Le départ ou le renvoi de trois professeurs la semaine dernière a créé des remous à l’IMT à Antanimena. D’après les témoignages des étudiants, « cette situation a perturbé les cours d’autant plus que la période des examens est prévue pour le 26 mai prochain. Changer de professeurs en cours d’année universitaire n’est pas du tout commode et ne contribue guère à la sérénité des études. Bien que les disciplines soient les mêmes, les manières de procéder et de programmer les cours sont différentes. En fait, nous craignons pour notre avenir plus que pour l’immédiat », concluent ces étudiants.
Ce que dément formellement madame Alphine Raharisoabako, directeur de l’institut. « Cette prise de décision par le staff dirigeant de l’IMT aboutissant au renvoi de ces professeurs est issue d’un long contrôle effectué sur leur comportement avant, durant et après le voyage d’études à Mahajanga », précise-t-elle. Voici la reconstitution des faits par la directrice. Avant même leur départ pour Mahajanga, la direction a remarqué une certaine défaillance de la part de ces professeurs par rapport à ce que l’on attend d’eux du point de vue professionnelle. Elle fait comprendre que les trois enseignants sont à peine arrivés à l’IMT.Ils ont été recrutés en octobre dernier. Néanmoins, la direction leur a confié la responsabilité de faire une reconnaissance du terrain à Mahajanga. Selon Alphine R., ils ont gonflé les dépenses. Or, leur rendement n’a pas été à la hauteur. S’ils devaient contacter dix établissements hôteliers dans la capitale du Boina, ils n’ont réalisé que cinq. Ce qui fait que la dame dut descendre sur place pour parachever ce travail, et ce, à un mois du voyage d’études qui attend les étudiants. Enfin, il paraît que les trois professeurs en question ont été pointés du doigt par leur comportement contraire à la loi chrétienne. Il a été prouvé par la direction qu’ils ont flirté avec des étudiantes et sont allés même plus loin en s’absentant du dortoir prévus pour les loger.
- Haut niveau
Actuellement, l’IMT dispose d’une nouvelle équipe remplaçant les professeurs contraints au départ. D’après la directrice, les nouveaux ont même un niveau d’études enviable comme le doctorat ou le DEA. Malgré une tentative de faire diversion parmi les élèves de la part des premiers, cela est réduit à néant. Idem pour leur effort pour diffamer la direction. « Ces jeunes sont des adultes. De plus, le staff leur a clarifié l’esprit. Ils ont été rassurés et convaincus par les nouveaux profs lors de la présentation », continue la directrice. Une manière pour la numéro un de l’IMT de montrer que les cours suivent leur bonhomme de chemin, le problème aplani. Seul le besoin d’arranger momentanément son emploi du temps freine l’un de ces nouveaux enseignants à exercer pleinement le métier.
Quoi qu’il en soit, des étudiants se plaignent qu’on leur a fait payer 800 000 fmg par élève pour ce voyage d’études. Au lieu de dix établissements visités, il n’y eut que cinq en plus de la marche à pied alors qu’un transport par autocar pour les déplacements en ville était prévu dans le programme ; sans parler de la qualité de la nourriture qui laisserait à désirer. En tout cas, ce sont les conséquences de ce départ précipité des profs sur le déroulement des études et sur la qualité de l’enseignement qui préoccupent ces étudiants. Bref, tout ce qu’a démenti justement la direction de cet institut, qui n’est pas à court de solutions pour défendre son statut d’institut chrétien...
