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Antananarivo | 09h41
 

Editorial

Excès de chaleur

mardi 16 décembre 2008 | R. C.

La semaine sera ponctuée demain par cette rencontre du 17 décembre des partis politiques et du chef de l’Etat. Ils vont, semble-t-il, débattre de la loi sur les partis. Ils, ce sont d’un côté, le Tim et ses satellites, des partis qui gravitent autour du président de la République. De l’autre, ce sont l’Arema de Pierre Houlder Ramaholimasy, le Mfm de Manandafy, l’Avi de Ratsirahonana, l’Akfm- Renouveau d’Andriamanjato… Les partis à Madagascar sont généralement des partis d’appareils et non des partis de militants. Surtout ces six dernières années où d’élections en élections, la vacuité des formations politiques est apparue de plus en plus criante. Le parti au pouvoir n’a pas échappé à cette loi, certes, non écrite mais, implacable. Il en a fait l’amère expérience l’année dernière à Antananarivo où il s’est fait battre à plate couture par un Ovni dénommé Tgv. A l’ouvrage et à son tour, il s’avère que ce dernier n’est qu’une coquille vide sans relais ni levier dans l’opinion. Tous les partis souffrent, à un degré divers, de ce déficit qu’ils soient au pouvoir ou non. La question se pose alors de savoir si une loi sur les partis ne serait pas un début du traitement contre ce syndrome.

Pire que le mal

Il est vrai toutefois que les partis récalcitrants à ce dialogue politique craignent que le remède ne soit pire que le mal. D’où ces préalables et autres conditions, tout en sachant très bien qu’ils ne seront pas considérés outre mesure par le pouvoir. Installant ainsi un dialogue de sourds préjudiciable à l’instauration d’un climat de confiance plus que nécessaire dans pareille circonstance. D’un point de vue laïc, cependant, il appartient au plus fort de faire un geste en direction du plus faible dans ce genre de situation. Tout bien considéré, le pouvoir ne perd rien s’il lâche un peu de lest sur certaines réclamations des opposants. Notamment, en ce qui concerne le sort des « prisonniers politiques ». Si l’exécutif a voulu montrer à travers ces mesures privatives de liberté contre quelques-uns de ses anciens alliés qu’il a du muscle, c’est fait depuis longtemps. Par contre, s’il veut montrer qu’il a du cœur, ce n’est pas encore trop tard. Comme qui dirait, après le bâton, la carotte. Sur ce chapitre, certains opposants n’ont pas tout à fait tort de réclamer que le pouvoir ouvre un peu la soupape car ça bout de plus en plus à l’intérieur. Et une loi sur les partis, aussi parfaite soit-elle, ne résistera pas une seconde à un excès de chaleur de la rue.

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