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Société

Insécurité et dérives des éléments des forces de l’ordre

Des témoins dénoncent et appellent aux autorités suprêmes de ce pays

mardi 10 novembre 2015 | Bill

Ils sont venus dans la capitale pour témoigner car il y a trop d’exactions vis-à-vis des civils ; que ces victimes de ces abus soient innocentes ou coupables, là n’est pas la question pour ces deux témoins mais il faut que les auteurs de ces excès soient remis à la justice et que ces dérives s’arrêtent. Ils, ce sont Thomas Emile Razafindremaka et Albert Mena. Le premier est originaire de l’Ihorombe, Sojabe (ou Tangalamena), respecté par ses compatriotes Bara qui se tournent vers lui lorsqu’ils sont victimes des rackets et de la corruption. Il est président de l’Association GTZ ou Collectif GNY TO TSY MBA ZAINY. Le second est membre d’une association locale de défense des droits humains, maîtrisant les problèmes à Beroroha et disposant de nombreuses preuves (plaintes des habitants).

Ils sont venus témoigner en direct des dérives (rackets, corruption, meurtres demeurés impunis de civils) commises par des officiers, sous-officiers de la Gendarmerie, subordonnés. Ils ont donné des détails : en exemple fort et fréquent, la création pure et simple de plaintes sur des civils demeure le mécanisme choisi par les dits gendarmes, pour leur soutirer de l’argent par millions. Au cas où la victime des rackets et corruption, soit ne donne rien, soit résiste ou porte plainte, elle est alors, selon leurs dires soit abattue et/ou l’objet de représailles, pouvant aller jusqu’à la suppression physique.

Il ne s’agit pas pour M. Mena et M. Razafindremaka d’aller à l’encontre des procédures judiciaires, si elles existent : mais il y a trop d’exactions vis-à-vis des civils.

Albert Mena par exemple parle d’un enfant qui a volé un pain de 100 ariary. L’enfant en a subi les conséquences le lendemain du constat. Il affirme que les dossiers comme cela sont très nombreux.

Ce système de racket et de menaces de la part de ces éléments des forces de sécurité véreuses alimente un système très malsain car les victimes sous pression et qui ont peur (enfermés en prison avec ou sans raison), répondent positivement à ces demandes de rackets/corruption, et, sans moyens pour assurer, volent les biens des autres (zébus, etc...) pour pouvoir payer. Il y a donc un cercle vicieux qui se crée à l’infini.

En tout cas, le communiqué des OSCs (Organisations ses sociétés civiles) dont plusieurs dizaines de formations en sont signataires témoigne de l’intensité des dérives, des dégâts récurrents, et des aspirations des OSCs à un retour à la paix et à la cohésion sociale.

Les témoins qui ont fait face à la presse ce 9 novembre appellent le premier responsable de la sécurité (fonction régalienne) et la régulation de l’Armée et de la Gendarmerie, à engager un dialogue multisectoriel, pour trouver les solutions, de court, moyen et long terme. La société civile, elle aussi de part sa nature, est prête selon elle, à collaborer à toutes initiatives et actions visant à mettre en place un cadre de dialogue afin de rétablir et renforcer un climat d’apaisement pour cristalliser la cohésion sociale.

Les conférenciers déclarent avoir informé, constitué et déposé des dossiers auprès des supérieurs hiérarchiques de la Gendarmerie, même ici à Antananarivo, au ministère de la Justice, au BIANCO Tuléar et à l’Etat central. Ils affirment que de nombreuses rencontres et concertations ont déjà effectuées avec les autorités militaires, le Chef de Région, .... Il n’y a jamais eu de suite.

Apparemment, tous les corps du « foloalindahy » sont minés par de tels éléments véreux et sans âme. Ici, ce sont des éléments de la Gendarmerie nationale qui sont accusés de dérives, ailleurs dans d’autres districts et localités du Bongolava par exemple, ce sont des éléments des Détachements Autonomes de Sécurité (DAS) qui commettent des abus et versent dans l’arbitraire.

Communiqué de presse des OSC

7 commentaires

Vos commentaires

  • 10 novembre 2015 à 11:20 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Assalaamo alaikoum

    SAMY MANDEHA SAMY MITADY / SAMY ZAKA TIANA hoy ny hiran’i JAOJOBO.

  • 10 novembre 2015 à 11:58 | Befandeferana (#9303)

    Il n’y a rien à attendre des autorités citées dans l’article. Elles ne sont pas sûres de rester lontemps à leur poste compte-tenu de leur incompétence professionnelle, de leur manque de formation et d’expériences professionnelles. Est-ce que vous savez que les actuels premiers responsables de la Gendarmerie Nationale n’ont jamais fréquenté une école de guerre ou vécu une situation de crise (rétablissement de l’ordre public, accrochage avec des dahalo, réduction d’une mutinerie .. ) alors que nombreux sont leurs subordonnés qui ont des formations et expériences professionnelles solides ? Ils savent qu’ils ne méritent ni leur grade (obtenu moins de deux ans selon le règlement) ni leur fonction et s’attendent à tout moment à être remplacés. En attendant leur limogeage, ils font tout pour s’enrichir par une complicité avec les trafiquants, corruption dans les concours d’admission dans les écoles de formation ou stage, affectations et même les avancements en grade. Leur enrichissement sans cause durant leur peu de temps de commandement en est la preuve irréfutable en plus des récriminations des subordonnés et du public victimes de leurs agissements. Le dernier cas est celui d’un Général de Gendarmerie dans la région de Bongolava mais soyez sûr qu’il n’y aura aucune mesure qui va être prise contre ce haut responsable parce qu’ils sont tous pareils et mangent le même plat. Le BIANCO est aveugle parce que la plupart des composants eux-mêmes sont complètement corrompus ayant été à leur poste depuis la création de cette institution et ont toujours leur part dans les corruptions faites même dans les concours administratifs. Le DG du BIANCO en est au courant mais comme toutes les autorités malgaches, il se plaît tellement dans sa fonction si bien qu’il ne veut pas créer des problèmes à autrui par crainte d’être déstabilisé

    • 10 novembre 2015 à 17:22 | LE VEILLEUR alias L’EVEILLEUR (#1331) répond à Befandeferana

      - est-ce à dire que les autorités militaires et gouvernementales Malagasy sont incapables de s’organiser convenablement comme des grands ?

      S’organiser = Qui ? ou ? Quand ?

      - Qui fait quoi ?
      Personne compétente : l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
      Capable d’initiative originale ou non et capable de faire fonctionner son intelligence ?

      - où (lieu) ?
      Les forces d’intervention sont elles envoyées aux bons endroits (pas pour faire des « angaredona » médiatique à un étudiant sans défense).

      - et quand ?
      Est-ce seulement quand les bailleurs de fond l’exigent ? Pourtant bien s’organiser comme il faut ne pose aucune question sur le combien ?

  • 10 novembre 2015 à 12:01 | reglisse (#6117)

    Cet article est très intéressant car il démontre de manière simple le fonctionnement de la corruption, et par là même, les difficultés extrêmes de chacun pour lutter contre ce principal fléau qui mine Madagascar.

    Quand des personnes simples cherchent à faire valoir leurs droits, alors que ceux ci sont bafoués, il y a deux attitudes.
    Se taire, et c’est la souffrance.
    Se plaindre, pour réclamer justice.
    Mais le pire est que les plaintes enregistrées n’amènent aucun changement ! Cela s’appelle un déni de justice.

    Il est possible d’agir individuellement, chaque citoyen qui dispose d’un accès à internet peut le faire, en faisant connaitre auprès d’organismes d’état, les dérives arbitraires auxquelles nous sommes ou avons été soumis.

    Le site www.tsycoolcoly.org est une démonstration de ce qui pourrait être amélioré.
    Ce site a pour partenaire le PNUD, le BIANCO, et le CSI.
    Chacun est invité sur tsycoolcoly à relater ses doléances. Mais, aucun nom ne doit y figurer, ce qui fait que chaque témoignage est anonyme et donc ne vaut rien !
    Et comme toutes les doléances sont récupérées par le BIANCO, autant dire qu’on peut attendre longtemps avant de sentit ne serait ce qu’un frémissement de changement !

    Une solution à expérimenter pour faire évoluer ?
    Ecrire au PNUD qui est l’organisme qui doit financer le site en lui expliquant, en malgache, en anglais, ou en français, avec copie des messages aux agences des médias internationaux, les doléances et bien sur en écrivant les noms des corrompus, les dates et les lieux.
    Alors peut être qu’un jour ou l’autre une enquête s’ouvrira, si un fait se généralise ou attire l’attention des médias, par l’importance du sujet ou le nombre des doléances ?

    • 10 novembre 2015 à 17:01 | LE VEILLEUR alias L’EVEILLEUR (#1331) répond à reglisse

      Pour crédibiliser les supposées actions de la fameuse/fumeuse BIANCO & la chaine pénale :

      - est-il possible de donner des statistiques des résultats de cette entité depuis sa création ?

      - Est-ce trop demander d’afficher l’état d’évolution d’un dossier ?
      (Reçu, traitement en cours, dossier transmis à la justice, Condamnation, ...)

  • 10 novembre 2015 à 16:37 | ATAVISME PREMIUM (#8774)

    Et une de plus

    Loin de son image de paradis tropical, Madagascar est un pays où la réalisation des droits de l’enfant reste lacunaire : les enfants malgaches doivent quotidiennement faire face à la pauvreté.

    Cette situation a été largement aggravée par la crise politique, provoquée en 2009 par un coup d’État, qui perdure aujourd’hui et dont les répercussions pèsent sur la population : selon le Bureau International du Travail (BIT), plus de 200 000 emplois ont été supprimés rien que dans la capitale, Antananarivo. L’État a très nettement réduit les budgets consacrés à l’éducation et à la santé. C’est dans ce contexte que les enfants malgaches et leurs familles doivent vivre ou plutôt survivre : le pourcentage de la population vivant sous le seuil de pauvreté a explosé, passant de 75,3% en 2010 à 81% en 2012, pour atteindre actuellement 92%, soit 9 Malgaches sur 10. Sur la base de cet indicateur, Madagascar est aujourd’hui le pays le plus pauvre du monde.

    Cette dégradation socio-économique met les enfants en situation de privation critique et viole leurs droits fondamentaux, à travers le manque d’accès à la nourriture, à l’éducation et aux soins.

  • 10 novembre 2015 à 16:50 | LE VEILLEUR alias L’EVEILLEUR (#1331)

    Il n’y aura jamais de « developpement » sans la « Paix/La sécurité »
    - Comment être en forme pour bien produire le jour sans un sommeil réparateur durant la nuit ?

    Bravo à tous ceux qui osent témoigner.
    Bravo à Messieurs Thomas Emile Razafindremaka et Albert Mena.

    Chaque temoin mérite une protection spéciale.
    - Par qui ?
    - Par la police ? Par la gendarmerie ?
    - La situation n’exige-t-elle pas la création d’un corps d’élite d’« incorruptible » ?

    « Ny mita be tsy lanin’ny mamba »
    - Une démarche de groupe est toujours plus efficace pour se soutenir, pour suivre l’avancer du traitement de chaque dossier.

    En face il y a carrément des féodalités mafieuses plus ou moins organisées. Certaines chaines de solidarité informelle sulfureuse sont bien connues.

    - N’est-il pas judicieux de traiter certain dossier avec le modèle judiciaire anti mafia italien ?

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