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Société

8 mars 2008

Ces femmes qui nous gouvernent…

samedi 8 mars 2008 |  2241 visites 

- Cécile Manorohanta : Première femme ministre de la Défense nationale à Madagascar et en Afrique

La nomination de Dominique Manorohanta Cécile Marie Angèle au poste du ministère de la Défense Nationale a changé la donne. Selon l’ un de ses proches collaborateurs, « une femme à la tête de l’armée n’est pas la question, au contraire, elle a apporté un nouveau souffle ». Donc une vision plus élargie sur la façon de voir les choses. Ainsi, pour Manorohanta Cécile, « la défense nationale, c’est la vie, il ne faut pas se cantonner seulement dans le domaine militaire, elle commence dès le berceau ». C’est pourquoi a-t-elle continué « je n’arrête pas de dire qu’il y a toute une éducation à mettre en parallèle avec tout ce qui est défense nationale ». Éduquer : à tenir propre sa maison, à savoir protéger les biens publics, à la protection de l’environnement... c’est déjà défendre sa nation. « Il faut voir la nation en grand »N« , et que tout le monde ait cette conviction que la défense nationale concerne tout le public aussi bien les enfants , les femmes et les hommes si on veut vraiment l’asseoir » , a-t-elle expliqué.

Bien qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, on peut dire que la voix des femmes se fait aujourd’hui entendre. En effet, le 8 mars, c’est l’occasion de saluer les réalisations des femmes et de faire valoir leurs besoins et leurs préoccupations sur la scène nationale, régionale et internationale. Le message de Manorohanta est on ne peut plus clair et correspond bel et bien au thème adopté : « Femme leader, garante du développement ». « La démocratie çà s’installe, il faut que chacun y mette du sien, si on veut vraiment la mettre en marche ». D’ailleurs , les chiffres parlent d’eux-mêmes a- t-elle ajouté, les femmes sont plus nombreuses que les hommes , et la base de la démocratie c’est que la majorité soit écoutée. « Alors, il faut qu’il y ait plus de femmes dans la prise de décisions, pour qu’on puisse vraiment arriver à un changement ».

Entre autre, la lutte contre la pauvreté implique que les femmes aient accès à l’éducation, au crédit , à l’emploi. Et la dame le ministre de réitérer qu’il faut que les femmes aient confiance en elles et puissent accéder aux postes décisionnelles. D’ailleurs, elle exhorte toutes les femmes à prendre des responsabilités s’il se trouve qu’il y ait des opportunités .

Toujours est-il qu’il est nécessaire de préciser que Manorohanta Cécile est actuellement Présidente nationale du Forum des éducatrices africaines (Forum African Women Educationalists) FAWE . Créée en 1982 , l’association s’occupe de l’éducation des filles africaines et constituée des femmes ministres et vice-ministres de l’éducation, de femmes occupant des postes supérieurs de décision en matière d’éducation, d’éminentes éducatrices et chercheurs, juriste, docteurs, défenseurs des droits de la femme et des droits de la personne.

Suzy R.


- Natacha Ré : Une femme entrepreneur, au foyer

Quatrième sur les 7 enfants d’un couple, Natacha Ré, un nom bien connu du monde artisanal, a toujours cherché à se démarquer. L’idée de compétition a été son leitmotiv. Pour elle, rien n’est gratuit dans la vie. Ce qui l’ a poussée à se fixer un objectif dans sa vie : être la propriétaire de son propre entreprise à l’âge de 30 ans. Un objectif atteint. Témoignages.

" Depuis que j’étais toute petite, je ressentais ce besoin de se démarquer. Quand on est le cadet d’une famille, on est souvent oublié derrière nos aînés et un peu mis de côté par rapport aux petits frères ou sœurs. Cette situation m’a poussé à chercher à se démarquer, à trouver ma place.

Et, tout au fond de moi, je savais que je ne serai jamais une femme au foyer. Je me suis fixé l’objectif qu’à l’âge de trente ans, j’aurai ma propre entreprise sans connaître exactement le secteur. Et, quand j’ai mis sur pied mon atelier c’était le meilleur moment de ma vie. Cependant, un évènement m’a aussi vraiment marqué. C’était la mort de mon premier enfant. Une circonstance, qui a transformé ma vision des choses. J’ai reconnu que la vie ne se résumait pas à l’argent. Si cela n’a pas eu lieu, mes enfants seront très malheureux. Maintenant, mes enfants sont mes priorités. Les fois où je me plonge à tête baissée dans mon travail, il y a mon mari qui me rappelle que j’ai une vie de famille. Il m’est d’un précieux soutien.

Actuellement, je suis heureuse car mon atelier est chez moi, je peux travailler entourée de ma petite famille. Je peux dire que la chance a été avec moi. Mais le chemin est encore loin. Développement de l’atelier toujours par la rigueur et le professionnalisme demeure mon but principal.

Cela fait cinq ans que je dirige cet atelier, et je peux dire que les expériences que j’ai acquises en travaillant chez les autres m’ont beaucoup aidé. Tout ce que je détestais chez mes employeurs, j’ai essayé de les éviter. J’aime discuter avec mes employés, s’ouvrir aux discussions. Dans le cadre de l’Association Entreprendre au Féminin Océan Indien Madagascar, avec les membres nous essayons d’être plus professionnel dans nos activités mais aussi dans nos relations. La solidarité pour solution à nos problèmes ".

Lanto


- Nathalie, conductrice de taxi-bus

Une taxi-woman, c’est rarissime. Mais jusqu’à l’heure actuelle, la jeune Nathalie est la seule conductrice « star » de taxi-be dans la capitale. Depuis, les usagers de la Haute-ville manifestent leur enthousiasme envers elle...

Son minibus est le plus élégant et le plus confortable de tous au sein d’un parc dominé essentiellement par les J5 et autres Traffic de la ligne 134. Les cheveux battus par le vent, Nathalie maintient admirablement le rythme infernal imposé par la rotation des bus au volant de sa rutilante Kia Preggio. Nathalie Herimalala semble ne connaître ni de répit, ni de fatigue dans la cadence des véhicules. Seul l’arrêt au terminus d’Analakely lui permet de prendre une petite pause. En vérité, elle exerce ce métier depuis 1996. Mais son premier taxi-be a pris de l’âge et devait prendre la retraite. « La fatigue ? Je préfère ne pas en parler. Même chez moi qui est bien loin de la ville, les tâches domestiques pourront aussi me fatiguer », lance cette mère de famille dans un rire le plus séduisant du monde. Une telle déclaration est plus que véridique pour une jeune conductrice qui doit s’imposer dans un métier d’hommes, ses collègues conducteurs. Mais ceux-ci ne sont pas les seuls à qui elle doit quotidiennement cotoyer. Hormis le receveur, il y aussi les passagers. Parmi eux, on observe encore des hommes. Il est inutile donc pour ceux qui lisent ces lignes de deviner la tentation qui rôde autour de notre conductrice. Du coup, elle préfère adopter la meilleure attitude. Il s’agit de bien se comporter car elle se sent épiée dans ses moindres gestes et paroles. « C’est comme dans le métier du commerce. A cause de la multitude de gens qui font partie de vos relations, il faut faire très attention quant à votre comportement. », appuie cette femme active.

Etre femme au volant d’un véhicule de transport, c’est encore difficile à assumer !

Traiteur au début, Nathalie aime bouger. Cela justifie son choix pour ce métier. Et elle l’aime apparemment en dépit de quelques problèmes de routine qu’elle rencontre sur sa route. D’une part, elle avoue que l’état de la route qui mène vers la ville haute de la capitale (Faravohitra, Andohalo, Anatirova) est lamentable. Cela n’arrange guère l’état des véhicules de transport comme le sien. Les routes en pavé détraquent toute la carrosserie et font souffrir portière, optiques et autres...« Heureusement, la mécanique tient encore le coup. Mais avec mon époux qui est mécano, nous devons réviser fréquemment la Kia. C’est pour cela que je fais appel à notre président de se pencher sur ce problème car cela ne mène à aucun développement dont on parle si souvent. Au contraire, ces routes de la Haute-ville entraînera une perte pour le pays », insiste-t-elle. D’autre part, elle déplore le comportement de certains agents de la circulation. Elle pense que ces commis de l’Etat profitent du fait qu’elle soit du beau sexe pour faire un abus. C’est toujours elle qui devait s’arrêter à un feu rouge, etc. En revanche, les agents de la commune manifestent beaucoup plus d’égards et se comportent en de véritables gentlemen envers elle.

Allez, sois forte Nathalie et bonne route quand même. Des milliers de paires d’yeux sont braqués sur toi et des admirateurs et admiratrices te soutiennent !

Recueilli par Franck


- Médecin-Lieutenant Rachel Ramamonjisoa : « Femme militaire, preuves tangibles de tenacité et de courage »

Avec son abnégation légendaire, son savoir-faire exemplaire, la femme réussit sans aucun doute là où elle est appelée à travailler quelle que soit la complexité des tâches, la difficulté du devoir, la problématique des circonstances. C’est le moins qu’on puisse dire à propos de la hiérarchie de formation effectuée par le médecin-lieutenant Rachel Ramamonjisoa, adjointe du chef de service obstétrique et gynécologie, du Centre Hospitalier de Soavinandriana.

« Bien que j’ai terminé mes études médicales durant des années, et mère d’une famille avec deux enfants j’ai eu le courage de suivre une formation militaire durant 9 mois à l’Académie Militaire d’Antsirabe. Ceci pour démontrer que la femme à l’instar de l’homme est capable de réussir là où l’on réclame abnégation, discipline, patience et surtout du courage car il faut admettre que le respect de la discipline et la solidarité constituent le « plus » dans la vie militaire ».

Le médecin-lieutenant Rachel Ramamonjisoa est issue de la deuxième promotion des femmes médecins militaires à l’ACMIL. À notre question, elle a déclaré détester l’hypocrisie et le mensonge. En contre-partie, la promenade en plein air avec la famille et le basket constituent ses passe-temps favoris.
En cette journée internationale de la femme, elle encourage toutes les femmes malgaches à faire preuve de tenacité et du courage dans les obligations quotidiennes pour remplir convenablement leurs responsabilités, gage d’un développement harmonieux.

Nivo T. A.


- Zalifa Ben Salim : Princesse et députée

La députée d’Analalava, Zalifa Ben Salim a fait de la politique depuis 1998. Elle a choisi de faire de la politique pour pouvoir contribuer au développement du district d’Analalava. Elle s’est présentée aux Législatives du 1998 et elle a été élue. Elle n’a jamais adhéré à aucun parti politique. Elle a créé en 1998 son association dénommée « Fanjava Velogno ». « La population d’Analalava a sollicité ma candidature aux Législatives du 1998 et j’ai gagné. J’ai été élue Questeur chargée des Relations Publiques à l’Assemblée nationale. J’ai brigué un deuxième mandat en 2003 et j’ai gagné mais on m’a volé ma victoire. Et tout récemment, la même population d’Analalava a fait appel à moi et m’a réelue députée », a expliqué Mme Zalifa Ben Salim. Selon cette femme élue, sa fonction de député ne perturbe pas sa vie de famille. « Au contraire, cela m’arrange car je peux à la fois m’occuper de ma famille et servir ma population, a-t-elle souligné. Mme Zalifa Ben Salim n’a pas caché sa fierté de voir une femme, Mme Manorohanta Cécile, à la tête du ministère de la Défense Nationale : »C’est un honneur pour nous",a-t-elle renchéri.

RAJAOFERA Eugène


- Femme sportive : Clarisse Rasoarizay, son sérieux et sa rigueur l’ont menée loin

Courir 42 km à quelques poussières, une distance plus ou moins réservée aux hommes qui n’est autre que le Marathon. Véritable endurance et défi mais Clarisse Rasoarizay a choisi de la pratiquer et y faire face depuis 1996. Un choix délibéré qui a mené ses pieds de son quartier d’enfance de Manjakaray aux quatres coins du monde. En 12 ans de carrière, elle a sillonné des continents entre autres Maurice, Canada, Finlande, France et Nigeria.... La conquête de l’Asie quant à elle se fera cette année par sa participation aux Jeux olympiques 2008 à Beijing en août.

Clarisse a commencé à embrasser sa série de succès lors de sa participation aux jeux de la Francophonie en 1997, une première participation internationale où elle a décroché la médaille d’or. Médaillée d’or lors des jeux des îles de en 2003, l’or au coude lors des jeux africains où elle a remporté une victoire face aux redoutables kenyannes et ethiopiennes (2003), médaillée d’or des JOI 2007 etc...

« Dans toutes les épreuves auxquelles Clarisse participent et même pendant les entraînements. Elle fait preuve d’un grand sérieux et témoigne d’une volonté immense. Ce qui, je crois constitue sa principale réussite, » a souligné Hanitra Rakotondrabe, une athlète de sa génération. A preuve, aucun abandon sur les quelques vingtaines de compétitions auxquelles elle a participé, elle a toujours franchi la ligne d’arrivée.

« Normalement, après un accouchement les performances des athlètes se voient réduites, ce qui n’était pas le cas pour Clarisse. Au contraire, sa performance à elle est montée en flèche », précise son mari Antonio.

Derrière cette illustre allure de talent qui ne faille pas, Clarisse est comme toute les autres femmes au quotidien. 42 ans, mariée à Razahasoa Antonio qui est également un marathonien, elle est aussi mère d’un petit garçon. Mère de famille attentionnée et toujours à l’écoute. Le reste du temps qu’elle ne passe pas en entraînement ou en compétition, Clarisse travaille au Compte Courant Postale (CCP) en tant qu’opératrice de saisie.

« Malgré le long mois d’absence de Clarisse lors des tournois, à son retour elle se rattrape et achève à point tout le travail qu’elle a laissé, un travail bien fait et avec rigueur ». « Sans aucun doute c’est la personne la plus responsable que j’ai jamais connu » s’enthousiasme son chef.

A la veille de sa retraite, après les jeux olympiques de Beijing. Clarisse déplore toutefois le fait qu’aucun soutien n’est accordé aux athlètes malgaches, ce malgré l’innombrable palmarès qu’ils ont remportés. Des victoires qui ne sont uniquement les leurs mais surtout celles de la nation. Qu’adviendra t-il du sport malgache si aucuns geste et encouragement de la part de l’Etat et des entités concernés ne se fassent ?

Rata et Ax’s

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