Deux individus mal intentionnés arnaquent les passants dans les rues d’Antanimena. Jusqu’alors, ils ont fait environ une dizaine de victimes. Spécialistes de la supercherie, ils parviennent à faire passer des morceaux de verre soigneusement taillés pour du saphir, aux yeux des amateurs de pierres précieuses. Conquis, ces derniers troquent des objets de valeur tels leurs téléphones portables, accompagnés d’importantes sommes d’argent contre du « saphir de fantaisie ».
Idiots
La méthode de ces escrocs est simple mais efficace. Ils se font passer pour de parfaits idiots pour embobiner leurs proies. De prime abord, ils demandent leur chemin à leur victime en citant un lieu connu, en parlant un quelconque dialecte. Voici l’un de leurs termes d’appât : « pouvez vous m’indiquer la place de l’espendance ». Crédule, le passant rectifie qu’il s’agit peut être de la place de l’indépendance. Tandis que l’un des deux s’efforce de faire croire qu’ils sont en provenance d’Ilakaka, nantis de saphir et débarquant dans la capitale pour la première fois ; l’autre ajoute que la ville lui donne une peur bleue à tel point qu’il perd sa langue. C’est là que commence leur opération de charme. Le sujet passe du coq à l’âne. Ils sortent quelques fausses pierres pesant une bonne dizaine de grammes chacune et évoquent à leur cible qu’ils doivent se faire contrôler par un « scanner » en regagnant la maison de leur employeur. Ils mettent en exergue que ce dernier risquerait de les leur prendre s’il les voyait.
Garantie
Dans la foulée, ils proposent au passant de lui confier les pierres s’il leur apporte certaines garanties comme les renseignements figurant sur sa CIN ainsi que tout l’argent et les choses de valeur qu’il a sur lui. Préalablement, ils font savoir que leur marchandise vaut plusieurs millions d’Ariary. Ils vont même jusqu’à jurer sur le sort de leurs rejetons pour convaincre que les pierres qu’ils essayent de fourguer ne sont point du toc. Ces filous rassurent ensuite leurs victimes qu’ils reviendront récupérer leur bien après quelques instants. Si ce n’est pas le cas, celui-ci peut garder les saphirs. La plupart du temps, ils arrivent à embobiner les passants incrédules. Après de longues attentes, ces infortunés se rendent enfin compte que les deux aigrefins se sont volatilisés. Au final, ils réalisent que les joyaux qu’ils tiennent entre leurs mains ne valent pas un clou.
