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Culturel

Art abstrait

Dr Ratrema, psychiatre-Arthérapeute

samedi 1er mars 2008 |  1875 visites  | Franck Raj
Dr Ratrema, peintre et psychiatre.

Attablé devant un pot d’yaourt, l’homme prenait l’air songeur comme le fait tout grand artiste... C’est avec quelques courbettes que nous avions tiré ce peintre conceptuel contemporain de sa pensée. Ce samedi 1er au 15 mars, 33 tableaux de ce médecin psychiatre-Arthérapeute vont être exposés au Tahala Rarihasina. Une occasion pour le public d’entrer en relation intime avec l’art abstrait. Interview.

Madagascar Tribune : On dit que votre art agit comme une sorte de thérapie pour les schizophrènes. Comment ça se fait-il ?

- Dr Ratrema : « C’est dans le domaine du relationnel. L’art est un instrument permettant le retour à l’état normal du psychisme. Prenons l’exemple d’une personne timide. Il s’agit d’une pathologie qui affecte son mental et qui finirait par couper court à toute relation de l’individu avec les autres. A la longue, le grand timide ne se retrouverait même plus lui-même, c’est-à-dire qu’il va perdre progressivement mais sûrement son unité psychique, bref toute son identité. Pourtant, quand on pousse le malade à s’exprimer dans l’art comme en peinture ou en graphologie, il peut déverser tout ce qui lui pèse dans le cœur et dans l’âme... Littéralement parlant, c’est un peu comme on vomit ce dont l’estomac n’a pas pu ou difficilement digérer. Et en peignant ou en écrivant, le malade se calme et se concilie avec lui-même. Il peut référer son émotion à travers ce qu’il a peint. C’est à ce stade qu’on peut parler de thérapie avec l’art ».

Au fait qu’est que l’art abstrait ?

- « D’après moi, il faut justement cultiver son jardin secret. Dans mon cas, j’aimais toujours la musique et la peinture intimes que je pratique d’ailleurs. L’art abstrait ou l’art contemporain diffère sensiblement de l’art concret.
Dans ce dernier, l’on peut voir directement des images d’animaux, des portraits, des plantes, etc sur un tableau. Ce qui n’est pas le cas avec l’abstrait, qui est plus intime car c’est le tréfonds de l’artiste qui parle.
Mais cet art doit quand même être structuré au niveau de l’expression de couleurs ou de sons... »

A votre avis, comment le public malgache reçoit-il cet art ?

- « Certes, c’est encore un peu neuf. Mais il s’adresse directement au coeur. Souvent, l’âme ne pourra comprendre les battements du cœur... »

Où puisez-vous vos inspirations ?

- « Parfois, lors de mon tour de garde en urgence. A ces moments, je ne pouvais retenir la pulsion de mes mains pour écrire ou peindre. Et c’est toujours ainsi depuis 63. Les 33 tableaux qui sont exposés au Rarihasina me relieront à mon public, tandis que lui-même va pouvoir connaître un peu plus profondément son soi propre ».

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