L’Etat ne projette pas encore de concocter un projet de loi dépénalisant l’avortement. Il n’a fait que solliciter l’avis de diverses entités sur la question. Il veut sensibiliser l’opinion et susciter un débat sur la dépénalisation ou non de l’avortement si l’on a bien compris les explications des responsables auprès de la direction de la Réforme législative (DRL) du ministère de la Justice à Faravohitra. « Il ne faut pas considérer l’avortement comme un sujet tabou », indique-t-on. On doit en parler et d’en discuter afin de trouver notre propre voie par rapport au reste du monde.
Madagascar est membre à part entière des institutions internationales telles les Nations Unies, ou l’Union Africaine. Le comité de droit de l’homme au sein des Nations Unies réclame à Madagascar de réviser son droit sur l’avortement pour se conformer avec la tendance universelle. De même, l’Union Africaine nous demande d’être en phase avec le protocole africain pour l’élimination des discriminations à l’égard des femmes. Le taux de la mortalité maternelle pour cause d’avortement clandestin augmente gravement, ce qui a attiré l’attention des institutions internationales.
Madagascar à la recherche de sa propre voie
Il y a deux solutions à ce problème : la prévention, ou la légalisation. C’est pour trouver le bon choix que le ministère de la Justice a consulté divers acteurs de la vie sociale à Madagascar, a déclaré le directeur des Etudes. D’habitude, après les consultations, on devrait normalement donner lieu à une confection de projet de loi. « C’est peut-être cette habitude qui a entraîné des craintes chez les Eglises Catholiques à Madagascar » affirment les responsables du ministère de la justice.En tout cas, aucun projet de loi légalisant l’avortement n’est préparé par le ministère. « Il se pourrait même que le ministère demande à l’Union Africaine de changer les dispositions du protocole africain pour être en phase avec la coutume malgache et la réalité à Madagascar », affirme le même directeur d’Etudes du ministère de la justice.