Encore des journalistes pourchassés

Des journalistes ont été pourchassés par des groupes d’excités hier 10 mars du côté d’Ampasamadinika lors des échauffourées qui ont éclaté suite au face à face entre les partisans de la « légalité » et les manifestants de la Place 13 mai. On conviendra que les journalistes ne sont pas sans reproche. Le président lui-même voire l’archevêque Odon Razanakolona, ne le sont pas.

Le militantisme a vraisemblablement gagné certains parmi nous ; qu’ils soient dans un camp ou dans l’autre. Des excès sont certainement palpables et le Chef de l’Etat jusqu’au Chef d’Etat major général des Armées, le général Rasolomahandry Edmond, les déplorent car, la plume ou le micro ou le caméra frappent plus sinon aussi fort que les balles d’un fusil. Le journaliste ne plaît pas toujours à tout le monde.

Mais le journalisme n’est pas fait pour plaire à qui que ce soit. Il n’est pas non plus fait pour dénigrer qui que ce soit. Il est fait pour informer en premier lieu. Et le métier est très délicat car c’est comme observer une sphère ou une boule ou un globe terrestre. On ne peut voir l’ensemble d’un seul trait.

Quoi qu’il en soit, un monde sans radio, sans télévision, sans presse écrite, en ce troisième millénaire, ne peut être concevable. Dès lors, fermer les télévisions et les radios et museler les journalistes de la presse écrite ne sont que condamnables car sans information, une société vit de rumeurs et de suppositions. Une société sans presse est une société dans laquelle le borgne est roi et celui qui crie le plus fort règne en maître jusqu’à ce qu’un autre qui crie plus fort que lui arrive et le conteste. Bref c’est l’anarchie.