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Economie

Ressources minières

Exploitation irrationnelle à Madagascar

jeudi 6 mars 2008 | Alphonse M.

Le sous-sol malgache renferme une multitude de ressources minières. Des métaux précieux aux gemmes en passant par des pierres semi-précieuses... . Malgré ces richesses à
« gogo », Madagascar figure parmi les pays pauvres de la planète. Il s’agit, en fait, d’une exploitation irrationnelle des ressources minières existantes. Un spécialiste en la matière a pris l’exemple de l’exploitation aurifère à Madagascar. Dans les divers gisements aurifères déjà répertoriés à Madagascar ( Miandrivazo, Maevatanàna, Betsiaka, Tsaratanàna et Mananjary), la teneur en or ou la Part Par Million (PPM) varie de 2,5 à 5 g par tonne alors qu’en Afrique du Sud la PPM est de l’ordre de 0,9 à 1,5g par tonne. Or, le pays de Mandela produit beaucoup plus de métal jaune que la Grande île. Hormis l’exploitation d’une manière archaïque des gisements malgaches, les grandes sociétés minières tergiversent encore à investir dans cette filière. Notre interlocuteur a avancé que le système d’exploitation utilisé par les orpailleurs locaux ne permet pas d’augmenter la production et il est jugé non rentable.

Aucune documentation...

Bien que la Grande île ait des ressources minières inestimables, elle ne dispose d’aucun document permettant de les répertorier. Les résultats des recherches menées par le géologue français Besairie étant le seul et unique document disponible concernant les indices minières et la carte géologique. Un document qui datait de l’époque coloniale. Le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) a également mené des recherches à Madagascar, mais les fruits de ses recherches sont enfermés en son siège à Orléans La Source (France).

En conséquence, les opérateurs miniers n’ont pas des données fiables entre leurs mains avant de débarquer à Madagascar. Or, à l’heure actuelle, on utilise des images spots (système français) et des images satellites (pour les Américains). Ces méthodes ultra-modernes facilitent les tâches des chercheurs et des opérateurs. Jusqu’à maintenant, on opère à l’aveuglette ou en fonction des indices déjà existants. En général, ce sont les paysans qui ont découvert, par hasard, des gisements de saphir ou d’or. Et c’est après que les soi-disant opérateurs miniers s’installent. La découverte d’un nouveau gisement était toujours suivie de conflits. Quoi qu’il en soit, Madagascar devrait professionnaliser ce secteur en mettant à la disposition des investisseurs des documents élaborés par des méthodes modernes. Profitant de cette situation, des sociétés privées, dotées de moyens techniques sophistiqués, ont pu acquérir des informations fiables sur les richesses minières de l’île. Des photosatellites sont utilisées en vue de détecter des réserves pétrolières ou des métaux précieux ou des pierres précieuses existant à Madagascar. Et selon des confidences, ces informations utiles seront par la suite vendues à des opérateurs étrangers et ceci de connivence avec des autorités compétentes. Les Malgaches sont devenus de plus en plus des « Tompony mangataka ny atiny ».

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