Les résultats des législatives ne sont pas rendus publics que déjà le régime engage les préparatifs des élections des maires et de leurs conseillers. Aussitôt annoncé par le président, il n’a fallu que quelques jours aux diverses administrations et juridictions pour tout mettre en ordre et présenter les textes en vue de ces scrutins. Il faut avouer que c’est rapide et que le gouvernement est efficace. Tellement rapide qu’un observateur y perçoit plutôt l’expression d’une marche forcée tandis qu’un autre note plutôt une volonté de mettre le pays au pas pour développer le pays en se débarrassant des questions politiques une bonne fois pour toute.
En tout cas, les deux observateurs sont unanimes à dire que le régime ne veut accorder aucun répit à la population pour qu’elle voit plus clair, pour qu’elle réfléchisse sur le chemin effectué et la conduite à tenir dorénavant. Ces deux observateurs craignent que les remarques d’un historien politologue relatives à la baisse du taux de participation ne se vérifient encore une fois au risque et péril de la voie démocratique empruntée.
Quand les uns parlent de « ady gasy » pour signifier qu’à un certain stade de lassitude, la population fait des siennes ; et quand l’insécurité joue à cache-cache avec les manœuvres militaires ou les patrouilles de sécurité, on est plus qu’inquiet. Le Premier ministre a tout récemment encore été ferme à Toamasina qu’il faut respecter la loi. Mais quand des « dahalo » préviennent ou menacent ouvertement qu’ils prendront d’assaut tel hameau ou tel village, cela donne plus que des frissons dans le dos. Pendant ce temps, les dirigeants se préoccupent de fonds d’entretien des routes et de Plan Marshall tandis que dans le milieu des entrepreneurs on s’élève contre l’arbitraire dont est victime un de leurs prestigieux publicistes. Son « remplaçant » est déjà sur la Place d’Ankorondrano. Epoustouflant !
