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Editorial

Faire la fête

mardi 29 avril 2008 | R. C.

Chaque année, c’est le même dilemme pour les travailleurs. Et quel dilemme ? L’Etat leur refuse systématiquement toutes manifestations dans la rue : défilés, processions et autres manifestations sont proscrits. Ce qui n’est pas le cas de la commune qui a la main moins lourde. L’administration ne donne aucun signe de dégel. Elle se cabre chaque fois que les travailleurs souhaitent célébrer la fête du travail. Elle ne veut pas entendre parler de descentes dans les rues même le jour de la Fête du Travail.

Malheureusement, personne n’a jamais demandé à l’Etat la manière de fêter le travail. A travers le monde, des Etats-Unis d’Amérique à la Chine, de la Grande Bretagne à la Corée du Nord, de l’Europe à la Chine, de la Norvège au Zimbabwe, enfin, partout dans le monde, la Fête du Travail donne lieu à des défilés et des réjouissances pour les travailleurs dans les artères principales des villes, grandes ou petites. Puis, les employés se donnent rendez- vous dans un endroit clos ou à ciel ouvert pour entendre les discours des leaders syndicaux. Et puis, tout le monde rentre à la maison pour ceux qui ont des enfants en bas-âge, pour les autres, ils se retrouvent ensuite dans un débit de boisson pour boire un petit coup. Bref, la Fête du Travail est tout ce qu’il y a de pacifique.

Laisser manifester

Cette année, personne ne déroge à la règle. Autorisation ou pas, permission ou non. Tout est dans le flou, même si d’ores et déjà les travailleurs se réjouissent de la décision de la commune de leur permettre de défiler puis de se rassembler en des endroits différents de la ville. Ces autorisations restent cependant soumises à l’approbation de la préfecture chargée de veiller à la sécurité. Pour l’heure donc, les syndicats ont en leur possession le « laisser-manifester » de la mairie. Ils attendent fébrilement le feu vert du représentant de l’Etat. Ils seront définitivement fixés sur leur sort, comme d’habitude, la veille de la Fête. Sans transition aucune, imaginons que ce sont les chômeurs qui descendent dans les rues pour réclamer du travail. Que va-t-il se passer ? Comme ils n’ont pas de boulot, ils n’ont rien à perdre. Autrement dit, avec ou sans autorisation, ils manifesteront jusqu’à obtenir gain de cause. Avec ce que cela suppose de tensions sociales et de bras de fer. Heureusement pour le gouvernement qu’une telle situation ne risque de se produire et que les chômeurs, par définition, ne peuvent s’unir pour créer un syndicat pour défendre leur droit au travail. Ils sont trop occupés à chercher du travail. C’est pourquoi, le bon sens veut que le pouvoir laisse les travailleurs faire la fête du travail.

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