Lors de sa visite à Madagascar, du 04 au 9 mars 2006, l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a invité le pouvoir et l’opposition à instaurer le dialogue. Les deux parties ont bougé. L’opposition a ainsi désigné le pasteur Richard Andriamanjato et le Dr Emmanuel Rakotovahiny comme porte-parole tandis que le Président Marc Ravalomanana a confié au président du Sénat de l’époque, Rajemison Rakotomaharo, la mission de mener les pourparlers, du côté du régime. Le processus a capoté après la deuxième rencontre infructueuse qui a eu lieu entre le pasteur Richard Andriamanjato et Rajemison Rakotomaharo.
Le dialogue présidentiel d’Iavoloha a été la seconde tentative. Les représentants de l’opposition (Herizo Razafimahaleo, Marson Evariste, Vaovao Benjamin, Seramila Beza, Maurice Beranto) ont claqué la porte pour l’unique raison qu’ils n’ont pas eu comme interlocuteur direct le Président Marc Ravalomanana. La troisième tentative de dialogue entre le pouvoir et l’opposition se fait attendre.
Représentativité
Cette troisième tentative risque de ne pas avoir lieu tant que le Président Marc Ravalomanana se sent en position de force par rapport au camp adverse. Le dialogue qui a eu lieu entre le chef de l’Etat et le maire d’Antananarivo-Renivohitra Andry Rajoelina en est un exemple concret. Le président Marc Ravalomanana a été obligé de « négocier » à partir du moment où la pression de l’opinion tananarivienne commençait à être forte. Dans le contexte actuel, le pouvoir, par le biais du porte-parole du TIM Olivier Donat Andriamahefamparany, a dicté sa condition : pas de dialogue avec les opposants qui ne représentent qu’eux-mêmes. Autrement dit, si le Président de la République a accepté de dialoguer avec Andry Rajoelina, c’est parce que celui-ci représente 63 % de l’électorat tananarivien. La condition n’est pas fondée selon l’opposition qui réitère que Lahiniriko Jean, Roland Ratsiraka et Herizo Razafimahaleo ont recueilli 30 % des voix des électeurs lors des dernières présidentielles.