Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
vendredi 3 mai 2024
Antananarivo | 14h59
 

Société

Vaines promesses de motoculteurs à Alaotra

Des paysans endettés pour rien

mardi 26 août 2008 |  1598 visites  | Nivo T. A.
« Une partie des paysans victimes de vaines promesses ».

Grave obstacle au développement rural. Les témoignages obtenus auprès d’une trentaine de paysans habitant essentiellement les districts de Tanambe et d’Andilamena démontrent à quel point les entraves à leur promotion rurale ne viennent pas souvent d’eux-mêmes. En effet, près de 70 paysans issus de ces deux districts se sont endettés volontiers, forts d’une fausse promesse d’une société qui aurait passé des contrats avec ces ruraux pour la fourniture de motoculteurs « kubota » à des prix abordables et comportant des facilités de paiement. A vrai dire, il s’agirait d’une offre inédite parce que les intéressés ne paieront pas des intérêts pour cette opération.

Témoignages et déceptions

Selon Rakotominosoa William Eugène, membre de l’Association « Maharitra » à Tanambe, bon nombre des paysans se sont laissé convaincre par les propos mielleux avancés par ladite société car ils ont cru à la véracité d’un programme qui est conforme à celui du MAP. C’est-à-dire prôner un appui effectif aux ruraux afin qu’ils puissent promouvoir leurs revenus et, par ricochet, contribuer à la réalisation de la révolution verte pour un développement rural durable.

« Chacun d’entre nous a déjà payé une avance d’un million d’Ariary et on nous promis également qu’après une quinzaine de jours de ce paiement, nous aurons droit à l’acquisition du kubota de 13 à 17 chevaux dont le prix total se chiffre à Ar 2,5 millions. Le reste étant payable en un an sans intérêt », précise R.W. Eugène.

« Nous avons attendu vainement la livraison des motoculteurs alors qu’ils auraient dû être utilisés au cours de la campagne 2007-2008 (mois d’Octobre et Novembre). De guerre lasse, nous avons dû nous endetter de nouveau pour faire face aux dépenses nécessaires à la dernière campagne », témoigne Rasoloherison Maminirina, un autre cultivateur. Et lui d’ajouter : « j’ai dû emprunter une somme d’Ar 340.000 en janvier 2008 pour être remboursée à Ar 450.000 au mois de juillet, c’est-à-dire durant la période de récolte. Si j’avais utilisé à bon escient l’Ar 1 million, j’aurais pu réaliser un bénéfice d’environ Ar 500.000, au moins. Mais l’envie d’acquérir d’un motoculteur nous a beaucoup poussé à sacrifier un million d’Ariary. Malheureusement, l’argent s’est envolé en fumée. La société avec qui nous avons eu affaire aurait été en faillite ».

Appel aux autorités

Ces deux témoignages ne constituent qu’un échantillon parmi tant d’autres. Les 70 paysans, voire plus, ont dû s’endetter pour avoir vainement de motoculteur et pour leur survie. Face à ces problèmes, ils ont déjà saisi les instances compétentes et font encore appel aux autorités du pouvoir central, dont le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche pour suivre de près cette situation portant atteinte au développement rural et à la concrétisation de la révolution verte.

Dans un souci d’objectivité, nous avons essayé de contacter le premier responsable de la société en question, mais en vain. Par ailleurs, interrogé sur cette situation, le directeur régional du développement rural d’Alaotra devait répondre que « le contrat entre les deux parties relève d’une affaire purement privée à laquelle la DRDR n’a rien à voir. Sans vouloir minimiser les plaintes des paysans toutefois, des enquêtes sérieuses s’imposent afin d’aboutir, s’il le faut, à une prise des mesures appropriées à la situation ».

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS 
 

Archives