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Tribune libre

Points de vue de OTRIKAFO - Pauvreté et lutte populaire (Suite)

De la pauvreté et de la lutte populaire, laquelle produit l’autre ?

samedi 12 janvier 2008 |  533 visites 

« Une simple analyse historique met pourtant en évidence le fait que ce ne sont pas les « désordres » qui ont engendré la pauvreté mais bien le contraire. Pour le peuple d’ailleurs, ces manifestations ne sont en aucun cas des « désordres », mais la quête d’un « ordre » différent par le biais d’un changement réel, pour mettre fin à l’appauvrissement qu’il subit et pour qu’il bénéficie enfin du développement tant affiché de Madagascar.

La pauvreté du peuple n’a cessé d’augmenter durant la Ière République, surtout dans le Sud, ce qui a provoqué la contestation du Monima en 1971. Le mouvement s’est propagé dans toute l’île en 1972, entraînant le rejet de Tsiranana qui se glorifiait pourtant d’avoir été réélu peu de mois auparavant par 99% des Malgaches.

La gestion de Ratsiraka avait entraîné Madagascar dans une pauvreté si profonde que les slogans tels que « Sortons la nation du gouffre » (Ento miakatra ny firenena) ont vu le jour en1991.

La pauvreté a été tellement insupportable en 2002 que le peuple a refusé le retour de celui qui en était responsable, alors que Ratsiraka s’entêtait encore à rester au pouvoir en falsifiant les résultats des élections. Le peuple a réclamé le « Respect du choix populaire » et s’est écrié : « La marmite doit exploser ! ».

A elle seule, la pauvreté suffit-elle à entraîner le peuple à manifester ?
NON ! La pauvreté n’est qu’un élément. Les hommes que Ravalomanana a désappointés après sa prise de pouvoir ainsi que des collaborateurs de Ratsiraka (le 3FN et consorts en 2006) ont appelé le peuple à un mouvement de contestation sans y parvenir, bien que la pauvreté ait déjà été très importante. La pauvreté a été encore plus profonde au cours de l’année 2007 qui vient de finir, le peuple ne bouge toujours pas.

Alors, qu’est-ce qui entraîne la lutte populaire ?

LES MALGACHES N’ACCEPTENT PAS D’ÊTRE APPAUVRIS ET MÉPRISÉS !
Durant 14 années, Tsiranana a préféré obéir aux Français colonisateurs en méprisant les Malgaches. Son « tsaka tsaka zato arivo » n’a pas empêché le peuple de se révolter, bien au contraire, il a renforcé la colère et la détermination populaires.

La pauvreté a connu une évolution galopante dans les années 1983-1987, le peuple n’a pas bougé. Ratsiraka y a adjoint de l’arrogance et du mépris, la lutte populaire a repris en 1991. En 2002, bien que Ratsiraka ait décrété « zone rouge » la capitale toute entière, rien n’est venu à bout des manifestations de la population d’Antananarivo, elle se sont même répandues dans toute l’île.

Même si Ravalomanana « refuse les luttes populaires » aujourd’hui, quand le président fait fi de leurs votes, les populations manifestent en plusieurs endroits à Madagascar.

L’appauvrissement et le mépris des Malgaches ont une limite. Lorsqu’elle est atteinte, « le couvercle de la marmite explose » ! »

À suivre

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