de redressement doit démarrer maintenant. L’État qui est l’actionnaire et les bailleurs de fonds devront apporter les ressources financières. Il faut aussi mettre en place la politique nationale économique de l’énergie. Il faut voir de près les avantages des agents de la JIRAMA qui constituent une charge pour la société et mettre en place un schéma gagnant-gagnant » propose le secteur privé par le biais de Charles Gibalin.

Encore de la vente à perte

Notons que malgré la difficulté, la société de l’eau et de l’électricité entame des actions pour l’amélioration du service par la sécurisation des revenus, par la technologie de l’information et de la communication, la restauration du parc de production par la conversion en énergie renouvelable, l’interconnexion des grands centres, et la réforme organisationnelle. Notons que Madagascar a un potentiel d’hydroélectricité de 7800 MW mais seulement 3% est exploité. À part cela, le pays a un réservoir immense de ressources d’énergies solaire : presque toutes les régions ont plus de 2800 heures d’ensoleillement annuel avec un ensoleillement minimum de 4 à 5 kWh par jour et par mètre carré. Les conditions de vent dans les parties nord et sud de Madagascar avec une vitesse moyenne de plus de 5 m3 par seconde sont favorables à l’installation d’un parc éolien important.

« L’objectif est d’avoir un coût de revient passant de 548 ariary par kWh à 329Ar par kWh » annonce Désiré Rasidy. Selon ses dires, le prix moyen de vente actuel est de 349 ariary par kWh. La JIRAMA fait donc encore de la vente à perte.

Recueilli par Vonjy

14 commentaires

Vos commentaires

  • 20 juillet 2012 à 09:19 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111)

    JIRAMA=E.E.M.

    • 20 juillet 2012 à 11:08 | Stomato (#3476) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      Ohé Basile, il serait temps de vous réveiller...
      On n’est plus en 1974 !
      En 1975 la société Eau et Électricité de Madagascar a été spoliée par l’amiral aux mains rouges pour créer la JIRAMA.
      Aujourd’hui la société EEM ne fait plus rien du tout dans le domaine de l’électricité et de l’eau.
      Comme vous êtes peu curieux de vérité et de précisions, allez donc voir les diverses activités de ce groupe sur leur site internet.
      http://www.eem-group.com/

    • 20 juillet 2012 à 11:46 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111) répond à Stomato

      Stomato,
      Message reçu !
      Je suis un « NOSTALGIQUE ».Point barre !

      Basile RAMAHEFARISOA
      1943
      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 20 juillet 2012 à 14:56 | Stomato (#3476) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      Un nostalgique se retourne sans cesse vers son passé.
      Comme il a l’avenir devant lui, chaque fois qu’il se retourne il l’a dans le ....

      Pourquoi s’étonner de l’état du pays ?

      Point barre.

    • 20 juillet 2012 à 15:27 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111) répond à Stomato

      Stomato,
      J’en faisais parti de la première vague de la Première République de Madagascar,à la place de mon regretté père.
       « Un apprenti,fils de.. ».
      De vous à moi,stomato,j’ai du mal à accepter tout ce qui se passe à Madagascar.
      Apparemment,tout est parfait,mais dès qu’on gratte un peu,il y a une couche épaisse d’hypocrisie qui frêne les bonne volonté.
      A l’époque,je ne fréquentais pas « familièrement la famille » TSIRANANA mais je me souvenais de la blague de« Ruffine » :-VOIR PARIS et MOURIR,un peu de pique pour ceux qui n’ont pas la chance de passer leurs vacances en FRANCE.
      OUI,je suis nostalgique et je n’ai pas honte de le dire.

  • 20 juillet 2012 à 09:58 | krizzy2 (#5166)

    " ... Résultat, en 2008, la société a trouvé l’équilibre [...]. Il y a eu de nouveaux investissements comme la mise en place de centrale thermique de 40 MW à Mandroseza, et une autre centrale thermique à Ambohimanambola.

    « La crise a mis fin au contrat de gestion de façon prématurée »

    Tiens ? Il y avait quelque chose de bon dans le régime satanique qui était au pouvoir avant ? Tu m’étonnes !

    « Marche ou crève » dit tout le temps M. Basile. La sélection naturelle va faire beaucoup de victimes.

    • 20 juillet 2012 à 17:28 | Rakotoasitera Fidy (#2760) répond à krizzy2

      Alors Iarivo , vous répondez a la question de krizzy2 ?

      Et par ricochet a celle de Rasidy

    • 21 juillet 2012 à 08:34 | Maxim (#5960) répond à Rakotoasitera Fidy

      M Rasidy rêve d’être un vrai chef d’entreprise, d’ailleurs il ne l’est pas !Aucune société ne peut pas vivre avec de vente à perte. La solution n’est pas l’augmentation de prix, mais la gestion qui est malade chez Jirama :
      le gouvernement (ne paie jamais leurs factures), les employeurs (du haut en bas) et les gaspillages en énergie qui se trouvent partout. ( coupure d’eau, lampes allumées même le jour). Résultats=pertes

  • 20 juillet 2012 à 13:39 | che taranaka (#99)

    Mes amis,

    les pétroliers se sont plaint car ils font des ventes à perte...cette fois-ci c’est la JIRAMA...apparemment depuis toujours..!

    Société d’état ..à but lucratif...? alors qu’elle perçoit de l’argent des contribuables..

    Société d’état...vache à lait des politiques potentats..j’ai nommé entre autre la famille RATSIRAKA....???

    un OUTIL POLITIQUE...celà veut dire quoi...???..c’est déjà le cas..la politique de ceux qui saignent la société et qui volent l’argent des contribuables pour faire court..

    un OUTIL ECONOMIQUE...oui mais est-ce vous voulez le faire..comprennez vous le sens du mot économie....??
    Est-ce que vous pouvez le faire..techniquement et politiquement...??

    Depuis RATSIRAKA notre système économique est mis à mal..au profit d’un clan et sa clientèle..et le cac40....Henri Fraise et consorts ont su tirer leurs marrons du feu..et ont tiré profit..en laissant les gasy dans la MISERE NOIRE....!

    aujourd’hui on vend son sous-sol sans faire profiter les gasy....l’AVENIR est plus que lugubre...

    quelqu’un a parlé de HAÃ TISATION..de SOMALISATION...on y arrive...la GUERRE CIVILE...

    ils se sont enrichis illegalement...ils se sont enfouis..exilés..pour bien profiter de leurs BIENS MAL ACQUIS.....

    DEBA,RAVALO et maintenant TGV RAJOELINA..la france,l’afrique du sud,l’émirats..ou l’île maurice...les gasy vont se retrouver avec les karanas mpiandry omby vola vita...dans le capharnaum de la guerre civile....!!!

    • 20 juillet 2012 à 15:41 | RAMAHEFARISOA Basile (#6111) répond à che taranaka

      Che taranaka,
       « vous parlez toujours de guerre civile »,c’est impossible à Madagascar.Suivez mes tracés :
       Diana,
       Sofia,
       Boeny,
       Mélaky,
       Menabe,
       Atsimo-Andrefana,
       Androy,
       Anosy,
       Atsimo Atsinana,
       Vatovavy Fitovinany,
       Atsinanana,
       Analanjorofo,
       et Sava
      ENVELOPPENT
       Sofia ,
       Betsiboka,
       Alaotra Mangoro,
       Analamanga,
       Bongolava,
       Itasy,
       Vakinankaratra,
       Amoron’i Mania,
       Haute Matsiatra,
       et Ihorombe

    • 20 juillet 2012 à 16:46 | che taranaka (#99) répond à RAMAHEFARISOA Basile

      BASILE,

      oui çà c’est de la Géographie....

      mais politiquement Ravalo n’a-t-il pas songé à faire venir l’armée de la Sadc..

      une option toujours possible...

      en Syrie actuellement 15.000 victimes sont dénombrées...à cause d’une GUERRE CIVILE....au sein d’un pays qu’on disait uni derrière Hafez El Hassad....!

      la GUERRE CIVILE n’a rien à voir avec la géographie ni la langue..etc..

      un peuple refuse de se soumettre à un DIKTAT éternellement...il réagit quand celà dépasse l’entendement...!

    • 20 juillet 2012 à 17:50 | Rakotoasitera Fidy (#2760) répond à che taranaka

      Ces questions che , vous vous les posez a vous mème ou a une tierce personne ?

    • 20 juillet 2012 à 18:04 | Rakotoasitera Fidy (#2760) répond à che taranaka

      Attention che , l’exemple de la Syrie n’est pas bon , en ce sens que cette guerre civile a été amorcée par les occidentaux via la Lybie

      Cette soif immodérée des occidentaux (rappelez vous quand Sarko est allé en Lybie avec une centaine de chefs d’entreprise) a vouloir s’approprier les sources
      energetiques de la planete terre est à l’origine des soucis du peuple Syrien

      Bien malin qui peut dire aujourd’hui qui tire les ficelles dans cette région moyen orientale ?

  • 23 juillet 2012 à 10:57 | eltrigo (#6569)

    Il faudrait commencer par rétablir la vérité, et en particulier ne pas écouter les actuels dirigeants (de la JIRAMA et de l’état !).
    Un des premiers problèmes de la JIRAMA est le fait qu’elle achète de l’électricité en gros à plusieurs opérateurs privés, opérations initiées sous la gouvernance des trois derniers « présidents »... Ces achats donnent lieu à des contrats léonins... qui contraignent la JIRAMA à acheter de l’électricité plus cher qu’elle ne la revend... Le second problème est la corruption interne aussi bien du coté des approvisionnements détournés, que du manque à gagner du aux ventes non payées... Le troisième problème est le sous investissement chronique de l’entreprise, en particulier du fait des instances internationales, et en particulier au niveau hydroélectrique qui est à la fois rentable, et moins facilement susceptible de détournements... On ne peut jamais résoudre les problèmes dont on ne parle pas ! Tant que la vérité de la situation de la JIRAMA sera occultée, les pilleurs pilleront, et seuls quelques consommateurs payeront !!!