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Dossier

Coopération, Aide Publique au Développement, co-développement …

mercredi 23 septembre 2009 | Lalatiana Pitchboule

Le terme de co-développement définit une approche qui - impliquant A LA FOIS les institutions étatiques, les organisations internationales, les associations de migrants et les sociétés civiles locales - veut faire des migrants des acteurs effectifs de la croissance de leur pays d’origine.
Cette approche (voir notre article précédent) définit les buts et moyens suivants :

  • La mise en place de structures bancaires Sud/Nord/Sud et de mesures incitatives (bonification des taux, fiscalité favorable, moyens de paiement et de transfert assouplis, etc …) pour :
    • Structurer les transferts de fonds informels pour des apports en devises plus profitables à la balance des paiements,
    • Attirer l’épargne des migrants vers des produits de placement locaux,
    • Attirer les capacités de financements des migrants vers des investissements véritablement productifs et porteurs de croissance dans l’économie locale,
    • Favoriser l’entreprenariat du migrant dans son pays d’origine.
  • L’encouragement au retour des migrants experts ou techniciens, en leur offrant des solutions d’accueil, d’investissement, de revenus (subventions d’aide au retour, fiscalité aménagée, prêts d’emménagement, prêts d’investissements, …), …
  • La mise en place de mesures mobilisatrices, de structures, d’outils NTIC, permettant la coopération et les échanges entre les experts et techniciens expatriés et les locaux. …
  • La fédération des associations des migrants de la diaspora et la mise en place de structures d’échanges et de coopération avec les entreprises, les sociétés civiles et les ONGs locales,
  • Le développement des synergies ONGs et / OSIM (Organisation de Solidarité Internationale Issue des Migrations ).
  • La mise en place de structures étatiques jouissant d’une couverture interministérielle pour assurer l’accompagnement et l’interface de ces différentes mesures au niveau local, national et international.

Les formes d’applications seront nombreuses, reflétant évidemment les nuances de pays à pays en termes de culture, d’histoire, d’économie, de finance, et surtout de volonté politique.

Pays en illustration : 1) le Maroc …

Selon l’Office Marocain des changes, les transferts des migrants du Maroc représentent annuellement une moyenne de 4,7 milliards de dollars (données 2004), soit 9,5% du PIB.
En termes de financements, 70% des investissements des migrants marocains ont pour destination leur pays d’origine, contre 23% pour le pays d’immigration… En dernier ressort, 30% des dépôts des banques marocaines sont détenus par ces expatriés.

Il n’est donc pas anodin, dans ce sens, que le gouvernement marocain témoigne suffisamment d’intérêt à sa diaspora pour lui dédier un ministère délégué auprès des Affaires Etrangères et de la Coopération chargé des Marocains Résidant à l’Etranger… Cause ou effet des flux, ci-dessus ?
Les transferts effectués par les migrants vers leur Maroc natal, sont facilités par un réseau bancaire de proximité développé par les banques marocaines à l’étranger qui ciblent particulièrement leurs ressortissants. Ce réseau qui s’est imposé face aux banques des pays d’accueil, a en particulier accompagné une évolution de la part des transferts dans le PIB du Maroc de 5,5% en 1999 à 9,5 % en 2004.

Sur un autre plan illustrant simultanément les thèmes du retour au pays, de l’investissement, de l’entreprenariat, du développement local, de la coopération avec les autorités nationales et internationales, le cas de l’ONG marocaine Migrations et Développement (M&D) s’avère significative d’une expérience réussie en termes de co-développement.

A l’image du Maroc, différents pays africains se sont depuis engagés dans cette démarche d’intégration et d’implication de leurs diasporas. Les gouvernements de pays tels que le Nigeria, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Mali, la Cote d’Ivoire, le Sénégal, l’Ouganda, le Soudan, énumérés ici de manière non exhaustive, ont ainsi formellement reconnu la nécessité de mettre en place des structures étatiques pour favoriser et développer les échanges des émigrés avec leur pays. Ce développement s’est établi sur la base de coopérations Etat / fédérations d’associations / Ongs locales, tout en faisant jouer les mécanismes financiers et logistiques fournis par les programmes nationaux, bilatéraux ou internationaux.

Pays en illustration : 2) la Chine …

Un autre exemple significatif du sujet nous est fourni par la Chine dont le développement actuel s’est largement appuyé sur une implication de sa diaspora.

Dans l’objectif d’attirer et d’exploiter au mieux le potentiel technique, scientifique, culturel et économique de ses migrants, les autorités chinoises ont très tôt modifié les contextes réglementaires (visas à entrées multiples, contrats de travail, …), ou aménagé de manière incitative leurs conditions d’intégration économique (exemption de taxes et d’impôts, avantages compensatoires aux variations de salaires, primes de retour, …).

Les membres de la diaspora chinoise, ont de même pu bénéficier, à tous les niveaux de l’Etat y compris de manière décentralisée, d’un support logistique ad hoc (création de parcs technologiques dédiés), mais aussi de la mise à disposition d’infrastructures de communication et d’information spécifiquement adaptées pour favoriser les échanges qu’ils devaient maintenir avec l’extérieur.

Sur le plan politique, une instance gouvernementale a été créée : le « Department for Overseas Chinese Affairs (Qiaoban) » dédié aux affaires touchant la diaspora chinoise, est rattaché directement aux plus hautes instances de l’Etat. Il dispose de représentations régionales, locales et internationales au sein des ambassades chinoises à l’étranger.

La « All China Federation of Returned Overseas Chinese » est par ailleurs la structure fédérative qui assure le développement des relations entre les expatriés et le pays en promouvant des échanges culturels, touristiques ou des échanges de délégations. Sa branche humanitaire « Overseas Chinese Economic and Cultural Foundation of China » a collecté en 3 ans 60 millions de dollars pour bâtir près de 600 écoles.

En 1990, la loi sur la protection des droits et intérêts des expatriés stipulait que les migrants revenus au pays et leurs familles disposaient désormais du droit de quitter le territoire chinois et de repartir s’installer à l’étranger.

Fruit de cette politique ou origine de cette politique, 70% des investissements étrangers directs qui parviennent en Chine, moteur de croissance essentiel de l’économie chinoise, ont pour source la diaspora chinoise qui a massivement investi dans les industries de main-d’œuvre des « Special Economic Zone ». Les autorités politiques ont, dans ce sens, donné instruction aux exécutifs locaux d’accorder des conditions préférentielles aux investissements des expatriés (baisses d’impôts, droit de l’héritage, droit foncier pour l’établissement d’industries, etc …).

L’investissement immobilier privé a, lui aussi, fait l’objet de mesures incitatives en faveur des migrants chinois.

Enfin, la coopération technique et scientifique s’est en particulier illustrée par l’attribution de chaires, de titres aux chercheurs et experts favorisant ainsi l’émergence du « MIT chinois » la Tsinghua University, qui a par ailleurs reçu des expatries 70 % de ses dotations.

Les exemples sont ainsi nombreux, de l’Asie (Singapour, Corée du Sud) à l’Amérique Latine (Colombie, Brésil, Mexique, Venezuela), de ces gouvernements qui ont mis en place les structures d’échange et de coopération nécessaires et efficientes, conscients que le développement et l’aide au développement ne pouvaient plus désormais se satisfaire de l’unilatéralité pratiquée les décennies précédentes.

Et nous … et nous … Où en est on ?

Afrobaromètre 2008 constate que sur le panel de populations de 18 pays d’Afrique étudiés, si plus de 20 % déclarent recevoir au moins une fois par an (41 % au Cap Vert, 27% au Sénégal) des revenus provenant de proches expatriés, ils ne sont que 4% à Madagascar qui ravit la dernière place de ce classement à la Tanzanie (2%).

Ce chiffre très justement commenté par le forumiste Vahiny ne doit pas laisser conclure que « les émigrés malgaches soient moins généreux , mais seulement qu’ils viennent de milieux plus favorisés … » … Donc moins solidaires ?

Sur le plan associatif, le Journal Officiel de la RF recense plus de 1700 créations d’associations dont les statuts font état du mot « Madagascar ». 35% seraient actives (estimation par sondage). Majoritairement d’origine malgache, certaines sont le fait de d’européens attachés au pays et à l’action humanitaire, ce tissu associatif dénote un profond attachement de la communauté gasy expatriée à ses valeurs et à ses racines, mais reflète aussi pour beaucoup leur désir de continuer à intervenir dans la vie et le développement du pays. Mais que leur offre t on ?

Sur le plan bancaire, la BFV – Société Générale et la BNI – Crédit Agricole, proposent des services spécifiques aux résidents gasy de France (représentation en France pour la BFV, épargne, crédit immobilier, transferts de fonds, investissements). Mais au niveau de l’Etat, point de structure gouvernementale qui, à l’image de ce qui a été vu, ait pu montrer une volonté politique et économique de mieux impliquer ET MOTIVER la diaspora malgache. Il est vrai que le rôle des ambassades et des consulats pouvait partiellement couvrir ce projet. Mais …

Cette absence de volonté politique est le reflet d’une relation ambiguë entre l’Etat malgache et sa diaspora. Celle-ci, on l’a vu (cf notre article) est, en particulier depuis 1975, partiellement le fruit d’une forme d’émigration politique. Dans ce sens elle porte différents courants d’opposition aux régimes successifs. Au gré des renversements de pouvoir les relations « Gasypora » – hommes d’Etat malgaches décrivent des jeux d’amour et de haine dont personne ne sort gagnant : ni la diaspora en termes de reconnaissance, ni le pays en termes de progrès.

Ceux là même qui refusaient aux migrants le droit de vote quand ils étaient au pouvoir, vivent dans les revirements de situation un revirement de leur propres attitudes. La « Gasypora », caisse de résonance de leur opposition et de leurs luttes de reconquêtes ou outil de lobbying à l’international, est vue comme un danger dès lors qu’ils sont installés au pouvoir.

Le tissu associatif malgache expatrié souffre de l’inexistence d’une quelconque organisation capable d’apporter un soutien logistique, méthodologique et informationnel et d’assurer leur mise en relation avec les institutions des pays d’accueil, les instances internationales, et bien évidemment avec le gouvernement et la société civile malgaches.

Moyens et volonté des pays d’accueil et des institutions internationales …

L’union Africaine et la Banque Africaine de développement, le PNUD et l’Union Européenne , la Banque Mondiale ont lancé des programmes d’accompagnement et de financement des politiques de mobilisation des diasporas (voir notre article) mais aussi de financement de projet de développement qui mettraient spécifiquement en relation les associations d’expatriés avec les tissus économiques et les ONGs locales.

Les gouvernements des pays d’accueil et les collectivités locales, sont eux aussi à l’origine d’actions favorisant cette coopération qui impliquent des structures officielles et civiles spécifiquement dédiées au co-développement.

Le gouvernement français est sur ce sujet particulièrement actif, dans la lignée de sa politique de coopération. Il a posé le concept sémantique de co-développement, et initialisé une politique active dans le domaine posant les principes d’une coopération spécifiquement élargie aux diasporas.

La mise en place du FORIM (Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations) qui regroupe en 2007 quelques 700 associations issues d’une vingtaine de pays d’Afrique, dessine un lieu de concertation entre les associations de migrants et les administrations françaises sur la politique d’aide au développement.

Par ailleurs, sous l’égide d’un « Ambassadeur délégué au co-développement », rattaché administrativement au secrétaire général du MAE français, des programmes concrets, dont ont pu bénéficier le Mali ou le Maroc à titre expérimental, ont été lancés. Les crédits sont déconcentrés au niveau des ambassades qui sélectionnent des programmes mettant obligatoirement en œuvre les migrants. L’ambassade de France à Madagascar a ainsi lancé un appel à projets de développement strictement à destination de la diaspora malgache de la Réunion.

Au niveau collectivités locales, le programme de Paris sous son « Paris label co-développement Sud », qui soutient les projets spécifiquement "ouverts aux associations domiciliées à Paris dont les adhérents sont des migrants » caractérise l’engagement général des acteurs de la vie publique française sur le sujet (Conseil régionaux, Conseils généraux, Villes, Ministère de l’Immigration … ).

En conclusion …

Les solutions et les expériences sont là. Les axes d’intervention possibles sont éminemment faciles à caractériser. Il suffit d’un peu de volonté et d’imagination en s’appuyant sur les modèles préconisés et les référentiels de réalisations déjà menées, y compris par les malgaches eux-mêmes.

Engagement général, dit on … Où est donc celui qu’on pourrait attendre des acteurs politiques malgaches ? Le tissu associatif qui intervient déjà en humanitaire, social, en développement économique, en formation, en relation avec les entreprises et ONGs du pays, a ainsi bien du mérite à mener et réussir ses actions en dépit de l’inexistence des structures de support que d’autres pays sont capables d’offrir à leurs ressortissants expatriés.

Et pourtant les enjeux de notre développement exigeraient qu’aucun projet politique n’ignore plus cette diaspora malgache … L’ignorer relève à notre avis du non-sens et du plus grand aveuglement politique et économique.

… Alors même que la démarche doit dépasser les clivages politiques mais aussi les égoïsmes naturels. C’est de citoyenneté et de responsabilité dont il s’agit. …

12 commentaires

Vos commentaires

  • 23 septembre 2009 à 08:16 | georges Rabehevitra (#3099)

    Nice job Lalatiana. Quand je serais PM, je te nommerai SE chargé des relations avec la diaspora ! malhereusement, cen’est qu’un voeu car je ne suis pas un homme de pouvoir.

    Merci pour le travail fait.
    Amitiés
    georges

  • 23 septembre 2009 à 09:16 | RAKOTOZANANY (#3245)

    Bonjour,
    Amour du pays vous dites, ne pensez pas que tous sont les mêmes, pendant que certains se disputent de quelconque notoriété dont il n’en font rien d’ailleurs, d’autres font de leur mieux en toute humilité sans tambour ni trompette, ils ne sont ni reconnus ni décorés par ces « fameux certains » qui ont tout sous leurs mains, mais cela n’a aucune importance, les valeurs qu’ils défendent sont tout autre.

    Pour preuve : visiter leur site http://amipm.site.voila.fr
    il ny a là ni bleuf, ni mensonge, tout est vérifiable.

  • 23 septembre 2009 à 09:56 | observatrice (#2065)

    merci pour ce travail

    il est vraiment plus que temps que l’on sorte enfin de cette mentalité qui , récemment encore (sur un post d’un internaute), souhaitait aux migrants de rester dans leur tannière parisienne ;

    la plupart des migrants , fait quelque chose pour le pays, d’une manière plus ou moins anonyme, même si cela n’était pas comptabilisé dans les 4%, cette action n’est pas négligeable.

    Pour une action moins familiale, moins sociale, plus axée vers le développement économique , il faut commencer par donner une existence réelle en tant que citoyen malgache aux migrants, en leur donnant un droit de vote.

    Combien de malgaches résidant à l’étranger ne rêvent pas d’investir dans le pays, mais pour que cela dépasse le stade de rêve, il faut effectivement des structures de soutien, pour que ce rêve ne se termine pas en déception comme cela arrive parfois

    • 25 septembre 2009 à 00:29 | rabri (#2507) répond à observatrice

      Je préfère que certains restent effectivement dans leur tanière parisienne que d’arriver là-bas juste pour le M’AS-TU VU !!!!

      .....et surtout d’arriver là-bas avec un certain préjugé mal placé vis-à-vis des PAYSANS MALGACHES par exemple en les traitant de PARESSEUX, n’est ce pas Mme l’Observatrice donneuse de leçons !! (voir votre post dans le même article où j’ai mis ce post de tanière parisienne.

      Conclusion 1 : ne comptez pas trop sur les migrants malgaches pour participer à un réel développement car ils sont plus DES CITADINS en quête d’une vie-référence en Europe.

      Les migrants africains eux sont dans la majorité des cas originaires des villages ruraux et qui ont comme objectif principal de SUBVENIR AUX BESOINS DE LEUR FAMILLE restée aux villages.

      Conclusion2. Les migrants malgaches volontaires pour aider réellement au développement du pays devraient préalablement s’initier à l’analyse profonde de la structure de notre société.

  • 23 septembre 2009 à 10:47 | meloky (#637)

    Respect chère Lalatiana ! N’est que déclenché la pensée, mais on éspère qu’il soit entendu par tous les concernés !

    Que tous les gasyspora soient conscients de ses capacités et les systèmes s’imposent pour réaliser ces irrefutables pragmatisms.

  • 23 septembre 2009 à 10:54 | Ndimby A. (#444)

    Lalatiana,

    Excellente planche, qui reflète un bon usage de l’équerre et des outils à polir la pierre. Superbe travail de recherches, comme d’habitude.

    Si tous les axes que vous avez indiqués sont pertinents, il me semble cependant que cela nécessite un certain travail en amont qui n’a pas été évoqué, mais qui à mon sens est primordial. Il y a quelquefois entre la diaspora et les « Gasy de Dago » des symptômes qui traduisent un malaise, et je ne saurais dire par quoi sont-ils sous-tendus : méfiance, incompréhension, jalousie envers ceux qui sont partis, condescendance envers ceux qui sont restés ?

    Il n’y a qu’à voir tous ces commentaires ridicules qui fleurissent dans les forums dès qu’un Gasy d’Andafy se permet d’émettre un avis : « pour qui se prend-il ? Il n’a qu’à rentrer » etc.

    Mais il faut aussi avouer qu’il y a certains membres de la diaspora qui regardent d’un peu de haut les « indigènes » que nous sommes au pays. Je me suis brouillé définitivement avec une connaissance de longue date, qui voulait absolument me démontrer de Paris où elle vivait qu’elle connaissait mieux que moi les problématiques de la crise.

    Il faut donc lever ce contexte peu favorable à une bonne synergie entre Gasy d’ici et Gasy d’ailleurs, sinon les actions que vous suggérez risquent d’être considérées par certains comme de l’aide étrangère et d’étrangers.

    • 23 septembre 2009 à 11:32 | lalatiana (#1016) répond à Ndimby A.

      Bien dit, Ndimby. Merci de me permettre d’éclaircir mon propos.

      RIEN ne peut et ne DOIT se faire sans l’implication et sans l’expression de besoins et de projets de la part des gens au pays.

      C’est un travail d’humilité et de respect que tout un chacun doit opérer.

      Mais il va falloir effectivement se battre pour convaincre certains (beaucoup ?) que des coopérations Gasy/Gasy ne seront certainement pas moins performantes que des coopérations Gasy/Vazaha ...

    • 23 septembre 2009 à 12:33 | georges Rabehevitra (#3099) répond à Ndimby A.

      cher Ndimby,

      C’est dommage de se brouiller pour si peu avec votre ami

      Désolé mais étant de formation scientifiqque, j’ai tendance à utiliser des allégories allant dans ce sens.

      Supposons que vous habitez sur terre et que lui habite sur Mars. Si l’un de vous 2 pense qu’il connaît mieux que l’autre les problematiques de la terre, c’est dommage. L’angle de vue est différent, donc les perceptions des choses le sont aussi.

      En fait les perceptions sont complémentaires mais c’est la vanité humaine qui fait que l’un croit mieux connaître que l’autre.

      C’est exactement le problème de nos relations gasy d’ici et d’ailleurs, que vous évoquez. On raisonne en supériorité/infériorité et non en complémentarité. C’est exactement ce ’que vous avez fait tous les 2. Non ?

      Vous prenez les antagonistes de nos malheurs actuels, c’est exactement leur raisonnment. L’un dit : c’est moi qui suis au commande et donc je connais forcément mieux les solutions. Les autres disent que ce n’est pas parce que l’on a eu le volant par la force, que l’on a le droit d’amener la voiture où on veut.

      Bien à vous

    • 23 septembre 2009 à 14:56 | observatrice (#2065) répond à lalatiana

      « rien ne peut et ne doit se faire sans l’implication et sans l’expression de besoins et de projets de la part des gens au pays »

      c’est vraiment la base d’une coopération qui peut perdurer .

      Le respect mutuel est indispensable ; il ne faut pas non plus considérer le migrant comme un simple bailleur de fonds. Les échanges (intellectuels , humains, financiers..) doivent être réels pour que chacun y trouve son compte .

      Menée dans de bonnes conditions, ce genre de coopération peut dépasser l’aspect parfois paternaliste des coopérations gasy/vazaha

    • 23 septembre 2009 à 16:29 | vuze (#918) répond à georges Rabehevitra

      Il faut savoir s’élever pour comprendre dès fois et surtout être libre de toute manipulation ou corruption.

      Il est possible que le Gasy d’andafy (ou le martien comme vous voulez) peut mieux voir certaines choses car sont absoutes de lui toutes formes de contraintes de la vie au jour le jour (pressions financières, pressions physiques, corruptions. etc..)..

      Cordialement.

  • 23 septembre 2009 à 16:31 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    S’il suffit d’un peu de volonté et d’imagination ... nous ne serions pas ici sur ce forum

    Il faudrait un peu plus : un courage hors du commun et beaucoup d’honneté intellectuelle de la part de nos dirigeants

    Si Rajoelina possede ces deux qualités : qu’il vienne ici à Paris discuter
    avec cette diaspora

  • 23 septembre 2009 à 22:18 | rota rakotomalala (#2628)

    Lalaltiana, permets moi de rassembler dans ce post ce que je retiens de ton travail très instructif par ailleurs (du moins pour moi clin d’œil à la diaspora)
    et des commentaires des uns et des autres :

    Lalatiana :« C’est de citoyenneté et de responsabilité dont il s’agit. … » I COMPLETLY AGREE WITH YOU

    Observatrice : « il est vraiment plus que temps que l’on sorte enfin de cette mentalité qui, récemment encore (sur un post d’un internaute), souhaitait aux migrants de rester dans leur tanière parisienne » YES !!!

    Moi à Observatrice et à tout le monde d’ailleurs, j’ai reçu il n’y a pas si longtemps un msg d’une de mes proches qui vit là bas en rapport avec les discussions entre ceux d’andafy et madagascar, dont j’ai pris note car très pertinent :

    « Une chose est sûre : on ne vit pas les mêmes choses ici et la bas, et on ne ressent pas les choses avec les mêmes intensités. Et que nos mots et nos façons de communiquer nous font réciproquement ressentir un « vous là-bas ». Sincèrement, dans une discussion où une différence est mentionnée parmi d’autres points, je ne pense pas que ce soit le point où il faudrait réagir en premier lieu. »

    Ndimby : « …qui voulait absolument me démontrer de Paris où elle vivait qu’elle connaissait mieux que moi les problématiques de la crise »

    Moi à Ndimby : peut être que tu devrais lui envoyer ce msg pertinent pour qu’elle comprenne…sauf si tu as vraiment définitivement coupé les ponts avec la personne. Ce que je peux comprendre aussi cf à ce qui m’est arrivé avec une soi disant amie Malgache vivant en France qui m’a demandé de forwarder des articles que je trouvais calomnieux, en tout cas la façon dont ça a été dit dans les médias…d’autant qu’aucune de nous deux ne vit à Mada pour porter un tel jugement.

    Observatrice : « Le respect mutuel est indispensable ; il ne faut pas non plus considérer le migrant comme un simple bailleur de fonds. Les échanges (intellectuels , humains, financiers..) doivent être réels pour que chacun y trouve son compte . » RE-YES !

    Cordialement à tous...

    PS : le « Tu » est de rigueur chez moi sans que cela ait une connotation de quoique ce soit, lol !!!

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