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vendredi 29 mars 2024
Antananarivo | 13h17
 

Editorial

Démocratie aux Comores !

mercredi 26 mars 2008 | R. C.

L’île comorienne d’Anjouan est envahie depuis hier par des troupes mixtes de l’Union africaine et des compagnies de l’armée comorienne. Cette armada de quelques mille hommes a eu raison de la résistance du potentat local, le colonel Mohamed Bacar. Réduit dans un cachot sur son île, le désormais ex- homme fort d’Anjouan aura résisté à la terre entière durant 6 ans. Avant cette opération militaire pompeusement baptisée « Démocratie aux Comores ». L’archipel des Comores a connu depuis son indépendance 20 coups d’Etats aussi sanglants les uns que les autres. Il se sent aussi physiquement agressé dans son intégrité territoriale à cause de la présence française à Mayotte. Ce dossier reste d’ailleurs pendant aux Nations Unies au sein de la commission de la décolonisation.

Froid

La question qui se pose est alors de savoir si la démocratie peut pousser aux Comores. La terre comorienne est- elle assez fertile pour permettre à cette forme de gouvernement qui a du mal à s’implanter sur le continent africain, à éclore ? La démocratie qui échoue en Afrique pourra-t-elle germer dans les îles comoriennes ? Autant de questions qui débarquent à l’esprit après le déploiement des troupes de l’Union africaine et comorienne à Anjouan. Faut- il d’ailleurs remarquer au passage que le gouvernement fédéral de Moroni s’est avéré incapable de rétablir son autorité sur l’ensemble de l’archipel sans cet appui militaire et logistique de l’Union africaine. Dans ces conditions, sera-t-il en mesure d’asseoir son pouvoir une fois que les troupes soudanaises et tanzaniennes auront plié bagages. Car après le débarquement, il faut songer maintenant au repli. Les forces mixtes ne resteront pas indéfiniment dans le pays. Déjà, les soldats s’interrogent sur leurs paies ? L’Union africaine a-t-elle les reins assez solides pour tenir plus longtemps aux Comores ? Ce n’est pas sûr. Le plus étonnant dans cette affaire reste la distance qu’a prise le pouvoir malgache. Il n’a pas envoyé des troupes en dépit des appels du pied de l’Union africaine. Antananarivo n’a pas non plus offert son hospitalité aux réfugiés anjouanais qui ont quitté l’île des semaines avant le débarquement des troupes africaines. Le froid entre les autorités des deux pays ne date pas d’aujourd’hui. Mais est- ce une raison suffisante pour snober un voisin dans le pétrin ?

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