Facebook Twitter Google+ Les dernières actualités
vendredi 29 mars 2024
Antananarivo | 17h33
 

Editorial

Au risque de se tromper

mercredi 6 juillet 2011 | Patrick A.

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine est censé se réunir ce jour pour examiner le dossier Madagascar, et curieusement les forces politiques malgaches semblent rivaliser d’efforts pour faire mine de ne pas s’y intéresser. Fatalisme, désintérêt réel ou manière de se donner bonne contenance ?

Cela n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. On ne se plaindra pas que, pour l’heure, les uns et les autres affichent profil bas, car il a fréquemment été écrit ici qu’une bonne sortie de crise devait faire croire que personne parmi les bélligérants n’avait gagné, et donner l’illusion que le véritable gagnant était le peuple malgache.

Bien sûr, la réalité est toute autre. Le grand perdant de la crise a été la population. Elle a été victime d’une classe politique qui dit quasiment en coeur « le peuple malgache souffre », mais qui n’a jamais été en mesure de mettre ses actes en accord avec ces belles paroles.

Face au danger, se raccrocher à des mythes ?

Il y a incontestablement dans cette attitude une belle part d’hypocrisie, mais il n’y a pas que cela. Lorsque le danger est partout, plus personne ne sait où donner de la tête, et il n’y a même pas accord entre les personnes embarquées sur la nature du danger. Sans même donner des noms de personnalités, quel facteur représente aujourd’hui pour notre pays le plus grand danger : l’impunité des politiciens, le risque de guerre civile, la corruption, la violence des bandits de grand chemin, celle des forces de l’ordre, les mafias asiatiques ?

Personne en 1912 ne croyait que le Titanic était réellement insubmersible, mais il était difficile d’imaginer un accident assez grave pour le faire sombrer au fond de l’océan. Personne en 2009 ne croyait que Madagascar était à l’abri d’une révolution ou d’un coup d’État, mais il était difficile d’imaginer une histoire aussi absurde et compliquée que celle qui a été écrite depuis. Ne nous étonnons donc pas que personne, au niveau local comme au sein de la communauté internationale, ne sache plus trop aujourd’hui comment gérer la situation et que les plus désespérés dans les deux camps se raccrochent désespérément à des légendes.

En matière de légendes, celle du paquebot Titanic prétend que ses concepteurs l’auraient vanté comme étant « insubmersible ». Rien ne semble plus faux : certes, la presse populaire avait repris les lieux communs courants selon lesquels un bateau nouvellement conçu était « quasiment insubmersible », mais les promoteurs du navire n’avaient aucune raison de mettre en avant ce fait car ils ne pouvaient guère se prévaloir d’un avantage concurrentiel. Cela faisait déjà plusieurs décennies que les navires possédaient des compartiments étanches pour limiter les inondations en cas d’accident. Ce n’est qu’après le naufrage du Titanic que le mythe du bateau présenté comme « insubmersible » prit corps.

On est alors en droit de se demander quelle légende subsistera à long terme des évènements récents de Madagascar ? Sera-ce celle d’un mouvement populaire ou celle d’un coup d’État balayant une gouvernance remarquable ? Ou un peu des deux ?

Qu’importe. Pour l’heure, il s’agit de gérer l’urgence du danger. Au risque, en particulier pour la communauté internationale, de se tromper.

22 commentaires

Vos commentaires

  • 6 juillet 2011 à 09:16 | Jipo (#4988)

    Bonjour .
    Le plus grand danger semble être comme le dit si bien et justement Taranaka , la guerre civile, on pourra dire que le Malgache est patient , très patient , à l’image de l"eau dans une marmite , tant qu’elle ne bout pas , elle est calme .
    En effet Madagascar donne l’effet d’une bête blessée , et dont les charognards se disputent les morceaux , à part qu’ elle n’est pas une bête contrairement à ces politiciens , imbus de leur personnes , leurs gènes , et les derives que cela entraine .
    Quant à se tromper , la CI semble refuser de l’ être , l’accepter, reviendrait à crédibiliser cette prise de pouvoir, et légitimer l’illégitime .
    Comparer Madagascar à un navire passe encore mais au titanic , cela devient de la partialité

    • 6 juillet 2011 à 10:42 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Jipo

      jipo,

      circulez,vous n’avez plus rien à voir sur Madagascar.

      Comme un français écorché vif,allez trouver un coin de la France pour passer le reste de vos jours,avant que les arabes,après leur pseudo-révolution, vous casent dans un des foyers de SONACOTRA.Le Monde à l’envers !!

      Basile RAMAHEFARISOA

      b.ramahefarisoa@gmail.com

    • 6 juillet 2011 à 11:44 | Internaute (#5647) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Basilou
      Tu es certainement le plus mal placé pour donner des leçons à Jipo (avec lequel, pourtant, je ne suis pas du tout d’accord)
      Car en ce qui te concerne il est honteux que tu interviennes tout azimut, à tout propos, alors que cela fait prés d’un demi-siècle que tu t’es ’’barré’’ de Mada et que tu n’es pas pret d’y retourner !!
      Alors, à y reflechir, peut etre que Jipo est finalement mieux placé que toi pour exprimer son avis !
      Et ta sortie relative aux arabes et ta référence au foyer Sonacotra en dit long sur ta (sale) mentalité !!
      Pourtant certains foyers sont mieux que ton HLM..

      PS : les arabes eux ont eu le courage de descendre dans la rue et de s’exposer, comme l’on fait de nombreux malgaches un certain 7 février
      Toi, tu te contentes d’aboyer protéger par un écran ; dans un pays qui t’héberge gentiment et dont tu profites pleinement !!!!!!!!!!!!

    • 6 juillet 2011 à 14:39 | Jipo (#4988) répond à Internaute

      Si Mr Internaute , n’est pas : « du tout d’accord avec jipo » et bien sachez que ce n’est pas reciproque , merci tout de meme .

  • 6 juillet 2011 à 09:43 | kotondrasoa (#3872)

    Mais comme le bateau Madagascar ne quitte pas le port, bien qu’un Amiral à plusieurs étoiles (pas 36) soit à son bord (et où est-il passé ? En odeur de sainteté ou sur la touche éloignée ?), il n’y a pas de risque qu’il coule, sauf un tsunami.

    La Hat est prête contre vents et marées (ou plutôt avec l’aide de la France, de la Turquie, de la Chine millénaire, de la Russie contestataire des décisions américaines, de Kadhafi en butte aux frappes de l’OTAN, de la Grèce austère, de l’île Maurice prédateur économique) à appareiller, sans boussole et phares, sans mazout et sous le guide éclairé Ratsirahonana avec un Commandant maître après Dieu qui ne sait pas faire la différence entre récifs et bouée.

    Et que celui qui soit contre le dise ou se taise à jamais, pour paraphraser Akamasoa.

  • 6 juillet 2011 à 10:59 | kotondrasoa (#3872)

    On ne discute pas de la personne sur ce forum mais de ses idées.

    Ne vous focalisez pas sur l’origine de la personne et sur le beau gosse qui se trouve sur votre site, Basile !

    Souhaitons que la paix et la sécurité résolues par ce Conseil ne se fassent pas sur le dos de la démocratie.

  • 6 juillet 2011 à 11:59 | da fily (#2745)

    Dilatoire,ce Patrick a l’art du dilatoire : tiens donc, le Titanic pourquoi pas ?

    Mais bon, à part son naufrage, je vois pas puisque certains ici affirment qu’on est toujours à flots, d’ailleurs si ils ont les mêmes compétence que l’amiral d’eaux troubles qu’on s’est farci pendant prés de 3 décennies...je vous raconte pas l’itinéraire. Moi je vois plutôt qu’on prend de plus en plus la configuration d’Haiti, c’est vrai qu’on a pas eu de séisme, c’est vrai, sinon pour le reste...

    Marrant (enfin presque) l’auteur nous fait l’honneur d’énumérer, enfin on a envie de dire, ce qu’on vocifère depuis 2 ans pleins, il voit donc enfin que : impunité + gabegie + corruption banalisée et généralisée + innefficacité des forces de l’ordre à l’encontre des violences + total abandon vis-à-vis de la populace = possibilité de heurts, de violences sociales, voir guerre civile ? En paraphrasant che taranaka on peut y voir une dégringolade abrupte qui peut annoncer cette fin-de-non-retour, et donc the war. Mais non, ce catastrophisme est le seul argument des pro-légalités, des anti-HAT de Rajoelina, des pro-dada, des anti-kudéta, des chômeurs de 2009, et plein d’autres qui ne voient décidément pas les bienfaits de la prolongation de cette transition !

    Aaaaaatchhii...! à vos souhaits(retourne sur ta banquise, fais meilleur là-bas) ! ndao fà iny làlana iny ee...

    • 6 juillet 2011 à 14:46 | Jipo (#4988) répond à da fily

      « Quand les eaux sont gelées , on n » ’entreprend pas de grandes traversées « en ce début hivernal , prenez soin de vous , et vous garder de prendre froid , à fin de : »ne pas se tromper " , nous avons encore besoin de garde fou pour nous éviter tous dérapages et sorties de route , incontrôlées .
      Le temps dira : qui est dans l’ erreur , et ce plus vite que nous le croyons , et : « rira bien qui ..... »

    • 6 juillet 2011 à 16:43 | vuze (#918) répond à da fily

      Quand la reconnaissance internationale est proche et que l’équipe, à qui l’on voue une haine farouche, est proche de gagner en crédibilité, on ne sait plus où se cacher...

      Ah si on peut parler du « peuple qui souffre », d’un pays qui se relève difficilement d’une crise politique majeure ET d’une crise mondiale majeure.

      On peut comprendre que ce seul échappatoire soit possible pour les zanak i dada (voleur/menteur/spoliateur)... Ah si, on a aussi les yeux pour pleurer et des mains pour taper tranquillement sur son clavier, bien installé, et faire de la rhétorique à longueur de journée...

  • 6 juillet 2011 à 12:23 | david (#5774)

    La situation actuelle amène à considerer d’autres voies de sortie. En voici une publiée par le Courrier de Madagascar (journal papier) : citation
    "Pourquoi pas un pouvoir neutre ?
    ÉCRIT PAR RAW
    Dans l’incertitude d’une sortie de crise et sachant que le pouvoir HAT est incapable après près de deux ans de vaines recherches de solutions - et ce malgré le gouvernement d’union nationale et de consensus - de conduire sa mission qui est de remettre le pays sur les rails de l’ordre constitutionnel et obtenir la reconnaissance internationale, il est vraisemblablement temps de revoir les principes de base convenus ou imposés jusqu’ici et chantonnés partout, qui sont l’inclusivité et la consensualité. Depuis plus de 24 mois, la situation d’instabilité politique est plus que coûteuse et ne permet pas l’instauration d’un environnement économique prometteuse, voire de véritable relance. Pire, elle enfonce le pays dans la misère incommensurable sur le plan moral, spirituel et civique.

    On doit reconnaître que les politiciens malgaches ont beaucoup de difficultés à admettre et à avouer leurs échecs comme étant la source de l’appauvrissement et de la paupérisation des ménages malgaches. Et quand bien même ils reconnaissent leurs torts ou concèdent partiellement être responsables de cette dégradation de la vie socio-économique du malgache, rares sont ceux qui s’en émeuvent et pensent démissionner pour ne pas accentuer ou accélérer cette dégénérescence de la société malgache. En tout cas, on ne peut pas qualifier autrement l’explosion de tous ces maux qui gangrènent la société malgache tels ces viols sur des mineures, voire des enfants, ou cette délinquance juvénile qui terrorise presque toute une bonne moitié d’une ville, tels ces « foroches » à Antsiranana, sans parler de ces trafics de grande envergure en tout genre.

    Devant le constat que les politiciens sont dans l’impossibilité de mettre en œuvre ces principes d’inclusivité et de consensualité, s’imposer le principe de neutralité n’est-il pas plus pratique et plus rapide ? Un Premier ministre et un gouvernement neutre, issus des corps des Grands commis de l’Etat et ayant comme tâche de gérer les affaires courantes et de préparer les élections comme exécutif ; un conseil composé de militaires comme en 1975, issus des ex-faritany et à présidence tournante tous les mois ou tous les deux mois pour assurer l’unité et la solidarité nationale, faisant également office de conseil d’administration en quelque sorte et accueillant les représentations étrangères. Le pouvoir législatif tel qu’il est actuellement serait élargi.

    En tout cas, depuis le temps qu’on attend cette solution consensuelle et inclusive, il semble que c’est une chimère et le chef de famille et son ménage en ont marre. En 1972, en 1975 ou en 1991, le pays n’avait pas besoin de faire appel à quiconque et a résolu à sa manière ses problèmes. Aménager et confectionner des lois scélérates et les faire avaler à cette population déjà affaiblie sur tous les plans et épuisée par la crise ne passeraient-ils pas comme une lettre à la poste ? Le schéma a déjà été vu en 1972, en 1975, voire en 1991.

  • 6 juillet 2011 à 12:30 | david (#5774)

    Suite à mon envoi précédent, voici une autre proposition du Pr Raymond Ranjeva, qui soutient également la mise en place d’un pouvoir neutre pour sortir de l’impasse. On peut constater la marque de l’homme d’expérience internationale qui nous apporte une reflexion bien différente des approximationsactuelles (locales et internationales). Citation (parue dans l’Express de Madagascar par Iloniaina)
    "L’initiateur du programme « Hetsika Vonjy aina », exprime son désaccord sur la tenue des élections dans le contexte actuel et plaide toujours pour l’ouverture d’une « véritable » Transition.
    • Selon vous, sommes-nous régis par la Constitution, la feuille de route ou quelles règles de droit ?
    Tout d’abord, je tiens à vous remercier de m’avoir approché. Je suis resté discret depuis plusieurs mois pour des raisons évidentes. Ma fille et moi-même sommes encore en liberté provisoire. En réponse à votre question, je dirai qu’il faut tenir compte de notre présente situation constitutionnelle. Il y a accord unanime pour constater que la HAT (Haute autorité de la transition) est un pouvoir de fait. La légitimité du régime est à établir non pas par rapport à celui qu’il a renversé mais par rapport à des conditions qui ont recueilli l’accord de tous. Une Transition inclusive et consensuelle. Tant que le régime ne satisfait pas ces deux conditions, il n’y a pas un véritable régime de Transition. Il y a une HAT.

    • Quel crédit accorder alors aux actes pris par le gouvernement et aux lois votées par le Parlement ?

    En droit constitutionnel, une fois la légalité rétablie par la mise en place d’une véritable Transition, on procède à une évaluation des dispositions prises par les autorités de fait. Dans le jargon juridique, on appelle cette mesure la révision des lois « scélérates ». Tous les pays ont procédé ainsi.

    • Pensez-vous toujours qu’il est réaliste d’instaurer une nouvelle Transition ?

    Une Transition « consensuelle et inclusive », et j’ajouterai « neutre » est incontournable.

    • De quelle manière pourrait-on arriver à cette Transition neutre et inclusive ?

    Il faudra consolider la stratégie du dialogue entre Malagasy, puis, avec la communauté internationale, tout en dynamisant une stratégie de sortie de crise. Il ne suffit pas que les partis politiques se retrouvent entre eux pour dire que la crise est terminée. Nous avons perdu beaucoup de temps. Il est urgent qu’une véritable Transition mette le peuple, l’État et la Nation sur la voie du salut.

    • La crise actuelle n’est-elle pas un reflet de la faillite de la société ?

    Vous avez raison. Lorsque l’on envisage les crises politiques, il faut avoir une approche globale et non parcellaire. Tous les secteurs de la vie sociale sont en crise. La crise est politique mais aussi économique, financière et morale. Inutile de nous lamenter sur nos malheurs. En deux ans et demi, nous avons mangé notre capital comme disent les financiers. Plusieurs se demandent si la démobilisation n’est pas la conséquence d’une attitude défaitiste. Mais je crois qu’elle résulte de plusieurs erreurs, d’abord politiques. Adopter une attitude providentialiste en comptant toujours sur le « sitrapon’Andriamanitra » (la volonté de Dieu) c’est se complaire dans l’impuissance.

    • Comment alors mettre fin à cette crise presque générale ?

    La première opération à réaliser est de briser ce sentiment d’impuissance dans l’esprit des citoyens et, pour cela, mobiliser la capacité d’indignation et d’action. Ensuite, il y a un problème de fond. C’est ce que j’appellerai le redressement éthique, qui comprend non seulement la promotion des valeurs de justice, de paix, de « fihavanana « , mais également la réhabilitation du sens de la solidarité. Remarquez que la solidarité ne doit pas être la consécration du parasitisme social, mais plutôt l’avènement d’une civilisation dans laquelle les uns se sentent redevables vis-à-vis des autres et conçoivent un devenir en commun à Madagascar, avec tous les Malagasy.

    • Vous avez lancé ce projet depuis quelques temps. Êtes-vous écouté ?

    Nous avons été les premiers à poser le problème de la neutralité positive de la Transition. Lorsque j’ai lancé cette idée, on me souriait. Or, actuellement, j’observe que, aussi bien sur le plan national qu’international, l’idée d’une Transition neutre est acceptée. Ce projet apaise les relations au sein de la société malgache et fait sûrement son chemin. Cet engagement pour la neutralité de l’administration et du pouvoir tient lieu de langage commun entre ceux qui pensent à l’avenir du pays.

    • Comment se fait-il que cette voie que vous proposez ne s’impose-t-elle pas ?

    Dans une sortie de crise, il ne s’agit pas d’imposer des solutions. Contrairement à l’idée selon laquelle un faiseur d’opinion ou un dirigeant impose des organes chargés de gérer la sortie de crise, notre démarche se fonde sur l’intelligence des protagonistes, l’engagement loyal et sincère de tous pour accepter de sortir de la crise. En d’autres termes, nous souhaitons agir en catalyseur des opinions, propositions et offres de service mais non en juges ou décideurs. Est bien prétentieux celui qui prétend, sans votation démocratique, être le représentant du peuple. Pourquoi ne pas prendre le pari de la neutralité positive qui permet à tout le monde de gagner ? Elle ne tient en otage ni le peuple, ni l’avenir de la Nation, ni la refondation de l’État. Il faut plutôt voir un rapport de forces entre des idées et non entre des forces brutales.

    • Que répondez-vous à l’argument du régime selon lequel seules les élections constituent l’unique voie de sortie de crise ?

    Le problème n’est pas l’organisation des élections qui représentent le seul mode démocratique pour accéder au pouvoir. La vraie difficulté est de savoir s’il s’agit d’élections-prétextes, d’élections de justification, ou bien d’élections destinées à permettre le règlement des problèmes politiques profonds que vit Madagascar ? Des élections organisées à la hâte, en mettant à l’écart certains candidats potentiels, sans respect de la loyauté, sans accord politique préalable sur les modalités de la participation populaire ne permettront que le report des solutions. La survenance d’une nouvelle crise dans deux ou trois ans n’est pas alors à exclure. Croyez-en mon expérience, il y a des pays dans lesquels les élections n’ont fait qu’aggraver la situation. Et dans les pays où l’on a mis trois ans pour préparer l’organisation des consultations populaires, nous avons affaire à l’avènement d’un régime démocratique qui permet de résoudre les crises dans le cadre des institutions acceptées et reconnues.

    • Pensez-vous que l’idée que vous proposez ait encore une chance de se concrétiser ?

    À mon tour de vous poser une question. Est-ce qu’on veut sortir Madagascar de cette prise profonde, ou veut-on satisfaire des intérêts particuliers ? Il est important que nos relations soient apaisées avant que chacun puisse exercer ses droits. Tant que l’intérêt général n’est pas respecté, nous reviendrons dans la rue ou nous sombrerons dans la violence et le désespoir.

    • Comment allez-vous prendre le pouvoir ?

    J’ai fait une offre de service, qui est, selon moi, une manière de servir la République. Et je la maintiens. C’est une offre réfléchie, partie d’un constat général d’une impasse pour emprunter une nouvelle voie. Ce n’est pas par la violence ni par la corruption que je pense la concrétiser.

    • Que pensez-vous de la confusion entre les résolutions du Sommet de Sandton et la lettre adressée par Tomaz Salomao aux partis ?

    C’est embarrassant de porter un jugement de valeur sur le travail d’un autre. Une question me préoccupe. A-t-on effectivement mené une médiation au sens du droit du règlement des différends ? Le succès de tels exercices se fonde sur la confiance des Parties envers la tierce personne et envers le règlement de procédure.

    • En tant que juriste, que pensez-vous de la démarche de l’équipe de l’ancien président Marc Ravalomanana qui a déposé une plainte auprès de la Cour pénale internationale sur l’affaire du 7 février ?

    Je ne suis pas un spécialiste de droit pénal. Il faut s’adresser à ceux qui ont préparé le dossier pénal

    • 6 juillet 2011 à 15:02 | Boris BEKAMISY (#4822) répond à david

      Pr Raymond RANJEVA .....neutre ????

      Seul Che Taranaka pourrait croire à cet épouvantail...

      Neutre comme le Pasteur Lala Rasendrahasina peut-etre ?

      pffffut !!!! la folie politique collective a la vie dure ?

      A cette allure ,l’hypocrisie ou la grande mensonge restera une methode de gouvernance clé dans ce Pays

      Nom de DIEU ? Qu’est-ce qu’il arrivé aux fils et filles de ce Beau Pays ?

    • 6 juillet 2011 à 15:03 | da fily (#2745) répond à david

      Etes vous le David du Goliath ? En avez-vous la carrure ?

      Merci de vous êtes décarcasser pour nous poster votre contribution, on aimerait en dire : CQFD.

      Hélas, on ne vous entend pas de la même oreille, mr Ranjeva ferait mieux d’aller planter des cacahuètes ou de garder les canards au bord de l’Ikopa, personne ne veut accorder la moindre seconde à son « vonjy aina ». Voir même, on le suspècterait d’intelligence avec on ne sait qui, on suspecte c’est tout !

      « vonjy aina » n’est par pour le monde hâtif apparemment.

    • 6 juillet 2011 à 16:55 | rakotopitazana (#4820) répond à Boris BEKAMISY

      « A cette allure, l’hypocrisie ou la grande mensonge restera une méthode de gouvernance clé de ce pays » ! çà a tjrs été comme çà, çà a empiré durant ce transition, et çà sera tjrs comme çà tant qu’on ne fera pas table rase de ces politiciens véreux

    • 6 juillet 2011 à 18:08 | Jipo (#4988) répond à david

      Que la situation actuelle soit le reflet des pertes de valeurs de la société : soit ; mais je pense avant tout que cette définition « optimiste et enjolivée » ne soit concrètement , le resultat d’une mauvaise gouvernance , et « mésestimation » de la situation , voir surestimation des intervenants , dans leurs capacité à résoudre la crise , si souhait sincère était , ce qui au regard du resultat , après deux ans , peut laisser plus que perplexe .

    • 6 juillet 2011 à 19:42 | david (#5774) répond à Boris BEKAMISY

      Bonjour,
      D’abord ne jamais s’emporter comme cela semble être votre cas.
      Ensuite, dites nous, avez vous une meilleure proposition de sortie de crise ? Ne pas rester sur la forme s’il vous plait. Essayer d’argumenter vos propos sur le fond.Et essayez d’accepter de lire (ou d’écouter) les autres et ne vous laissez pas aveugler par votre passion.
      Merci de dire mieux que le Pr Ranjeva. Car vous même, vous n’êtes surtout pas neutre. Et pas d’insulte. A bientot.

    • 6 juillet 2011 à 19:46 | david (#5774) répond à da fily

      Bonjour,
      Vous y allez un peu trop vite avec le coeur et malheureusement sans la raison. C’est le défaut de beaucoup d’entre nous. Trop passionnés. Mais je ne vous en veux pas. Le sujet n’est pas de s’insulter mais d’échanger sur des problèmes de fond. Et l’objectif n’est il pas de trouver une sortie de crise pour Mada ? Essayer de relire les deux articles que j’ai reproduits à dessein. Vous comprendrez que cela vaut la peine. Merci àvous

    • 7 juillet 2011 à 08:49 | da fily (#2745) répond à david

      Ay, damned...

      David, je vous dois au moins une réponse et plus concrètement des scusis, ma réponse fut donc déplacée et quelque peu abrupte si nous considérons les choses telles quelles.

      Je dois reconnaître que l’on ne se « connaît » pas encore, et je découvre avec soulagement le genre de post qui remet un peu les choses à l’heure de la réflexion, celle qui devrait avoir le mérite qu’on y touche.

      Ma mauvaise réponse était une ironie bien sûr ! et ce fut apparemment la mauvaise manière de me faire comprendre pour entamer les échanges, je méa culpe car je suis coutumier du fait. Et réitère donc correctement que la proposition de mr Ranjeva est tout à fait à propos, et pourrait conduire, avec la volonté idoine, à un réel appaisement et le réequilibre des forces qui nous fait défaut. Mais il y a tellement de conditionnalités pour arriver à quelques choses dans ce foutoir...

      Merci à vous David, au plaisir de vous relire.

  • 6 juillet 2011 à 15:21 | mpitily (#1212)

    Pour rappel, ci-dessous les conclusions et recommandations de l’ICG. Je cite :

    « ... La médiation devrait donc abandonner tout projet de mise en place d’une transition fondée sur un partage équilibré du pouvoir entre des forces politiques illégitimes qui l’utiliseront pour se renforcer et voudront la faire durer indéfiniment. Elle doit maintenant se concentrer sur la négociation d’un accord politique entre les quatre mouvances centré sur l’élaboration et l’adoption par référendum d’une nouvelle constitution, suivie de l’organisation rapide d’élections libres par une mission conjointe de l’Union africaine et des Nations unies, et le déploiement d’une mission internationale de police pour assurer conjointement avec la police malgache la sécurité du scrutin et la mise en place des institutions issues du processus électoral. Les mois qui viennent pourront ainsi être centrés sur les problèmes de fond – qui demanderont la recherche d’un consensus – plutôt que sur les postes respectifs des protagonistes, ce qui permettra de faire l’économie de luttes de pouvoir qui bloquent l’ensemble du processus de sortie de crise. »

    • 6 juillet 2011 à 15:28 | mpitily (#1212) répond à mpitily

      Personnellement, j’enlèverai juste le passage sur « le déploiement d’une mission internationale de police » car c inutile.

  • 6 juillet 2011 à 15:25 | mpitily (#1212)

    Suite :

    "...Des élections rapides sont aussi indispensables. Cependant, elles ne peuvent être organisées par le gouvernement. Afin d’éviter toute contestation, l’accord politique doit obtenir des quatre mouvances que ces élections soient prises en charge et supervisées conjointement par les Nations unies et l’Union africaine. En attendant les élections, la HAT doit s’engager à cesser toute activité législative ou réglementaire et se contenter d’expédier les affaires courantes (c’est-à-dire la gestion journalière indispensable à la continuité du service public qui ne peut couvrir des choix politiques nouveaux).

    Afin d’éviter tout conflit d’intérêt potentiel, il est également nécessaire que l’accord politique impose aux ministres et membres de la HAT qui souhaitent se présenter aux élections de démissionner de leurs fonctions au lendemain de sa signature. Andry Rajoelina pourra, lui, garder ses fonctions jusqu’aux élections, auxquelles il pourra se présenter, comme négocié à Maputo. Cette solution répond à la fois aux demandes de la HAT d’organiser des élections le plus rapidement possible, et à celle des trois autres mouvances de ne pas la voir seule aux commandes du processus. Elle ouvre également la voie à des élections libres et équitables même si Rajoelina reste chef de l’Etat jusque là."

    • 6 juillet 2011 à 15:30 | mpitily (#1212) répond à mpitily

      Franchement, qui dit mieux ? Personne jusqu’ici à mon humble avis.

      Mpitily

Publicité




Newsletter

[ Flux RSS ]

Suivez-nous

Madagascar-Tribune sur FACEBOOK  Madagascar-Tribune sur TWITTER  Madagascar-Tribune sur GOOGLE +  Madagascar-Tribune RSS