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Bonne gouvernance

Débat public sur les indicateurs de performance d’un parlementaire

vendredi 16 février 2018 | Fano Deraniaina

Dans le souci d’apporter davantage d’éclairage sur le rôle des institutions de l’Etat, l’association « Liberty 32 » a organisé un débat public sur « les indicateurs de la performance d’un parlementaire » à la CCIA (Chambre de Commerce et de l’Industrie d’Antananarivo) à Antaninarenina avant hier.

Trois panelistes issus de différents horizons à savoir Michelle Ratsivalaka, député MAPAR élu à Antananarivo, Lydia Vololona Rahantasoa, député TIM du district de Manjakandriana, et enfin Oesimbola Randriamampianina, citoyen engagé ont animé le débat. Le débat partait du constat qu’au moment des campagnes électorales, les candidats à l’hémicycle font souvent des promesses ambitieuses pour se faire élire, alors que durant leur mandat, les réalisations s’il y en a, sont tout à fait autres.

Pour mesurer le niveau de performance d’un parlementaire, les concepts de l’Etat de Droit actuel véhicule la notion de redevabilité. Tous les trois intervenants partageaient cette vision. Il s’agit du principe selon lequel l’élu est censé être une personne qui agit au nom de ceux qui l’on élu et elle doit leur rendre compte. Le débat a également fait rejaillir d’autres indicateurs comme le nombre de propositions de lois déposées par les parlementaires. Pour rappel, on parle de « proposition de loi » lorsque l’initiative de la loi vient du parlementaire. A l’inverse, on parle de « projet de loi » lorsque l’initiative de la loi émane du gouvernement. La Constitution indique que l’initiative de la loi appartient concurremment aux députés, aux sénateurs et au premier Ministre. Chaque année, on dénombre plus d’une trentaine de projets de lois déposés par le gouvernement devant le bureau du parlement. Pourtant, les propositions de lois sont seulement au nombre de un ou de deux chaque année. Ceci démontre déjà à quel point les parlementaires oublient leur propre fonction. Un dernier indicateur que l’on rencontre depuis le petit écran durant les sessions parlementaires, est le taux d’absentéisme. Il est très fréquent et remet en cause la légitimité des lois votées car il arrive qu’une loi soit votée par dix-huit députés seulement.

Si l’objectif du débat était de mesurer la performance d’un parlementaire, « la conclusion finit par s’interroger sur la raison d’être du parlementaire », se défend le député Michelle Ratsivalaka. Elle souligne que les propositions de loi sont inutiles devant une puissante majorité présidentielle. D’autant plus, la majeure partie des parlementaires font des œuvres de charité un peu partout, notamment à l’approche des élections.

En réalité avant de mesurer la performance d’un parlementaire, il faut apprendre aux citoyens ce qu’on appelle un parlementaire et ses fonctions affirme Oesimbola Randrimamampianina : « les citoyens n’auront pas intérêt à évaluer une institution dont ils ignorent le fonctionnement. Il faut ainsi commencer par insérer les notions d’institutions gouvernantes dans les programmes scolaires d’éducation civique ».

8 commentaires

Vos commentaires

  • 16 février 2018 à 11:02 | plus qu’hier et moins que demain (#6149)

    Assalaamo alaikoum

    C’est la limite du copier/coller en matière d’institution démocratique car on s’est contenté seulement de la forme sans se soucier du fond et voilà le résultat.
    Dans les grands pays dits démocratiques, les parlementaires puisent leurs propositions de loi sous la houlette de l’opinion publique et des lobbyings : Des activités légales ailleurs mais pas chez nous car nos parlementaires sont exposés au délit de trafic d’influence sanctionné pénalement.

    • 16 février 2018 à 15:08 | Jipo (#4988) répond à plus qu'hier et moins que demain

      De rajouter que je soutiens également les Kurdes, qui luttent contre les djihadistes que soutient la turquie de ce facho erdogan .

  • 16 février 2018 à 11:53 | Vohitra (#7654)

    Il faudra se munir de courage exemplaire et de volonté hors pair pour oser aborder la question de performance au sujet des parlementaires Malagasy.

    Tant qu’il ne soit pas clair et compris à la fois par les élus et les électeurs que les rôles et missions d’un député ne sont pas de construire des ponts, ruelles, barrages, sales de fêtes, hôpitaux...mais de voter des lois et contrôler les actions du gouvernement, ce sera une perte de temps d’espérer quoi que ce soit provenant de cette institution.

    Dans le cas contraire, peut être il vaut mieux légiférer par voie d’ordonnance, au moins le pays pourrait attribuer le budget destiné au parlement à des fins plus utiles pour la population.

  • 16 février 2018 à 15:05 | Jipo (#4988)

    Ce n’ est pas un indicateur de performance, que nous attendons, mais un devoir de résultat avec sanctions si manquement , un indicateur, ne sert qu’ à faire diversion et cautionner un manque de résultat d’ office , au profit de dérives aussi polymorphes que prévisibles !

  • 16 février 2018 à 16:00 | Eloim (#8244)

    Est-ce que ce titre a un sens ? Et à quoi sert d’évaluer ou de mesurer la performance d’un parlementaire ?

  • 16 février 2018 à 18:46 | SNUTILE (#1543)

    La seule vérité :
    « ...avant de mesurer la performance d’un parlementaire, il faut apprendre aux citoyens ce qu’on appelle un parlementaire et ses fonctions affirme Oesimbola Randrimamampianina. »

    De même les projets de loi ne doivent plus être validés si et seulement si le nombre de votant est inférieur à la Majorité du nombre total des membres du parlement. Il n’est pas logique de considérer le nombre de présent en dessous de 1/3 du nombre total sur 200 parlementaires.

  • 16 février 2018 à 21:00 | Mihaino (#1437)

    Nos parlementaires sont performants pour lécher les bottes des dirigeants en place et pour défendre becs et ongles les chefs de leur parti et non l’intérêt vital de leurs électeurs . « Solombavan’ antoko fa tsy solombavambahoaka » dit-on depuis la création de cette Institution , importée d’ailleurs , reconnaissons le,. Après ces dépités portent le nom de représentant national et non représentant local élu dans une localité bien déterminée . Le taux d’absentéisme élevé prouve bien que cette fameuse AN ne joue pas pleinement son rôle et vote n’importe quoi, n’importe comment les projets de lois qui sont proposés ! Quid des compte rendus à leurs électeurs après chaque session ordinaire ?? Quid des lois des finances que la plupart ne maîtrisent aucunement pas, votées à la hâte et à l’aveuglette ??
    Ma proposition est simple : Tout citoyen peut être candidat aux élections législatives à condition qu’il ait un minimum de bagages intellectuels en culture générale , en droit , en économie, en gestion , en sociologie bref en sciences sociales . Son patrimoine doit être déclaré avant , pendant et après sa mandature de 5 ans . Inutile de souligner que les lois existent mais certains députés ne les respectent pas . Que les électeurs choisissent bien leur député , compétent et capable de répondre à leurs attentes ! Les députés doivent cesser de jouer les rôles d’une assistante sociale , d’un ambulancier ou d’un Père Noël qui distribue des cadeaux ou des friandises lors d’un moindre événement heureux ou malheureux .

  • 16 février 2018 à 22:03 | Inglewood (#6780)

    Bien que le sujet soit fort intéressant, la problématique traite plusieurs contextes à la fois.
    Le faible niveau de qualification capital humain, au sens macroéconomie, domine déjà l’ampleur des problèmes.
    De la part de ces organisateurs de conférence cités dans l’article cela ressemble à un gag.
    Les Ratsivalaka et Mapar et compagnie.
    Le genre de pseudo intello de pré-campagne qui vous inspire que le mépris des politiciens.

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