Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
mercredi 15 mai 2024
Antananarivo | 03h22
 

Editorial

« C’est bon comme là-bas, dis ! »

vendredi 20 novembre 2009 |  3878 visites  | Patrick A.

« Vous ne devez pas (ou plus) être malgache pour vous exprimer ainsi ». Sur les forums internet ou dans les émissions de radio ouvertes aux auditeurs, cette petite phrase est la bombe atomique, le père de tous les arguments dans la mère de toutes les batailles.

Et cela marche : au fil des semaines, les résidents étrangers et autres amis de Madagascar ont déserté les discussions concernant le pays, et les jeunes Karana nés et vivant à Madagascar semblent, au retour de leurs études à Bengalore ou à Boston, totalement ignorer ce qu’est un blog.

Toujours sur ces médias malgaches ouverts au public, les voix qui ont l’occasion de s’exprimer manquent rarement l’occasion de tomber à bras raccourcis, qui sur Niels Marquadt, qui sur Jean Marc Châtaigner, coupables à leurs yeux d’ingérence inacceptable vis-à-vis du peuple élu. Ce qui n’empêchera cependant pas les mêmes de se prévaloir quelques semaines plus tard de la position de la « communauté internationale ».

L’on pourrait alors être tenté de croire qu’aux yeux de l’opinion publique, les prises de position un rien tranchées de diplomates étrangers sont infiniment plus outrageantes que les prises de paroles d’officiers malgaches. Peut-être parce qu’appeler les uns Jean Marc, Niels, Joaquim ou Ablassé serait soit familier, soit poserait des problèmes d’identification, alors que personne ne semble avoir de difficultés particulières à savoir de qui on parle lorsqu’on évoque Charles ou Roger Luc.

Dans le même temps, la presse internationale comprend assez vite qu’une rencontre au plus haut niveau entre la Chine et les États Unis pouvait être appelée rencontre Jintao-Barack, ou encore sommet Obama-Hu, mais qu’il faut éviter de mettre côte à côte le prénom de l’un et le nom de famille de l’autre, fussent-ils aussi exotiques l’un que l’autre.

Les malgaches ont des rapports plus que compliqués avec la mondialisation. La Grande Île est suffisamment étendue pour ne pas ramener le « Ny ranomasina no valam-parihiko »  [1] à un « ça me suffit » sans ambition. Mais la taille du pays ne masque pas son insularité, et l’on est tenté de reprendre à son compte la phrase : si l’intuition est une île, la pensée est un commerce au sein d’un archipel.

La connotation un rien méprisante qu’a pris le terme « Vazimba » prouve que nous sommes pratiquement tous des fils et filles d’immigrés, improbables sangs-mêlés de Vazimba, de Bantous, de Malayo-Indonésiens, d’esclavagistes et pirates Arabes ou Européens et sans doute de bien d’autres gènes encore. Le malgache est un métis immigré qui semble soucieux de vite l’oublier. D’où sans doute cette fascination mélangée de répulsion vis-à-vis de l’étranger, soupçonné de venir nous envahir et nous supplanter.

La formidable nostalgie des années 1960 et 1970 qui transparait à travers les préférences musicales les plus populaires laisse penser que, pour parodier Claude François, « ces années-là » avaient l’avantage de s’inscrire dans les trente glorieuses qui permettaient de concilier tant bien que mal ces inquiétudes avec le néo-colonialisme français. Depuis, les choses sont plus compliquées, et les attirances ont transité à travers une succession de zones géographiques : Europe de l’Est, Europe alémanique, Amérique du Nord, Asie. Qu’il nous soit permis de ne pas être complètement convaincu du fait que cette rapide succession d’attractions révèle une authentique ouverture au monde, et non pas un simple suivisme vis-à-vis du modèle économique à la mode à chaque moment.

Une ouverture plus sereine à la mondialisation passerait sans doute par la reconnaissance du fait que l’identité malagasy se symbolise par la valiha, le malabary et le ramanonaka, mais également par le « bonbon anglais », la THB et la soupe « chinoise comme à Toamasina ». Et, sacrilège, puisque nous sommes tous des immigrés, à penser un peu plus que l’on ne devient pas malgache que par le sang. Ceci étant vrai tant pour les objets que pour les hommes.

Et même si mes ancêtres ne sont point Gaulois, j’apprécie un plat national des descendants d’Obélix et Falbala qui s’appelle couscous-merguez.

Notes

[1Message du roi Andrianampoinimerina à son fils Radama, pour l’inciter à unir le pays : la mer est la limite de ma rizière

17 commentaires

Vos commentaires

  • 20 novembre 2009 à 10:33 | georges Rabehevitra (#3099)

    et oui mon cher Patrick, on est toujours l’émigré et le métis de quelqu’un.

    Je déteste évoquer l’’origine car on met le curseur où cela arrange. En effet, si on le mettait assez loin, on verrait que l’on vienne tous quelque part de la vallée du Rift est africain.

    Idem pour le mot coutume. La coutume de tout le monde, au départ c’est de vivre à poil !!! Après, que l’on soit en malabar ou lamba hoany, c’est beaucoup plus tard

    Récemment, un ami de Toamasina m’a dit :’’vous les gens originaires des hauts plateaux’’, je lui ai dit gentillement qu’avant d’aller sur les hauts plateaux, il a bien fallu passer par la côte, le peuple malgache venant de l’autre côté de l’eau (comme on dit en Normandie du côté du bord de la Seine). J’en conclus donc que tout les malgaches sont d’origine côtière !

    Récemment encore, on part d’équilibre ethnique pour notre pays. C’est à désespérer.

    Il y toujours, comme partout dans le monde, de se croire unique et de race ou d’ethnie pure. Quelle horreur de pensée !!!

    • 20 novembre 2009 à 12:48 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à georges Rabehevitra

      Tant qu’on ne respecte pas les us et coutumes de chaque ethnie,le reste c’est du bla-bla.

      Basile RAMAHEFARISOA

    • 20 novembre 2009 à 13:14 | georges Rabehevitra (#3099) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      cher Basile,

      La hauteur de votre vue donne le vertige !

    • 20 novembre 2009 à 13:18 | georges Rabehevitra (#3099) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Cher Basile,

      Voilà une hauteur de vue qui donne le vertige !

      Remarquez que la profondeur aussi mériterait un bathyscaphe ! Après cela, il faut passer en caisson de décompression, sinon c’est l’apoplexie assurée

      Bien à vous

    • 21 novembre 2009 à 02:32 | tondralaza (#3335) répond à georges Rabehevitra

      A big applause for the article
      - Here is a short version of my story...I was born and grew up in the east coast of Madagascar (Vohipeno), then my family moved to Fianarantsoa ; later on I spent some 6 years in Tana ; I have been working in the North (SAVA and Analanjirofo) for 6 years, and now some 8 years traveling back and forth in the USA (where I consider as home at this point).

      - Where should I associate myself ? And does it make sense anymore

      - Most of the time when I walk around in Antalaha, people calls me « hova lahy » (Merina) ; when I visit my grandmother(Morondava) I am considered as « vazaha » ; when I am angry and come back to my « accent » people calls me sud est, or taisaka. In the USA, I am black just like any other black people...!
      - But here is the best : my Dad is half antemoro half ambaniandro(and who knows what else...) My Mom is sakalava from Menabe (born and grew up in Manja, Morondava)

      - Does it really make sense to talk about race and origin when you are in Madagascar ? I don’t mind people calling me names, but I have some problems in associating the names with a stereotype, with all the unavoidable mistakes you make in your life, and with the link to the past history of Madagascar.

      - Here is a scientific studies about where malagasy comes from : http://mitafa.blogspot.com/2005/07/cryptic-past-of-madagascar.html

    • 21 novembre 2009 à 08:32 | da fily (#2745) répond à tondralaza

      A 2nd big applause for your explaination mr tondralaza !

      This is the kind of comment that make us proud to be ALL MALAGASY !

      You are in da place, and everybody would learn to listen not only with ears, but they should add the heart.

      Thank’s again, and sorry for my english ! I’didnt practice for many times, and it sounds so bad !

  • 20 novembre 2009 à 11:25 | da fily (#2745)

    Ah le couplet sur l’identité, ce n’est pas innocent.

    Après tout, il est vrai que nous avons quelques fois des problèmes avec l’identité. Je relève qu’il m’arrive fréquemment que des vazahas (appelons-les comme ça) me demande comment faire pour rester durablement à Dago,voir comment acquérir la citoyenneté malagasy, si c’est vrai. Donc, j’en déduis que malgré nos origines complètement diférentes, voir opposées, ces personnes trouvent en nous et notre pays bien plus que des affinités. C’est rafraîchissant, rien n’est rédhibitoire.

    Ce n’est plus un problème d’identité, même si certaines valeurs ont plus de poids que l’identité elle même, la mondialisation en marche a fait son oeuvre. Je souligne que le gouvernement français est empêtré en ce moment avec des sondages, des enquêtes sur ce sujet.L’identité pose un certain nombre de questions et pas des moindres. Les levées de boucliers des uns et les intransigeances des autres dénotent une réelle dysléxie dans l’opinion sur le sujet. De même, pourrait-on demander aujourd’hui ici à Dago : « qu’est-ce pour vous l’identité malagasy en 2009 ? »

    Vaste programme n’est-ce pas ? Autant d’avis vont s’entrechoquer, se rejoindre, diverger, se recouper et l’insularité ne favorise pas forcément l’ouverture ou un autre regard. Quelle identité dans tout ça ?

    • 20 novembre 2009 à 12:58 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à da fily

      La FRANCE est un pays de liberté,mais elle arrive à un point de saturation ou le revers de médaille de vouloir accueillir tout le monde.PAYS DE DROIT DE L’HOMME ,mais devant les réalités quotidiennes,le « peuple français » commence à poser des questions d’où le dialogue de l’identité nationale.

      MIEUX VAUT ETRE FRANCAIS d’origine étrangère que français de souche.Bientôt,ces derniers seront étrangers chez eux.

      Basile RAMAHEFARISOA

  • 20 novembre 2009 à 11:40 | achille52 (#3471)

    Il est vrai que l’identité ethnique a surtout été utilisée par les politiciens, parfois pour cacher leurs incompétence pour réaliser leur programme électorale.

    La définition elle-même est difficile, et c’est à chacun de forger sa propre identité. Cette dernière ne se base pas uniquement sur la couleur de peau, la religion ou l’origine, mais sur son implication, et ses convictions sur différents problèmes du pays.

  • 20 novembre 2009 à 11:46 | vuze (#918)

    Bonjour,

    Merci pour votre éditorial plein de sagesse.

    Le racisme, la xénophobie et le rejet de la différence doivent être bannis.
    Cette différence peut-être raciale, sociale, culturelle. Quelque que soit-elle, elle ne doit pas exister... C’est utopique mais on peut y arriver... Pour cela, on doit agir afin les sentiments d’injustice ou de frustration ne s’installent..

    Cordialement.

    • 20 novembre 2009 à 12:29 | Stomato (#3476) répond à vuze

      Les différences que vous citez existent bel et bien.
      Souhaiter qu’elles n’existent pas c’est nier l’existence même de l’homme.
      Par contre ce qui est nécessaire pour vivre c’est d’accepter ces différences, toutes les différences.
      Accepter et apprendre a vivre avec ces différences. Ceci est un travail de tous les jours, un travail qui n’est jamais fini car tout change tous les jours.
      Et contrairement à ce que l’on croit ce n’est pas difficile, cela ne demande pas un effort surhumain.
      Bien souvent cela peut partir d’un simple sourire (sourire qui fait travailler 25 muscles de la figure, alors que faire la gueule est plus épuisant car cela implique 75 muscles...).

  • 20 novembre 2009 à 17:42 | Ratatamo (#3502)

    Message du roi Andrianampoinimerina à son fils Radama, pour l’inciter à unir le pays : « La mer est la limite de ma rizière ».

    Déclaration de la Reine Ranavalona 1ère (1790-1861) :
    « Mon pays ne fait pas partie de l’Europe, ni de l’Asie, ni de l’Afrique. C’est une île dans les mers, et si on la laisse en paix, elle continuera à progresser dans le commerce et la civilisation »
    ( Lettre à la Reine Victoria, 1859)

    Des citations des nos anciens dirigeants royaux à méditer...

  • 20 novembre 2009 à 20:42 | redhill34 (#2344)

    Basile n’a pas oser parler de race alors il a glissé sur le plus petit commun diviseur : l’ethnie... l’année de la mort de C Levi Strauss... L’ethnie serait un groupe présentant des caractères sociaux-culturels communs. On voit bien ceux que Basile aimerait prendre. à quelle génération remonte-t-il pour assurer et finaliser son choix ? Parlait-on malgache a Tana il y a 200 ans comme maintenant ? il y a 400 ans ? Ecoute certains Indonésiens on croit entendre du malgache mais on ne comprend pas et pourtant la racine des mots est très proche, eux même écouteraient certains taiwannais qu’ils auraient probablement le même genre de surprise (au grés des flux d’imigration).Qu’est ce que Basile choisira si ses enfants choisissent des conjoints « ethnico-incompatibles » : l’ inclusion ou l’exclusion du groupe ? Quant aux « us et coutumes » c’est la variabilité qui fait la richesse, pour ce qui est de la respectabilité les choses évoluent : le poison ne révèle plus la vérité . Allez, Basile choisit ce qui rassemble pas ce qui divise !

  • 21 novembre 2009 à 00:52 | BemioVah (#3451)

    Malgache, qui es-tu ?

    << Our achievements of today are but the sum total of our thoughts of yesterday. You are today where the thoughts of yesterday have brought you and you will be tomorrow where the thoughts of today take you. >> - Blaise Pascal, French scientist and philosopher.

    Souffrons-nous d’une crise d’identité nationale fut-elle névralgique, politique, robotique, mécanique, biométrique, digito-scientifique ou futuristique ?

    Individuellement et collectivement, nous aurons toujours besoin de repères quelconques pour nous aider à nous retrouver dans tout cet amalgame d’origines historiques ou scientifiques, de provenances, de souches, d’appartenance, etc… Que tous ces repères soient sanguins, géographiques, ancestraux, linguistiques, anthropologiques, socio-culturels, traditionnels, fraternels, sentimentaux, nostalgiques, idéologiques ou artificielles, nous nous retrouvons toujours ou bien physiquement présents dans la Grande Ile aux frontières insulaires océaniques, ou alors virtuellement par esprit télépathique ou par connection inter-satellites, éloignés les uns des autres, mais rapprochés quand même grâce aux merveilles techonologiques modernes.

    Madagascar n’est pas plus isolée que les pays continentaux qui sont délimités par des frontières marginales ou conventionnelles. Notre charactère malgache, ambigu mais réel, semble plutôt se démarquer en raison de l’absence de frontières directes au delà de notre territoire insulaire, mais dont les démarcations regionales sont purement introverties, de nature ethnique et coûtumière. Même bien avant la période coloniale, les luttes monarchiques et complots fratricides avaient bel et bien marque leurs empreintes historiques et psychiques sur tout l’ensemble du territoire. Ajoutez à cela l’influence des religions pour constater la vraie complexité de notre existence artérielle. Mais que les influences viennent d’ailleurs ou de l’intérieur, nous sommes constemment voués a tout emmagasiner, répertorier, expérimenter, pour qu’ensembles nous puissions analyser et distinguer ce qui est utile et nécessaire à appliquer ayant directement rapport à notre manière de vivre et de penser. Le malgache du siècle dernier ne peut pas être defini comme étant le même malgache d’il y a 50ans, et encore moins celui ou celle d’aujourd’hui. Les temps changent et les moeurs évoluent. A plus forte raison, notre mentalité devrait aussi changer et s’adapter à la modernité. ( à suivre )

  • 21 novembre 2009 à 00:53 | BemioVah (#3451)

    ( suite et fin )

    Et lorsque chacun ou chacune de nous arrive a retrouver une certaine identité personnelle, malgache moderne ou pas, il faut nous convaincre que malgaches, nous le sommes encore. Dans ce monde contemporain où nous évoluons, à distance ou à proximité, nous pouvons difficilement échapper à la notion de mélange ou d’influences venant d’ailleurs. Et si nous acceptons encore de garder et de préserver notre identité malgache, qui que nous soyons, où que nous soyons, alors sachons définir ensembles notre prochaine destination et pour quelle raison voulons-nous encore à tout prix continuer cette aventure existentielle malgré nos propres difficultés purement politiques et économiques pour être réellement plus terre à terre ou terre à mers ?

    << My mother said to me, "If you become a soldier, you’ll be a general ; if you become a monk, you’ll end up as the Pope." Instead, I became a painter and wound up as Picasso. >> – Pablo Picasso.

    En conclusion, notre âme malgache devrait profondément rester authentique et spirituelle, source intarissable de sagesse de tous les âges, aussi bien à l’intérieur comme de l’extérieur, reflétant pacifiquement l’amour du prochain, l’amour de la patrie et le respect des uns envers les autres. Qui suis-je après tout ? I am who I am. Malgré le temps et la distance, malgré le mélange de sang ou les influences étrangères, malgré le poids des ans et l’incertitude de mon parcours, malgre mes erreurs, mes déceptions, mes rêves d’enfant ou d’adulte, une partie de moi-même restera bien eternellement : “Malgache”, et j’en suis très fier. Et toi ? Qui es-tu ?
    p.v.

  • 21 novembre 2009 à 15:06 | Nirina Ramambasoa (#3506)

    La fin de l’article est-elle ironique ?

    Les Gaulois ne sont pas vraiment les ancêtres des Français et il ne reste pas grand-chose de Gaulois dans la France actuelle. Les ancêtres des Français seraient plutôt les Francs, qui n’ont pas grand chose de Gaulois.

    Je crois savoir qu’Obelix et Falbala n’ont pas d’enfants (mais je vais réviser mes Asterix)

    et surtout, le couscous merguez, ce n’est vraiment pas français (et c’est très bon)

  • 22 novembre 2009 à 10:50 | PSBEZ (#3413)

    Lorsque les journalistes et les lecteurs s’accordent pour faire retomber la faute sur les autres ( les étrangers ) le temps du fascisme n’est pas loin : c’est ce qui est en train d’arriver à l’Afrique noire et à Madagascar. Posez-vous, avant la catastrophe, la question suivante : si nos économies ont beaucoup baissé et si le peuple est dans la misère, est-ce bien la faute des étrangers ? D’ailleurs pourquoi sont-ils partis ?

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS