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Editorial

Faire la manche

mardi 26 février 2008 | R. C.

« Ivan » a mis à nu le sous-développement de l’île de manière criante. Le pays n’est pas du tout armé pour affronter une catastrophe de cette ampleur. Les moyens humains et matériels sont dérisoires. Une centaine seulement de sauveteurs et de plongeurs entraînés et professionnels. Dès que les crues montent, ils sont débordés et ne savent pas à quel sinistré se vouer ! Des régions entières échappent à leur vigilance. Pour ne pas dire qu’ils n’ont pas accès à 98% du territoire. Dans ces coins reculés, la population retrousse ses manches et se sauve elle- même des eaux et des autres cataclysmes. Sans aucune aide ni assistance, elle livre bataille, « seul comme un grand », contre une nature déchaînée loin des cameras et des projecteurs.

Comble de malheur, l’Etat ne prévoit pas l’indemnisation des victimes en cas de sinistre. En aucun cas d’ailleurs. Il n’offre aucune prise en charge sérieuse dans pareille circonstance. Citoyens, perdez- vos vies et vos biens, on se chargera après de quémander en vos noms dons et aides aux étrangers. Telle est la gestion de crises prévisibles et des catastrophes naturelles dans ce pays béni des cyclones. Les riziculteurs sihanaka peuvent dire adieu à leurs récoltes cette saison. Ils ne recevront pas un ariary d’indemnisation. Les pêcheurs de Morondava pleureront leurs lakana emportés par les eaux jusqu’à la dernière goutte de larmes mais ils n’auront rien en compensation. Et pour cause, il est beaucoup plus facile de faire diplomatiquement la manche chez les bailleurs de fonds à coups d’excell et de power point que de mettre en place une véritable politique agricole prenant en compte tous les aspects du secteur.

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