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vendredi 10 mai 2024
Antananarivo | 14h08
 

Editorial

Etrange !

mardi 2 décembre 2008 |  1266 visites  | RAW

A chacun de ses discours relatifs aux affaires publiques, le président ne cesse, et plus généralement après son discours à la tribune des Nations unies en septembre dernier, de démontrer l’incontournable relation avec les bailleurs de fonds. En dénonçant des promesses non-tenues par les partenaires internationaux, notamment les pays développés qui se sont engagés à affecter 0,7% de leur PIB à l’aide aux pays pauvres, tout en fondant tous les projets de développement sur ces aides, le chef de l’Etat n’est-il pas en train de persuader ces bailleurs que le pays est attaché et sera toujours attaché aux financements extérieurs ? aux aides des pays étrangers ?

En s’adressant récemment encore aux Malgaches, le président Marc Ravalomanana ne rate aucune occasion de les convaincre de faire montre de solidarité et de comportement responsable pour mettre en confiance les bailleurs de fonds étrangers afin qu’ils augmentent leurs aides, leurs contributions. En matière de santé publique, par exemple, le président a démontré à la communauté internationale l’incapacité de l’Etat à mobiliser des ressources locales pour construire des latrines ou des toilettes. En matière d’adduction d’eau en tout cas, il a supplié l’augmentation des aides sonnantes et trébuchantes mais aussi techniques et savoir-faire de la part de la communauté étrangère.

A beaucoup d’égards, de tels comportements inquiètent. S’agit-il de convaincre les bailleurs de fonds, de leur assurer une clientèle fidèle qui ne pense pas se passer de leurs aides, de leurs finances ? S’agit-il de les persuader que nous sommes crédibles ? que nous méritons leur confiance et leurs aides ? Apparemment et à notre connaissance, il serait plus judicieux de se tourner davantage vers les investisseurs locaux, vers les hommes d’affaires et les entrepreneurs, les vrais et non ceux qui s’enrichissent et/ou survivent des marchés offerts par les bailleurs de fonds, vers les masses laborieuses. Il s’agit plutôt de satisfaire les besoins non des bailleurs de fonds mais de la population malgache. L’Etat malgache n’a de compte à rendre qu’à ses citoyens, à ses contribuables. Prendre à témoins les bailleurs de fonds sur la misère des habitants de Madagascar et quémander leurs aides, pour en même temps faire comprendre, voire persuader ses habitants, ses électeurs, qu’on ne peut se passer de ces aides, intriguent. Beaucoup en effet ont cru comprendre qu’afin que ces aides augmentent, il faut que cette population malgache soit « docile » et s’acharne au travail ; et ce pour plaire aux bailleurs de fonds. Il est vrai que notre budget national dépend beaucoup de l’aide étrangère.

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