Andry Rajoelina a été interviewé par Cristina Silveiro, journaliste de la radio de l’ONU au sortir de l’Assemblée générale ; c’est ce que le chargé de communication de la présidence de la HAT partage à la presse nationale. Ci-après l’essentiel de l’entretien qui a duré près de quatre minutes.
Cristina Silveiro (C.S) : C’est un plaisir de partager ce moment d’émotion avec vous. Vous venez de signer un accord avec la SADC, un accord qui ouvre la route de sortie de la crise. Un accord qui prévoit un Gouvernement d’Union Nationale et le retour des partis d’opposition et des élections. Alors, quelle est la prochaine étape ?
Président de la HAT (PHAT) : Tout d’abord, Madagascar a traversé un long chemin parfois très très difficile depuis le soulèvement populaire qui s’est déroulé vers la fin de l’année 2008. Donc, maintenant nous sommes heureux et fiers de retrouver notre place au sein du concert des Nations. Maintenant, il est important de procéder à la mise en œuvre de la Feuille de Route afin qu’on puisse organiser des élections libres et transparentes pour mettre en place les Institutions de la Quatrième République.
C.S : Alors justement, cette Feuille de Route aussi et ces élections vont donner accès au retour de l’aide internationale. Que comptez–vous faire ? Quelles idées, quelle plateforme avez–vous ?
PHAT : Vous avez raison parce que cela fait plus de 3 ans que nous n’avons plus eu des aides internationales surtout du côté social, tant que sur les investissements qu’en infrastructures. Donc, maintenant, il est vraiment important pour nous de renouer avec les Organisations et les Instances internationales pour reprendre les aides nécessaires afin qu’on puisse développer notre grand pays, qu’est Madagascar.
C.S : Alors à l’ONU, l’heure est à la diplomatie préventive et votre pays est souvent cité par les pays membres comme un exemple de réussite, justement pour la sortie de conflits par la médiation. Alors, en tant que participant à une telle médiation pour la sortie de crise, quelle a été votre expérience ?
PHAT : Justement. Madagascar est l’un des rares pays qui a pu sortir de la crise sans nous verser dans la guerre civile, sans faire couler des sangs. Maintenant, Madagascar a un peuple modèle, un exemple. Nous voulons aujourd’hui se concentrer sur le développement économique et aussi social du peuple malgache.
C.S : Par rapport au développement économique et social du peuple malgache, le rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, Monsieur De Schutter, avait signalé en début d’été qu’un habitant sur deux ne mangeait pas à sa faim à Madagascar. Alors, comment comptez–vous remédier à cette pauvreté et à cette faim dans votre pays ?
PHAT : Vous avez raison. Actuellement, les signaux à Madagascar sont au rouge, c’est-à-dire, il faut urgemment déployer tous les moyens afin qu’on puisse créer de l’emploi, et venir aussi aider les plus faibles, les plus vulnérables afin qu’on puisse les accompagner, que ce soit au niveau de l’éducation qu’au niveau de la santé. Nous devrons mettre en place des priorités surtout avec l’aide de la Communauté Internationale et les Organisations comme l’USAID, l’UNICEF et les autres, comme la Banque Mondiale, qui peuvent vraiment nous accompagner. Actuellement, notre priorité est l’accès de chaque habitant à la santé, et aussi de créer de l’emploi et aider les jeunes à accéder à l’éducation.
C.S : Alors là, c’est sur un tout autre registre. Un côté beaucoup plus personnel et humain. Vous avez monté des compagnies de médias, de marketing. On vous a surnommé TGV. Vous avez été Maire aussi avant d’arriver à cette Présidence. Est-ce que vos jours en tant que DJ vous manquent ?
PHAT : C’est vrai qu’on dit que je suis un DJ. C’est vrai. Dans le sang, j’ai le rythme et le tempo pour pouvoir faire avancer les choses. Et maintenant, je pense que pour notre pays, Madagascar, le défi change, c’est-à-dire de développer un grand pays qui a beaucoup de potentiels avec la foi et la volonté qui sont en moi.





