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Editorial

Des passagers sur le quai !

mardi 18 décembre 2007 |  1282 visites  | RAW

Quoi que l’on puisse dire et quoi que les parties en présence de l’élection aux sièges de la Chambre de Commerce et d’Industrie avancent, il est un fait que les dirigeants et les entrepreneurs doivent admettre. Il y a un certain déséquilibre. Sur les quelque 10 000 opérateurs qui se sont acquittés de leurs taxes professionnelles et inscrits auprès des services officiels dont les Services Statistiques, donc, des électeurs virtuels, il n’y a que près de 600, a-t-on compris, qui soient impliqués dans le processus. Pour diverses raisons, les autres sont de prime abord exclus.

Par ailleurs, à considérer la constitution du comité ad hoc et en dépit de la présidence qui est revenue à une personnalité institutionnelle, on peut dire qu’il est à certains égards juge et parti. Des hommes du milieu des affaires avoueront que certains membres de ce comité appartiennent à des groupements dont les noms figurent dans la liste admise comme légale.
Enfin et non des moindres, un rapide coup d’œil sur cette liste « légale » laisse perplexe. Des noms évoquent des appartenances et des liens familiaux qui datent d’une époque et qui n’ont pas réussi à développer le pays jusqu’à maintenant. Sinon certains sont perçus comme des « opportunistes » ; ce qui n’a rien de mal en affaires, n’est-ce pas ?

En clair, des grandes familles d’antan et qui ont entretenu des relations avec des investisseurs ou des groupes de patronnat étrangers, sans pour autant avoir convaincu sur leurs initiatives, sont encore dans la course. En tout cas, le pays et encore moins l’économie ou les employés et les travailleurs, n’ont pas tiré de grands profits de ces initiatives.

On s’imagine que le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) - et on le caricature ainsi, comme étant l’assemblée des opérateurs étrangers et associés, et que pour le mettre au défi, ou du moins faire l’équilibre, le FIVMPAMA est né en 1972 sur les initiatives du Général Ramanantsoa.

Aujourd’hui, l’heure est semble-t-il venue de vivifier ou d’apporter un autre souffle à ce « nationalisme » en cherchant à offrir plus d’opportunités aux micro-entrepreneurs des horizons et des moyens nouveaux pour leur épanouissement dans les régions et « provinces » mais aussi au niveau régional et mondial. Cette frange d’opérateurs n’est comptabilisée nulle part, ni dans la liste « légale » ni dans celle présumée « hors la loi ». Ces opérateurs ont payé leurs taxes professionnelles mais ils ne lisent pas les journaux quotidiennement. Ils ne sont pas informés en temps réels des actualités nationales et encore moins internationales. Pourtant, ils sont partout et à tout instant en train d’alimenter ou d’approvisionner les industries, les entreprises, à leur rendre service tout au long de la chaîne de production. Ils sont les chevilles ouvrières des chantiers qui grouillent de monde et d’engins. Ils sont là pour que les grandes entreprises puissent faire et déposer leurs dossiers de soumissions aux divers appels d’offres des marchés publics qui sont lancés par l’Etat ou les municipalités ou les organismes internationaux partenaires. Ils sont prêts à faire le pas ou le saut vers le meilleur et le formel. Ils sont prêts à prendre d’assaut cet autre grand marché offert par la Chambre de Commerce et d’Industrie mais ils sont quelque part écartés d’office, par les textes et par ceux qui ne veulent pas avoir davantage de concurrents ou qui veulent préserver leurs avantages. Doivent-ils se tourner vers l’Etat ou attendre que le TGV fasse un détour pour les prendre sur le quai ?

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