Un monde rural avec des paysans professionnels et riches : tel est l’objectif du ministère de l’Agriculture, pour cette année 2008. En effet, pour mieux professionnaliser les paysans, le ministre Marius Ratolojanahary, lors de la cérémonie de présentation de vœux de la grande famille du MAEP, hier, au Gymnase d’Ankorondrano, a annoncé que des volontaires de développement agricole seront recrutés. Ces volontaires accompagneront les paysans dans leurs activités agricoles, en vulgarisant les nouvelles techniques en matière d’agriculture, d’élevage et de pêche. Ils vont apporter des appuis et conseils techniques aux paysans. Bref, un transfert de technologies pour que les paysans puissent produire et augmenter leur productivité dans les normes. La mise en place des Centres de Service Agricole se poursuivra également pour que les paysans obtiennent les informations dont ils ont besoin en matière de développement rural. Par ailleurs, le ministre a souligné la création de 60 coopératives paysannes pour cette année. Les associations paysannes issues d’une filière unique vont se regrouper en coopératives pour chercher et trouver ensemble du marché au profit des paysans afin d’augmenter leurs revenus. Pour cette année 2008, le ministère va continuer les subventions en engrais et en semences pour les paysans afin qu’ils puissent améliorer leur production agricole. Rappelons que l’année dernière, 36.000 tonnes d’engrais et 2650 tonnes de semences ont été mises à la disposition des paysans par le biais d’un partenariat avec le secteur privé et les institutions de micro-finance.
Combien d’instituts agricoles ?
On veut bien croire aux promesses du moment que les bases sur lesquelles elles sont annoncées sont préhensibles. Mais quand le ministre de l’Agriculture déclare vouloir recruter des volontaires du développement agricole pour les affecter auprès des paysans, alors que le nombre de collèges et lycées agricoles doit dispose le pays se compte sur les doigts d’une seule main pour une superficie agricole de 2.083. 590 ha et pour une population rurale, essentiellement des agriculteurs s’élevant à plus de 13 millions. À notre connaissance, nous n’avons aucun collège agricole mais plutôt une demi-douzaine de lycées agricoles et aucune structure intermédiaire avant l’Ecole supérieure agronomique qui forme des ingénieurs. Même dans le privé, la formation est souvent biaisée. Pour l’instant, on attend que l’institut supérieur d’Agriculture de M. Rejo fonctionne pour pouvoir espérer un accroissement de l’offre en technicien supérieur d’agriculture.
De combien de techniciens agricoles dispose-t-on ? En-a-t-on suffisamment ? Et des volontaires de surcroît. Peut-on s’attendre à ce que le peu d’ingénieurs d’agriculture se porte volontaire et vive en brousse pour accompagner les paysans ?
Cela fait des dizaines d‘années que nos dirigeants successifs clament lors de grandes occasions que le monde rural et les paysans seront aux premières loges. Effectivement ces derniers temps, ils sont bien accueillis au Palais d’Etat d’Iavoloha. Mais ce ne sont que de très rares occasions qui ne profitent qu’à une toute petite minorité.
