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Société

Gouvernement et ménages

Des urgences divergentes ?

samedi 16 février 2019 | Fanambinantsoa

Les grandes décisions et initiatives concrètes de l’Etat apparaissent à beaucoup d’égards comme loin des urgences et des besoins immédiats et quotidiens de la grande majorité des ménages urbains que ruraux de tout le pays. L’Etat semble plus préoccupé aux recommandations d’un état de droit et à satisfaire les bailleurs de fonds que des soucis et problèmes quotidiens de la population. Lutter contre les trafics de bois de rose, d’or et pierres précieuses et autres ressources naturelles, lutter contre la corruption et contre les réseaux mafieux, c’est bien ; annoncer la mise en œuvre de « building » et « trano mora », c’est encore bien. Mais en attendant, la population se meurt aujourd’hui ; c’est le désarroi devant un quotidien imprévisible faute d’électricité et d’eau courante – un autre droit à la vie ou survie en plus de la sécurité. L’énergie solaire est certes prometteuse mais il n’y a pas que l’éclairage. Le ménage a besoin de plus de puissance pour ses activités génératrices de revenu.

Dans la capitale et dans de nombreuses grandes et moyennes agglomérations, les ménages et opérateurs -petits et grands, se plaignent à longueur de journée et de semaine, voire d’année des coupures d’électricité intempestives et récurrentes, et des délestages tournant, qui plus est se répercutent sur la fourniture d’eau. Les foyers qui résident au 2è et 3è étages de beaucoup d’immeubles des bas-quartiers de la capitale sont ceux qui en souffrent le plus. Ils sont nombreux à n’obtenir l’eau courante que la nuit quand le nombre des usagers diminue, en raison de la faible pression de l’eau qui est partagée dans les réseaux de distribution ; et ce malgré l’entrée en service d’une nouvelle station eau de la Jirama dans l’Atsimondrano.

L’eau et l’électricité sont fondamentales, vitales pour tous. Mais pour la grande majorité des ménages et travailleurs à domicile et petites entreprises, elles sont à la base de leurs activités génératrices de revenu quotidien pour leur survie. La coiffeuse est obligée de refuser des clients, donc de l’argent en raison de ces coupures et délestages. Il en est de même du soudeur, du pâtissier et du service traiteur. Sur le terrain de la vie quotidienne, rien n’est prévisible en matière de fourniture d’électricité alors que les clients ne veulent rien entendre. On voit mal un petit pâtissier ou un cuisinier qui travaille à domicile et qui vit de ce qu’il gagne au jour le jour se permettre d’acheter un groupe électrogène alors qu’il n’est pas assuré d’avoir quotidiennement des commandes.

Bref, depuis le temps qu’on en parle, le problème d’électricité et de fourniture d’eau potable n’est pas résolu au grand désespoir de la population ; cette population qui ne sait plus à qui se fier et qui ne comprend plus rien des initiatives de l’Etat, des gouvernements successifs et des efforts déployés par la Jirama. La Communication de cette société nationale se désole des désagréments et invoque l’insuffisance de la pluviométrie dans les régions avoisinant les barrages qui alimentent les centrales hydroélectriques, sinon des accidents qui surviennent au niveau des réseaux de distribution ou au niveau des centrales thermiques, sinon l’ensablement des bassins ou la rupture d’approvisionnement en fuel ou gazole…

Tout le monde connaît le refrain mais aucune solution pour un véritable et réel service public qui apaise les esprits et encourage à produire davantage. Les grands équilibres auxquels tient l’Etat dans l’élaboration du budget, les promesses présidentielles et les contraintes des bailleurs de fonds ne cèdent aucun espace aux vécus, aux problèmes et réalités quotidiennes des populations. Un chroniqueur nocturne d’une station privée de la capitale a révélé que de nombreux districts du grand sud sont sous la menace d’invasion de sauterelles de différents stades de croissance (Morombe, Bekily, Manja…). Et il avertit que personne n’est pourtant pas sans savoir que ce grand sud est fragile et risque facilement d’être victime du « kere ». Chenille légionnaire ici, épidémie de rougeole là-bas, kidnappeurs et « dahalo » partout, la population est déchirée, et la liste électorale qu’il faut remplir...

3 commentaires

Vos commentaires

  • 16 février 2019 à 09:29 | betoko (#413)

    Faut pas confondre vitesse et précipitation ,Cela fait un mois exactement qu’ANR est au commande et vous lui demandez déjà des résultats .Aviez vous critiqué Henry Rajao de la même façon ,il a mis deux mois pour avoir pu nommé son premier ministre

  • 16 février 2019 à 13:40 | punchline (#9673)

    ça y est : LE PILLAGE de MADAGASCAR commence :
    1)On endette à fond , un pays qui est déjà lourdement endetté (donner du credit à un pauvre endetté est un non-sens)
    2)dans 3 ans, les soi-disant généreux donateurs, vont tout prendre les terres , la mer, les services publics, etc... en plus le peuple vas continuer à rembourser l’argent qu’ils n’ont d’ailleurs jamais vu les couleurs
    3)Tout cela est possible, par la bienveillance d’un President, qui a concocté son IEM depuis ANDAFY, avec des experts d’ANDAFY

    4)Personne ne peut rien dire, car on gouverne par DECRET, et surtout les malgaches sont tous des idiots-ignorants

    Ce genre de procédé marchait partout : - En Amérique latine , en Afrique, et à Madagascar au temps de Ratsiraka , en France avec les gilets Jaune.

    En privé même , quand les banques vous filent un credit à la consommation, vous serez forcement perdants.

    la crise de subprime de 2008 en est l’illustre exemple, sauf que cela s’est passé en pays developpé, néammoins c’etait le peuple et les GILETS JAUNES de france , de la grece, de partout dans le monde qui ont payés par leurs propre argents(les fameux taxes).

    A Madagascar c’est par nos terres et les richesses de sous-sol que nous allons payer, TRES CHEREMENT

    • 16 février 2019 à 14:09 | punchline (#9673) répond à punchline

      A Madagascar, il n’ a pas d’économiste monétaire et des constitutionnalistes digne de ces noms.
      C’est la raison pour laquelle, GOUVERNER PAR DÉCRET et S’ENDETTER à OUTRANCE est le maître mot de cette présidence.

      Tous des économistes et des constitutionnalistes de BISTRO
      Mais nous allons les payer très très chers, d’ici 1 ans

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