
Education pour la paix : intégration et partenariats. Tel est le thème de l’atelier régional qui se déroulera du 14 au 16 septembre au Mombasa Continental Resort Hotel, à Mombasa Kenya. La Grande Ile figure parmi les 14 pays africains invités à participer à l’événement. Selon des informations, chaque pays participant se fera représenter par une délégation composée du ministre de l’Education nationale, d’un fonctionnaire de l’Etat et d’un représentant de la société civile.
Vendredi matin, les organisateurs de l’événement ont tenu une conférence de presse au siège du ministère de l’Education nationale à Nairobi. « Sans la paix, il n’y aura pas de développement sur notre continent et ailleurs. La paix est la fondation du développement. La paix se trouve à l’intérieur de nous-même, dans notre tête et sur notre cœur », a souligné Ahlin Byll-Cataria, le secrétaire exécutif de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique ou ADEA.
« Il importe d’optimiser la façon dont l’éducation contribue à la culture de la paix. Les différences ethniques, raciales, culturelles, religieuses… ne doivent pas être un problème », a ajouté l’orateur. En effet, les pays participants à l’atelier régional de Mombasa ont tous connu ou connaissent des troubles et conflits d’origine politique, raciale, religieuse, culturelle…
« Il est pressant de s’atteler à la reconstruction nationale par la réorientation du capital humain », a lancé Thanh-Hoa Desruelles, chargée de Relations externes et Communication de l’ADEA. Chez nous, même les écoliers y sont allés de leur propre « éducation » pour participer aux mouvements durant le moment fort de la crise de 2009. D’aucuns se souviennent du jour où des lycéens d’Ampefiloha étaient sur le point de s’affronter sans les interventions policières et militaires.
Naturellement, toute société humaine est organisée. Mais elle est aussi sujette à la désorganisation puis à la réorganisation. L’éducation est importante dans ce sens. En effet, au XVIIIe siècle, Rollin (1661-1741) met en garde contre la malheureuse fécondité pour le mal dans le cœur de l’homme. Partant, le philosophe Kant avance que l’on ne naît pas homme, on le devient seulement par l’éducation.
Les retrouvailles de Mombasa sont financées par l’ADEA en partenariat avec le gouvernement kenyan. Elles s’inscriront dans la logique de la conférence sur l’éducation dans les situations de crise et dans les périodes post-conflits, organisée dans la même ville en 2004. Il a été alors déclaré d’« utiliser nos systèmes éducatifs comme des outils et des leviers destinés à assurer la reconstruction, la prévention des conflits, le règlement des conflits et la construction nationale ».
Cette année encore, la Concertation globale inter-agences pour l’éducation dans les situations d’urgence a eu lieu du 31 mars au 04 avril à Istanbul, en Turquie. A cette occasion, les ministres africains de l’Education ont donné leurs avis sur l’opportunité et la faisabilité de la mise en place d’un pôle de qualité inter-pays (PQIP) sur l’Education pour la paix. Et ce sera chose faite à Mombasa ce septembre 2009.
Rivonala Razafison
Nairobi Kenya, 11/09/2009