« Ça suffit », a signifié la Russie au monde occidental. Moscou a en effet aussitôt réagi de manière énergique à l’agression géorgienne qui, selon Moscou, n’a pas seulement attaqué la capitale de l’Ossétie du Sud, mais fait en sorte que les habitants fuient et ne reviennent plus. Du point de vue de Moscou, la Géorgie voulait faire un nettoyage ethnique, d’une part. D’autre part, selon toujours Moscou, la Géorgie avait agi de la sorte car elle était assurée de l’appui américain et du monde occidental, particulièrement de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis.
Perçue de l’Occident, c’était la Russie qui avait attaqué la petite Géorgie. La réplique russe était disproportionnée et le concert de dénonciation-désapprobation était assourdissant. Les Etats-Unis seuls n’ont apparemment pas élevé la voix. Il faut dire qu’ils étaient préoccupés par la course à l’élection présidentielle, mais aussi par les problèmes économiques et financiers auxquels de grandes sociétés et le dollar US sont confrontés.
Mais la diplomatie étant ce qu’elle est, le monde occidental, dont l’Europe conduite par la France, a fait également comprendre à Moscou que ça suffit. Le monde d’aujourd’hui n’est plus celui de l’époque de la « guerre froide ».Et pourtant, a-t-on compris des comportements et propos de Moscou, un holà doit également être observé par l’OTAN et les Etats-Unis surtout en matière d’encerclement ou d’isolement de la Russie. Il semble que le monde occidental continue de déployer des missiles et des parapluies anti-missiles qui menacent Moscou et c’est pourquoi la Russie a décidé de renforcer sa présence en Amérique du Sud. La « guerre froide » est-elle sur le point d’être remise en selle ?
En tout cas, le même refrain « ça suffit » est sur les lèvres de nombre de citadins de la capitale. La vie est de plus en plus chère et la libre expression est quelque part en réel danger. Ce qui est sûr c’est que les choix des électeurs sont mis à mal par les gouvernants. Le maire de la capitale, celui qui détient les pouvoirs par les urnes, est dépouillé de ses prérogatives. De savantes manœuvres par les textes réglementaires et non par des lois sont déclenchées pour donner une image légale à ces « coups-bas ». Hier Andry Rajoelina a fait comprendre son ras-le-bol.
Pendant ce temps, les « défenseurs » de l’Etat démocratique, de l’Etat de droit se taisent. Aucun point d’ordre en matière d’exercice du pouvoir souverain et démocratique par les urnes. Aucun rappel sur la force, la légalité et la légitimité de celui qui est le dépositaire du pouvoir souverain des électeurs dans la circonscription. L’élection est-elle toujours souveraine ? Quelle serait alors sa limite ? On croit savoir jusqu’à présent que l’électeur de la capitale se sent de plus en plus frustré. Il faut que cette impression néfaste s’évanouisse rapidement.
