La commémoration de l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava le 11 février et le mutisme des partis politiques font réfléchir. L’histoire nous apprend qu’aucun assassinat politique n’a été élucidé pour satisfaire tout le monde. Mais l’histoire nous instruit aussi que cet assassinat est survenu après que tous les partis politiques aient été interdits et au moment où le pays se cherchait sa voie pour un développement endogène.
Aujourd’hui, ce même pays est toujours en train de se chercher sa voie pour sortir de la pauvreté. Le chef de l’État a manifesté depuis toujours son aversion envers les politiques. Ou du moins il a déjà fait part de sa volonté de les maîtriser, de les professionnaliser à sa manière.
Toujours est-il qu’aujourd’hui tous les partis politiques sont littéralement hors course. L’opinion publique et les électeurs les boudent. Même le parti au pouvoir n’arrive pas à s’imposer sans user de tous les stratagèmes et sans déployer des stratégies plus ou moins douteuses. Tous les partis politiques sont dans la marre de boue en train de se jeter le plus de « fotaka » sur l’autre.
Pendant ce temps, les multinationales, les grandes sociétés et les puissances étrangères font des pieds et des mains pour mettre la main sur les richesses du pays, sous le couvert de la globalisation et de la mondialisation. Les investisseurs et les bailleurs accourent. Tandis que le pays profond s’accroche pour survivre et ne pas aller à la dérive, pour ne pas sombrer. Déjà que la viande bovine n’inspire plus confiance et que la viande de porc est inaccessible à la grande majorité des citadins, il n’y a plus que les brèdes et les écrevisses marbrées qui soient bons pour les Malgaches.
Madagascar étant une île sans flotte nationale, attend vraisemblablement que l’Afrique lui vienne en aide. Sans doute, qu’un jour viendra où, à la remorque d’une certaine Afrique, l’île va ouvertement réclamer réparation et dommages aux anciens colonisateurs. En tout cas, l’exception est la spécificité de Madagascar.