Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
jeudi 25 avril 2024
Antananarivo | 16h21
 

Editorial

Avant et après mai 72

mardi 13 mai 2008 | R. C.

13 Mai. Rien de particulier pour marquer cette date mémorable dans l’histoire contemporaine du pays. Même si ce fut le début de la fin de la Première République. La fin se situe quelques jours après, c’est-à-dire le 18 mai (1972). C’est le jour où Tsiranana Philibert, premier président de la République, a donné les pleins pouvoirs au général Ramanantsoa Gabriel, chef de l’armée malgache. Mai 72 reste donc une époque charnière dans la vie de la grande île car il y eut un avant et il y eut un après. L’avant mai 72 est à la fois haï et adoré. « Haï » parce qu’il symbolise un pays encore sous « domination française ». Cette époque est surtout marquée par les accords de coopération liant les deux pays. D’aucuns affirment qu’il s’agit de la belle époque où même les instituteurs pouvaient s’acheter une voiture neuve (Renault 4), une maison, passer des vacances en famille loin de leurs bases… Mais la première République est « détestée » pour sa trop « grande proximité » avec l’ancienne mère Patrie. Ses détracteurs ont d’ailleurs retourné contre elle cette « vision des choses ». Ce qui devait provoquer finalement sa chute. Sans parler de l’usure du pouvoir du parti dominant qu’est le PSD et de ses hommes, marquée notamment par des luttes intestines. Cette guérilla interne a fait une victime : le pouvoir PSD !

Malédiction décennale

L’après 72, chacun le sait, est une succession de débâcle économique et de recul politique. Le « peuple » a réclamé l’arrivée de l’armée au pouvoir. Elle y est restée pendant 30 ans. Le pays a reculé 30 ans en arrière, voire plus. En 1975, le franc français vaut cinquante francs malgaches. En 2008, un euro (= 6,55 FF) équivaut à 12 750 Fmg ou 2 550 ariary. Par ailleurs, le pays continue de dépendre de ses bailleurs de fonds. Lesquels ne se lassent pas bizarrement d’assister un pays cliniquement mort. Car au plan économique et financier, en 40 ans, tous les indicateurs macro-économiques sont fixés et bloqués au rouge : balance commerciale déficitaire, dettes passant de 1 à 5 milliards de dollars, balance de paiement chroniquement en déséquilibre… Bref, le pays vit largement au dessus de ses moyens. L’appareil de production n’arrive pas à démarrer. Au plan social, Madagascar figure, avant 72, parmi les rares pays africains où les réseaux de dispensaires, d’écoles et de routes étaient les plus performants. Aujourd’hui, le coût de la réhabilitation de ces infrastructures fait l’objet de partage de gâteau entre quelques gros bonnets qui les gardent jalousement contre toute intrusion. A côté, l’île poursuit sa descente aux enfers. Au plan politique, les Malgaches expérimentent tous les dix ans ou presque « la malédiction décennale » : Mai 72, 1982 retour dans le giron du FMI et de la Banque mondiale pour cause de faillite, Forces Vives en 1992, « 1er tour de vita » en 2002. D’ici 2012, il reste 4 ans au pouvoir en place pour faire démentir le passé récent.

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS