Jusqu’où le pouvoir actuel ira-t-il pour défendre son bifteck ? La question se pose après qu’il soit descendu aussi bas, pour faire les yeux doux à la Chine et ses milliards. En effet, dans sa volonté d’être dans les bonnes grâces de Pékin, Antananarivo avale de couleuvres. L’objectif étant de voir ouvrir les vannes chinoises pour le financement des palais, des hôtels et des villas présidentielles construits en vue de l’organisation du sommet africain de 2009. C’est pourtant la face immergée de l’iceberg, d’après les connaisseurs. En tout cas, ce sont des motifs dérisoires par rapport aux enjeux géopolitiques en cours. Il est vrai que la Chine devient de plus en plus un acteur majeur dans les échanges internationaux. Mais cela reste là puisqu’il s’agit d’une puissance sans âme. Une puissance mécanique voire statistique qui ne séduit pas beaucoup. Comparée à l’Inde, par exemple, le développement chinois claudique puisqu’il ne prend pas en compte la dimension humaine du progrès.
Combien de division ?
Il n’empêche que le gouvernement n’a pas tout à fait tort de profiter de cette fenêtre chinoise pour faire avancer un tout petit peu ses projets. Mais là où le bât blesse, c’est quand il veut déshabiller Pierre pour habiller Paul. Demain par exemple, qu’est- ce qu’il va dire au représentant du Vatican pour expliquer cette situation inconfortable dans laquelle il s’est lui-même empêtré. Parlant du Saint-Siège, cette épisode avec les Chinois rappelle la célèbre interrogation de Staline demandant : « le Vatican, combien de division ? » La réponse est aucune. Mais la vérité est que le Vatican existe depuis plus de deux mille ans et l’empire soviétique s’est écroulé soixante dix ans après sa création. Et Staline a été extirpé des manuels scolaires. Alors, en troquant son âme contre quelques millions de yuan, le pouvoir malgache montre qu’il est prêt à tout pour garder son bifteck.
