Vaut mieux tard que jamais ! Le ministère des Sports malgache s’est enfin réveillé de sa léthargie inquiétante en décidant d’apporter sa contribution au sprinter Berlioz Andriamihaja. Celui-ci qui s’est autofinancé depuis des mois à sa préparation pour les prochains Jeux Olympiques a reçu l’aide de l’Etat à cinq mois de l’échéance. La bonne nouvelle tant attendue a été annoncée, vendredi dernier, par le ministre en personne qui promet de supporter les frais de déplacement interne de Berlioz à hauteur de 200.000 Ar par mois et son billet de transport pour rejoindre au mois d’avril son club de Sotteville (France). En outre, l’Etat lui offre également le supplément énergétique et l’apport vitaminique nécessaires ainsi que l’assistance médicale (kiné et médecin). Une pratique normale sous d’autres cieux, mais qui nécessite une conférence de presse à Madagascar. En effet il a fallu que la presse sportive secoue le cocotier pour que les fruits tombent.
Bien que l’initiative soit louable, elle semble pourtant très loin d’offrir à un athlète de haut niveau, de la trempe de Berlioz, la sérénité voulue pour aborder une compétition de taille à l’instar des J.O.
D’après un ancien coureur de la Grande île qui avait tenté d’emprunter le chemin du professionnalisme, comme Berlioz, il faut que l’aide soit pérenne et non ponctuelle. Selon toujours notre interlocuteur qui veut garder l’anonymat, la vie quotidienne des athlètes et de leurs foyers doit être également assurée afin qu’ils puissent se concentrer au maximum à l’amélioration de leur performance. Un système de pré-salaire ou même plus est, selon lui, la solution idoine au lieu d’attendre une quelconque bourse de la solidarité olympique ou autre pays « frères ».
C’est seulement à ce prix que le sport malgache peut atteindre le niveau continental ou mondial.
