Le week-end a été chargé et chacun en a eu pour son goût. La vie est belle, disent les enfants. Des festivités par-ci, par-là. Mais aussi des occasions de dépenses en extra pour les ménages dont le budget loisir n’a plus existé depuis belle lurette. La municipalité d’Antananarivo a initié un autre genre de spectacles sur la Place 13-Mai. Un peu comme les anciens Podium sous la Première République. Le duel entre Zakabe et le Caporal Bob lui aussi à Antohomadinika IIIG Hangar, terrain Ramanandraibe a attiré foule. « Pazzapa » aussi du côté d’Ankorondrano. L’émission produite par la télévision RTA n’a pas manqué son rendez-vous et les jeunes s’en félicitent ; de plus les prestations n’ont pas du tout déçu. Une autre vague de jeunes talents avec de nouveaux savoir-faire en perspective.
L’attention est toutefois attirée par cette jeune fille de 15 ans qui a dansé comme des « grandes » du monde commercial de la musique. Danses du ventre qui sont l’expression du l’uniformisation des cultures depuis quelques années car c’est la mode et c’est ce qui se vend bien dit-on. C’est la globalisation, diront certains. C’est la mondialisation de la culture souligneront les « mondialistes ». Les animateurs et organisateurs de « Pazzapa » n’y sont évidemment pour rien. Mais ils auront à corriger, à apprendre, à promouvoir et à distraire tout en éduquant vraisemblablement.
Le Malgache remarque en effet que la diversité culturelle de Madagascar est en train de partir en miettes. Le « Salegy » qui a fait la renommée d’Antsiranana sous Jaojoby n’a-t-il plus sa force et sa réputation ou n’a-t-il pas pu s’adapter aux assauts de la mondialisation et du « business » ? Le « Basesa » de Toamasina a-t-il disparu pour céder la place à toutes les danses du ventre importées d’on ne sait d’où ?
En tout cas, les spécificités chorégraphiques des danses des régions et des populations semblent avoir disparu au profit de chorégraphies qui ne valent pas grand chose. L’éducation de nos jeunes n’a plus suffisamment de repères. Au secours !
