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Editorial

Apaisement

vendredi 4 juillet 2008 | R. C.

La relaxe des 16 prévenus sur 17 dans le procès de Fianarantsoa hier apaise, de plusieurs crans, la tension politique et sociale dans la capitale du Betsileo. Accusés d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, ces militants du Tambatra ne s’attendaient pas du tout à la clémence de la justice fianaroise. Leur président, Pety Rakotoniaina, croupit en effet en prison pour le même motif même si l’ancien maire de la ville est aussi accusé de détournement de véhicules administratifs. Ils étaient effectivement arrêtés au moment où ils allaient se rendre à une réunion de leur parti. Certains d’entre eux, croyant bien faire leur travail, ont cru bon de convoquer les militants, quartier par quartier et à l’aide de mégaphone. Ce n’a pas été du goût des autorités locales qui y ont vu une menace contre leur autorité d’abord et contre celle du gouvernement ensuite. Toujours est-il que le ministère public les a poursuivi pour acte contraire à l’article 91 du code pénal. Des peines très lourdes les attendaient si jamais ils étaient convaincus de quoi que ce soit, notamment de peine de mort.

Illusion

L’autorité de la chose jugée n’empêche pas néanmoins des commentaires sur ce verdict, somme toute logique. Le délai très court de l’instruction a laissé entrevoir cette issue car pour des si lourdes charges, les enquêteurs auraient du quand même prendre du temps avant de boucler leurs dossiers. Ce qui n’a pas été le cas. Dès lors, on a pu prévoir à juste titre l’abandon de l’accusation d’atteinte à la sûreté de l’Etat brandi par le ministère public. Ces derniers temps d’ailleurs, le pouvoir agite cette menace contre tous ceux et toutes celles qui sont tenté(e)s d’aller à contre-courant de la pensée unique du moment. Mais de là à dire qu’à travers ce verdict, la justice essaie de se démarquer du pouvoir politique, qu’elle tente de recouvrer son indépendance, c’est encore loin de la réalité. L’indépendance de la justice ne sera garantie que lorsque le pays tourne définitivement la page de 2002. Ce qui n’est pas encore pour demain. Au contraire, le pouvoir se trouve aujourd’hui au faîte de sa puissance. En se montrant clément de temps en temps, il ne fait qu’entretenir l’illusion.

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