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Politique

Mini-conseils dans les régions

« Contraires aux principes de la décentralisation », selon M. Lahiniriko

mardi 5 juin 2007 | Alphonse M.

Le président de la République a recommandé aux membres du gouvernement de procéder à des mini-conseils dans les 22 régions de l’île. Après la région Boeny, c’était au tour du Vakinankaratra et celle de l’Amoron’i Mania d’abriter les derniers mini-conseils de gouvernement. D’après le chef de l’Etat, cette réunion a pour objectif non seulement d’impliquer davantage les responsables régionaux dans la gestion des affaires nationales, mais surtout de suivre de près l’application de la décentralisation effective. Et ceci conformément à des nouvelles dispositions de la Constitution revisée.

L’ancien président de l’Assemblée nationale Lahiniriko Jean n’est pas de cet avis. Ce candidat malheureux à la dernière élection présidentielle a vivement critiqué la tenue des mini-conseils au niveau des régions. « Cette pratique initiée par l’ancien régime et reprise par l’équipe actuelle, est contraire aux principes universels de la décentralisation. Laissez les responsables régionaux prendre des initiatives et concevoir leurs propres modèles de développement en fonction des réalités socio-économiques de chaque région », a tenu à souligner l’ancien homme fort de Tsimbazaza. Et ce dernier d’ajouter que l’organisation d’une telle rencontre n’est autre qu’une ingérence dans les affaires internes des régions. Pire, les régions sont, jusqu’à maintenant, privées de ressources financières adéquates. Une manière de dire que la décentralisation, prévue dans la nouvelle Constitution est vide de sens.

La puissance de l’argent...

Réagissant aux propos du président de la République, Marc Ravalomanana, lors de sa rencontre avec les journalistes de Boeny, M. Lahiniriko a reproché à son ancien concurrent à la course d’Iavoloha d’utiliser son trésor de guerre pour se maintenir au pouvoir. Le régime actuel a mis en place une politique devant appauvrir la population pour qu’elle soit plus vulnérable, a-t-il continué. En d’autres termes, selon toujours le président du parti PSDUM, la majorité de la population malgache vit dans l’extrême pauvreté et ne perçoit de salaire de misère afin de faciliter sa manipulation. L’argent a une forte puissance quand la population vit dans des conditions de précarité, d’après notre interlocuteur. Raison pour laquelle, le numéro Un malgache se permet de défier l’opposition que personne ne peut renverser son régime, a conclu M. Lahiniriko. Il n’est pas étonnant, a encore déclaré cet élu de Betioky si la politique de création de nouveaux riches à Madagascar reste au stade des intentions.

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