La tension politique monte de plusieurs crans dans la Capitale du Nord. Pour la suite de son mouvement, l’opposition a organisé hier une manifestation dans la rue. L’autorité locale a dû intervenir pour disperser les manifestants. Deux grenades lacrymogènes ont explosé selon les dires du chef de district, Horace Patrick. Aucun blessé n’a été signalé durant l’intervention des forces de l’ordre. La manifestation n’a pas été autorisée ou plus précisément, les organisateurs n’ont pas pris la peine de demander l’autorisation. « Nous avons le devoir de transformer l’image d’Antsiranana. Désormais, Antsiranana n’est plus une ville où l’on organise des manifestations politiques pour déstabiliser le pays. », a réitéré le chef de la région Diana, Mme Anjara Mananjara. En réalité, une première manifestation a été dispersée dans le calme. Puis après, un groupe de plus d’une centaine d’individus est revenu à la charge obligeant ainsi les forces de l’ordre à faire usage de grenades lacrymogènes dans le but de les dissuader.
Méthode de contestation
Mais, Antsiranana n’est pas le seul endroit de l’île où l’opposition a mené hier des actions de contestation contre le régime en place. Selon Tabera Randriamanantsoa, un des lieutenants
du Pr Zafy Albert, l’opposition a bougé et a fait entendre hier, sa voix dans plusieurs grandes villes de Madagascar dont Toliara, Fianarantsoa, Mahajanga, Moramanga, Sambava, Vohémar et Manakara. Certains opposants ne sont pas d’accord avec cette méthode de contestation propre au CRN (Comité pour la Réconciliation Nationale). Pour Clément Ravalisaona, président national du AME, mobiliser les gens pour descendre dans la rue est une méthode vouée à l’échec. « Nous ne sommes plus en 1991 ou en 2002. Nous sommes en 2008. Il faut trouver une autre méthode adaptée à la situation. », a souligné notre interlocuteur. Par contre, Clément Ravalisaona s’insurge contre les entraves à l’exercice de la liberté d’opinion ou d’expression à Madagascar. « Le pouvoir doit garantir cette liberté au lieu de la réprimer au détriment de la démocratie », martèle ce politicien.
