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Antananarivo | 17h10
 

Editorial

Ambiance de coopérative populiste

vendredi 13 mars 2009 | Ndimby A.

« Quant à flatter la foule,
O mon esprit, non pas,
Car le peuple est en haut
Et la foule est en bas
 ».

En écrivant ces lignes dans Les contemplations, le sage Victor Hugo pensait-il aux crises politiques malgaches ? On n’aura pas cette prétention, même si cette éventualité est charmante.

Et pourtant, ces fameux vers que tous les férus de démocratie connaissent par cœur mériteraient d’être médités en ces temps où le populisme, au sens d’appel au peuple et d’utilisation d’arguments démagogiques, est devenu une norme. La foule du 13 mai, frustrée, appauvrie, lésée, blessée, et même sans doute pour quelques-uns, financièrement motivée, se voit promue au rang de peuple malgache. En près de trois mois, ces quelques milliers de personnes à Antananarivo et dans les régions sont devenus une véritable force qui s’est imposée aux 18 millions de malgaches, en cumulant plusieurs atouts : un courage indéniable, des haut-parleurs de sonorisation mobile, et maintenant la protection bienveillante des fusils du CAPSAT. « Démocratie est le nom que nous donnons au peuple chaque fois que nous avons besoin de lui » souligne Robert de Flers.

Le pouvoir vient du peuple…

Le pouvoir vient donc du peuple, qui le donne et le reprend. Nous soumettons à l’appréciation du lecteur la valeur toujours d’actualité de l’extrait de texte suivant, publié dans certains journaux en 2002, en pleine polémique sur la légalité et la légitimité sous le titre :
« Argumentation juridique démontrant la validité politique de la proclamation de Marc Ravalomanana à la Présidence de la République ».

« (…) [La] « Constitution », est donc l’acte qui établit et fonde le statut du pouvoir politique dans la société malgache. Conformément au courant constitutionnaliste moderne, cette Constitution est avant tout un contrat, un pacte (pactum subjectionis) qui unit le peuple aux gouvernants, et par lequel le peuple reconnaît le pouvoir des gouvernants, c’est-à-dire du gouvernement et du Président de la République. (…)
En vertu de cette théorie contractuelle de la notion de constitution, on est donc en droit de se demander si le peuple malgache reconnaît toujours le pouvoir des gouvernants en place. La réponse ne souffre d’aucun doute : les gouvernants ne possèdent plus la moindre parcelle de l’autorité politique que le peuple lui reconnaissait il y a quelques mois encore. (…)
Il est évident qu’aujourd’hui le pacte constitutionnel entre le peuple malgache et les gouvernants est rompu, ce qui signifie que le statut du pouvoir politique des gouvernants en place, est désormais sans valeur juridique. La continuité de leur fonction ne serait donc qu’une apparence de pouvoir, car le peuple leur a retiré l’effectivité du pouvoir. (…)
Il faut dire qu’un Etat est avant tout un sujet du droit international, dont la souveraineté et la place dans le concert des nations s’apprécient suivant les trois éléments constitutifs de tout Etat, à savoir la population, le territoire et surtout l’appareil de gouvernement. Etant donné que le droit international exige que l’autorité exercée sur la population et sur le territoire par cet appareil de gouvernement soit effective (afin que l’Etat puisse prétendre aux attributs de la souveraineté) il en découle que le maintien du gouvernement sans pouvoir (…) ne ferait que nuire aux intérêts suprêmes de l’Etat et de la nation malgache. En tout cas l’argument incontestable pour démontrer la souveraineté d’un gouvernement sur un territoire et une population est l’effectivité de ses actes quotidiens d’administration locale. (…)
 ».

A l’époque, l’auteur de cette brillante argumentation juridique pour défendre la légitimité de Marc Ravalomanana était doctorant en droit. Alors que maintenant il a son titre en poche, il vient d’entrer dans l’équipe des négociateurs de Andry Rajoelina pour lutter contre la légalité du même Marc Ravalomanana : il s’agit de l’avocat André Resampa. En politique à Madagascar, aucune amitié n’est sans doute éternelle.

Loi de la jungle…

Sans vouloir débattre avec cet éminent juriste de la qualité de son argumentation, ce pour quoi nous ne nous sentons ni armés ni formés, le simple citoyen que nous sommes se pose quand même des questions. Il est indiscutable que dans une démocratie réelle, le pouvoir est placé pour un temps par le peuple entre les mains des dirigeants. Mais cela donne-t-il autorité au peuple de le reprendre n’importe quand, par n’importe quel moyen, et surtout, à travers n’importe qui ? Dans ce cas, quelle est la valeur du droit, dont le concept a été inventé par l’homme pour essayer de rompre avec le temps des cavernes et la loi de la jungle ? A partir de quelle mesure une foule peut-elle se targuer d’être le peuple ? A partir de quand une succession de meetings, quel que soit son degré de vocifération et de légitimité, peut-elle se substituer à une élection ? Dominique de Villepin déplore l’effritement des fondements de la démocratie dans le monde contemporain : « Une image à la télévision légitime toutes les causes. L’adoubement médiatique se substitue au sacre démocratique : démocratie directe, sondage grandeur nature, vote à main levée, à poing dressé ».

Sans doute la réponse aux questions ci-dessus est simple. Malheureusement, seul ce qui est respectable peut être respecté. Certains argueront donc ici que la Constitution était mal faite et que le code électoral était mal fagoté. Résultat : élections biaisées, résultats peu fiables, Parlement peu représentatif. Soit. Mais la plupart des dinosaures politiques qui hantent actuellement les couloirs du Conseil national de coordination (pro-TGV) ont déjà été au pouvoir pendant la troisième République, soit au sein de l’UNDD, de l’AREMA, voire le VVSV ou le Leader-Fanilo. Pourquoi n’ont-ils pas levé le petit doigt pour proposer des améliorations de la Constitution ou du code électoral ? A moins qu’il ne soit plus simple de crier au loup quand on est dans l’opposition, et de prétendre ne voir que des agneaux quand on est au pouvoir. Le SEFAFI a d’ailleurs rappelé amèrement que Marc Ravalomanana, sévère pourfendeur du code électoral en 2001, affirma après son accession à la Présidence que c’était un des meilleurs d’Afrique.

Populisme et mauvaise foi

Quand on veut s’approprier le pouvoir, et a fortiori en dehors des règles constitutionnelles, il faut se constituer un solide arsenal d’arguments pour provoquer l’enthousiasme de la foule. Avec sagesse, Jean-Jacques Rousseau soulignait que « Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir ». Le chapelet d’erreurs de Marc Ravalomanana a constitué un terreau favorable. Atteinte à la liberté d’expression par l’impossibilité pour les opposants d’accéder aux chaînes de l’audiovisuel public, mais aussi par la fermeture d’émissions ou de stations audiovisuelles. Atteinte aux valeurs nationalistes, en favorisant l’immixtion d’étrangers dans les sphères de décision économique et politique à Madagascar, allant même jusqu’à tenter de vendre 1,3 millions d’hectares aux sud-coréens. Gabegie, en effectuant des dépenses faramineuses qui ne profitent pas au peuple, telles que l’Air Force One Number Two. Aveuglement, en se focalisant sur des sujets considérés comme inutile (comme l’accueil du sommet de l’Union Africaine qui n’intéresse pas les malgaches).

Et enfin, trahison, en faisant venir des mercenaires pour encadrer l’Emmo-Nat. Ce point sera sa plus grosse erreur, car il s’est mis à dos à la fois une partie de l’opinion publique, mais aussi les officiers et sous-officiers malgaches. On sait tous maintenant quel est l’impact de cette frustration au sein de l’armée. Et il aurait du se souvenir que c’est l’affaire des mercenaires qui a entraîné la chute de Ratsiraka pour les mêmes raisons en 2002. La connaissance de l’Histoire est un des fondements de la science politique. Mais effectivement, on se souvient que Marc Ravalomanana n’est pas très féru de cette discipline, pour avoir répondu des fadaises à une question sur les événements de 1947.

Tous ces thèmes ont servi de ferment à la grogne, et il a suffi que Andry Rajoelina les aligne peu à peu dans les discours. De plus, en temps de crise politique, l’objectif n’est pas de s’adresser à l’intellect des gens par des démonstrations savantes, mais de s’adresser à leurs émotions, en leur racontant ce qu’ils veulent entendre, quitte à flirter avec les mensonges. Le coup de génie de l’ancien maire d’Antananarivo quand il a préparé sa crise, est d’avoir mis en place un quatuor d’éditorialistes, bourrés de divers talents, dont tous ne sont cependant pas louables. Mais le fait est que ces éditorialistes ont réussi à galvaniser les foules, maintenir la pression, prêcher la bonne parole, proférer les menaces et autres imprécations pour orienter la vindicte populaire. Augustin Andriamananoro, Ministre des Postes, télécommunications et des nouvelles technologies du « Gouvernement de transition », a eu le courage (ou l’affront) d’énoncer samedi dernier sur Radio Antsiva cette phrase lourde de sens concernant les mesures à prendre pour se protéger contre l’Emmo-nat :
« qui veut la fin, veut les moyens ». Machiavel a trouvé un disciple de plus. « Il n’y a jamais eu qu’un moyen de se hisser au pouvoir, c’est de crier : Peuple, on te trompe ! » rappelait d’ailleurs Louis Latzarus.

Ambiance de Kolkhoze

Populisme et flatterie envers la plèbe ne pouvaient donner qu’un seul résultat : une ambiance de Kolkhoze (coopérative de l’époque soviétique), où la hiérarchie n’existe plus, et dans laquelle tous se sentent dirigeants, responsables, sans considération de valeurs, de compétences ou de discipline. Le Maréchal Clémenceau a eu cette belle définition lapidaire qui est restée célèbre : «  La démocratie, c’est le pouvoir pour les poux de manger les lions ».

La crise politique actuelle est donc l’occasion de petites vengeances, de coups sournois, de vengeance pour ceux qui se sont sentis (à tort ou à raison) brimés et opprimés par ceux qui dirigeaient. Est-il donc étonnent de voir et d’entendre des scènes qui ne devraient exister que dans les films de voyous ? Un adjudant qui se permet de braquer son arme sur un vice-amiral. Des syndicats qui votent la destitution de leur directeur général. Un colonel qui s’auto-proclame CEMGAM. Des graines de potence à l’haleine avinée qui s’improvisent comité de vigilance pour racketter les automobilistes aux barrages. Il semblerait que toute la société malgache soit en crise d’adolescence, à l’image de Andry Rajoelina. Faut-il s’attendre à ce que des prêtres novices du petit séminaire d’Ambatoroka fassent un sit-in pour remplacer Mgr Razanakolona comme archevêque d’Antananarivo ? Selon Gustave Lebon, « Le véritable progrès démocratique n’est pas d’abaisser l’élite au niveau de la foule, mais d’élever la foule vers l’élite ». Vaste programme ou vœu pieu à Madagascar ?

Nous payerons tous cher, un jour ou l’autre, le résultat de cette éducation coupable que nous donnons à nos enfants, ce qui pose la question de la longueur de la vision : très court terme ou long terme ? « Un politicien pense à la prochaine élection. L’homme d’État, à la prochaine génération » soulignait James Clarke. Le problème est que les Malgaches ont semble-t-il perdu la capacité de vision à long terme, d’où cet aspect cyclique des crises politiques. Sur Radio Viva, une éditorialiste exhortait d’ailleurs ainsi les chefs d’entreprise du GEM, accusés de frilosité et d’obstruction à la lutte populaire : « faisons table rase du passé, et nous reconstruirons un avenir meilleur ». L’ennui, c’est que si les tables rases du passé deviennent chroniques, on se demande bien sur quels piliers peut-on encore bâtir une société sereine et stable. Et après, on va encore accuser les bailleurs de fonds de favoriser la pauvreté…

A force de caresser la plèbe pour favoriser son érection, chaque fois qu’un politicien ambitieux mais impatient se sent pousser des ailes, on efface de plus en plus les limites entre le bien et le mal, le juste et l’injuste, le vrai et le faux, le légal et l’illégal. Ces notions deviennent finalement à géométrie variable en fonction des intérêts politiques. C’est cette même foule qui va être manipulée avec les mêmes ergotages pour renverser celui qu’elle aura porté au pouvoir dans les années précédentes. L’argument suprême des populistes du 13 mai est celui-ci : le peuple y exprime sa volonté. Ce à quoi, on rétorquerait l’excellent mot de Louis Latzarus : « Quand vous lisez dans les journaux « le pays s’est prononcé », comprenez qu’une moitié de la nation a réussi à opprimer l’autre ». Et maintenant, mon Dieu, qu’est ce que le 13 mai s’exprime…

« En démocratie, la politique est l’art de faire croire au peuple qu’il gouverne » disait Louis Latzarus. Le ton est donné. En 1972, on essaie tant bien que mal d’organiser des débats populaires appelés vovonana. En 1991, des conférences nationales, qui ont servi de salle d’accouchement pour la Constitution de la IIIème République. En 2002, la rue a suffi à donner un coup de barre à des résultats d’élections incertains. Pour 2009, Andry Rajoelina tentera-t-il quand même d’y mettre les formes en participant aux Assises nationales organisées par le FFKM, ou bien écoutera-t-il le chant des faucons au sein des politiciens et des militaires, qui tentent de lui faire croire que ce n’est plus la peine ? Toutefois, la sagesse ne se trouve pas toujours dans les voix les plus insistantes, car la raison n’est pas une question de décibels. Au sein de chaque faucon, le vrai n’est jamais très loin.

23 commentaires

Vos commentaires

  • 13 mars 2009 à 06:07 | Menabe (#209)

    L’information que je vais relayer ici n’a pas sa place sous cette rubrique, mais compte tenu du fait que l ’edito de Ndimby attire pas mal de lecteurs, on peut toucher bcp de personnes ici.

    J’ai entendu sur radio mada tres tot ce matin que les mutins veulent attaquer le palais d’Iavoloha et assassiner le President.

    Leurs soldats seraient déja aux alentours de Iavoloha dans la porcherie.

    Il y a 2 chars dans la ville pour cette operation d’assassinat.

    Je ne sais pas si c’est de la paranoia, ou la realite mais compte tenu de l’evolution de la situation, meme si je ne peux pas sortir pour aller voir cela, je pense qu’il y a de fortes chances que cela soit vrai.

    La redaction peut elle aussi confirmer cette information ? merci

    • 13 mars 2009 à 06:43 | titi (#219) répond à Menabe

      il faut sauver le président Ra8, je demande a Ragasy et aubertine de venir m’aider à le faire car c’est la fin pour les malgaches et madagascar

    • 13 mars 2009 à 07:48 | ragasy (#416) répond à titi

      Allez-y Titi, attaquez Iavoloha, tuez même le président si vous le voulez et dites le bien fort à vos enfants :

      « j’y étais mon fils. Ce fut une grande gloire que j’ai pu apporté à mon pays. »

      Et surtout, n’oubliez pas d’emmenez avec vous Razanakolona, TGV et Ramaholimihaso avec l’armée de la SEFAFI. Vous serez au complet. Et bon courage mon vieux.

    • 13 mars 2009 à 10:14 | Imaitso (#773) répond à ragasy

      « Et surtout, n’oubliez pas d’emmenez avec vous Razanakolona, TGV et Ramaholimihaso avec l’armée de la SEFAFI. Vous serez au complet. Et bon courage mon vieux. »

      M. Ragasy, pourquoi vous mettez tout le monde dans le même paquet ? Vous incitez entre autre la guerre de religion ou quoi ? Réflechissez un peu : si Votre Razanakolona et compagnie font appel pour les assises nationales actuellement, est-ce qu’il a accepté la révendication de Andry : démission du Président avant les assises ?

      Je ne suis pas pro-Ra-8 avant même le mouvement orange car je n’ai pas donné ma voix ni pour son 2ème mandat ni pour « sa constitution ». Mais je ne suis pas d’accord qu’on l’assassine. Donnons les mains pour protéger sa vie en danger.

      Espérons que depuis sa « mea culpa » il est devenu « un homme » et un« homme de parole ». et comme dit nos anciens : « Ny hendry mody voky fa ny adala manesika ihany » ; qui ’est-ce « adala » et « hendry » ?

    • 13 mars 2009 à 10:43 | ragasy (#416) répond à Imaitso

      C’est pas moi qui veut assassiner. Allez dire à qui de droit.

      Par ailleurs, je ne mets personne dans le même paquet, ils s’y sont mis dedans par eux-mêmes !

    • 13 mars 2009 à 10:47 | ragasy (#416) répond à Imaitso

      C’est pas moi qui veut assassiner. Allez dire à qui de droit.

      Par ailleurs, je ne mets personne dans le même paquet, ils se sont mis dedans par eux-mêmes !

    • 13 mars 2009 à 12:06 | titi (#219) répond à ragasy

      je suis contre l’assainat du président de la république, la haine ne se retourne qu’envers ceux qui le sèment.
      Je suis mème pour son maintient au pouvoir s’il change d’attitude et de politique dans l’intérét du pays.
      mai est ce qu’il à fait quelque chose pour éviter cet affrontement ?
      Il à toujours dit tsapao aloha ny herinareo, c’est ce qui est en train de se passer pour lui et pour nous tous qui lui trouvai un certain mérite dans la construction du pays, mais il faut ètre réaliste dans quelques temps, Ranjeva, Rabemananjara, radavidson et autres seront de nouveau dans le prochain gouvernement, seul le peuple va payer le lourd tribu de cette grève.

    • 13 mars 2009 à 13:14 | titi (#219) répond à titi

      même le grad iloafo à rejoint le camp rajoelina, je reitère encore mon clin d’oeil à RAGASY pour défendre le maintient du président au pouvoir car tout les rats commencent a quitter le navire comme les pro ratsiraka en 2002

    • 13 mars 2009 à 16:01 | Mimie (#196) répond à Menabe

      Radio mada et paranoïa, ca rime bien
      LOL

    • 14 mars 2009 à 16:58 | Maharaka (#576) répond à ragasy

      "C’est pas moi qui veut assassiner. Allez dire à qui de droit. Par ailleurs, je ne mets personne dans le même paquet, ils s’y sont mis dedans par eux-mêmes !
      Votre analyse est erronée Ragasy, elle me semble même partisane. Ce que fait Razanakolona et le FFKM est de résoudre la crise pacifiquement pour l’intérêt supérieur de la nation et cela ne peut pas passer si les 2 rivaux restent inflexibles sur leurs révendications subjectives. Ce que dit Imaitso est juste, Razanakolona n’a pas cédé aux révendications capricieuses ni aux TGVistes ni au pro-Ra8. Tu crois qu’il est très apprécié par les TGV ? Le point commun c’est juste la dénonciation des multiples dérives du pouvoir et c’est tout. Les dirigeants catholiques sont parmi les rares audacieux qui osent dénoncer le régime Ravalomanana sur ses abus et cela bien avant la révolution orange. Je crois que Le Président Ravalomanana ne se retrouve pas dans la situation actuelle s’il les a écouté. En tout cas, comme notre confrère Imaitso,je ne suis plus pour Ra8 dès son référendum taillé sur mesure et son 2ème mandat, mais quand même, je suis contre les malintentionnés qui concoctent une élimination physique du Président. Eliminer physiquement un leader quiconque ne mérite pas à un malgache pur sang et cela ne fait qu’envenimer la situation. Le président a déjà prouvé son courage de demander pardon au peuple malgache sur le mal qu’il a fait. C’est louable de sa part. A ma connaissance, ça n’a jamais été le cas dans notre pays ni même dans beaucoup des pays du monde. En effet, les dirigeants ont toujours l’habitude d’évoquer des argumentations, le plus souvent juridiques, pour justifier tous ses actes. Je me souviens que M. Ratsiraka avait osé justifier la tuérie d’Iavoloha à son retour du pays en 1996. Si le président Ravalomanana se met d’accords sur les négociations de sortie de crise en acceptant le partage du pouvoir avec l’opposition (révendications objectives mais pas capricieuses), c’est là une manière pacifique de sortir de cette crise.

  • 13 mars 2009 à 08:07 | ragasy (#416)

    Faut-il s’attendre à ce que des prêtres novices du petit séminaire d’Ambatoroka fassent un sit-in pour remplacer Mgr Razanakolona comme archevêque d’Antananarivo ? lol.

    Ce serait vraiment pas mal !

    « Le véritable progrès démocratique n’est pas d’abaisser l’élite au niveau de la foule, mais d’élever la foule vers l’élite ». Vaste programme ou vœu pieu à Madagascar ?

    Eduquons, éduquons. Commençons par l’éducation civique pour que nos enfants connaissent véritablement leurs droits et leurs devoirs envers leurs concitoyens.

  • 13 mars 2009 à 09:07 | bema (#828)

    « Am-bava homana am-po mieritreritra » selon un proverbe malgache.Merci à Ndimby mais j’aimerai quand même vous dire que le peuple est trahi par les dirigeants et surtout par Ravalomanana. Toutes les manettes sont (encore) entre ses mains malheureusement il a complètement negligé son peuple (et son pays)qui l’a mis au pouvoir. Il a utilisé toute l’administration à broyer tout ce qui le gène. Son seul succés est d’avoir mis le Pays à terre. Pour conclure : « aleo alan’andriana toy izay alam-bahoaka »

    • 13 mars 2009 à 09:57 | xena (#774) répond à bema

      Misaotra anao ry le Bema !

  • 13 mars 2009 à 11:05 | LalaBe, de la majorité silencieuse (#723)

    LE RENVERSEMENT DE RAVALOMANANA PAR LA FORCE N’EST PAS UNE SOLUTION

    D’après les dernières nouvelles, il ne manquerait plus que le ralliement aux putschistes de l’ensemble de la gendarmerie et de la police, pour que Ravalomanana soit renversé.

    Mais les putschistes savent-ils que le renversement de Ravalomanana par la force ne sera pas une solution durable, ni sur le plan local, ni vis-à-vis de la communauté internationale ?

    Sur le plan local, je ferai partie de ceux qui trouveront cet acte contestable dans un Etat de droit, et mettront tout en œuvre pour le contester. Cela n’apportera donc nullement le retour au calme escompté.

    La communauté internationale, par la voix de Jean Ping de l’UA a prévenu que toute prise de pouvoir par la force sera inacceptable. Et d’ailleurs, y a qu’à voir où en sont aujourd’hui la Mauritanie et la Guinée équatoriale, qui ont connu des coups d’Etat militaires. Il faudra attendre 2 ou 3 ans, pour que les bailleurs de fonds (à commencer par le FMI) consentent à redonner l’aide financière. Et ceux qui estiment que Madagascar peut se passer de l’aide financière internationale trahissent leur ignorance de la misère de ce pays devenu un des plus pauvres au monde !

    Pour qu’une solution à la présente crise (y compris le renversement éventuel de Ravalomanana) soit incontestable, donc durable, il faut qu’elle soit légale et légitime.

    Pour qu’elle soit légale, il faut qu’elle repose sur des dispositions de la Constitution malagasy. Et en démocratie, c’est le peuple qui confère la légitimité.

    Nous sommes un Etat de droit, régi notamment par une constitution.

    Que nous dit la Constitution malagasy ?

    « Article 6 : La souveraineté appartient au peuple, source de tout pouvoir, qui l’exerce par ses représentants élus au suffrage universel direct ou indirect ou par la voie référendaire (...) ».

    Notre constitution prévoit donc bien le recours au référendum. C’est ce que confirme l’article 54 :« (...) Il [le Président de la République] peut, sur toute question importante à caractère national, décider en Conseil des Ministres de recourir directement à l’expression de la volonté du peuple par voie de référendum.(...) ».

    Je suggère donc qu’un référendum soit organisé le dimanche 7 juin 2009 (cela laissera environ 3 mois aux protagonistes pour faire campagne).
    La question posée serait la suivante :

    « Mety ve ny hanohizan’i Marc Ravalomanana ny asan’ny filoham-panjakana ? » (« Marc Ravalomanana peut-il continuer son mandat de Président de la République ? »).
    Si le « oui » l’emporte, on le laisse terminer son mandat, et même se représenter éventuellement une 2ème fois.
    Si le « non » l’emporte, on organise une nouvelle élection présidentielle 3 mois après : 1er tour le dimanche 6 septembre 2009, et application des dispositions de l’article 47 de la Constitution relatives à l’élection présidentielle.

    Le référendum se déroulerait sur toute l’île.

    Et pour que les putschistes (et leur chef Andry Rajoelina) sachent ce que pense le peuple de leur action, le même jour (dimanche 7 juin 2009) un référendum serait aussi organisé uniquement à Antananarivo, avec cette fois-ci la question :

    « Ankasitrahanao ve ny fomba hanatanterahan’i Andry Rajoelina ny asan’ny Ben’ny tanànan’Antananarivo ? » (« Approuvez-vous la façon dont Andry Rajoelina accomplit son mandat de Maire de Tananarive ? »).
    Si le « oui » l’emporte, on le réhabilite maire, et on le laisse continuer son mandat.
    Si le « non » l’emporte, on organise une nouvelle élection municipale à Antananarivo 3 mois après : 1er tour le dimanche 6 septembre 2009.

    Tous ceux qui se proclament « champions de la démocratie » ne devraient pas craindre le verdict populaire !

    Bien entendu, tout sera mis en œuvre, pour que ces 2 référendums se déroulent de la façon la plus libre, transparente et irréprochable qui soit.

    Pour conclure, voici un article de la Constitution destiné à faire réfléchir les protagonistes : article 43 : Les fonctions au service des Institutions de l’Etat ne peuvent constituer une source d’enrichissement ni un moyen de servir des intérêts privés.

  • 13 mars 2009 à 11:47 | kamis (#221)

    kamis est vraiment d’accord avec les commentaires de lalabe,majorité silencieuse. Sauf pour le délai de 3 mois de flottement. Il serait mieux si 1mois + 15 jours car il n’y a plus que 2 camps actuellement. On n’a pas besoin d’une durée assez longue, vu ce que les profiteurs peuvent faire pendant ce laps de temps.

  • 13 mars 2009 à 14:10 | larry (#1005)

    DEPUIS QUAND TRIBUNE FAIT DU « COPIE-COLLER » ?DOMMAGE !COURRIER INTERNATIONAL EST LA CLASSE BIEN SUR !MAIS LE PROFESSIONNALISME S’EST POUR QUAND,AU MOINS VOUS CITEZ VOTRE SOURCE !MERCI POUR L’INFO QUAND MÊME !

    • 13 mars 2009 à 14:50 | Ndimby A. (#444) répond à larry

      Bonjour. Puis-je savoir à quel copier-coller faites-vous allusion ? Merci d’indiquer la référence du document de Courrier International.

    • 13 mars 2009 à 14:59 | Rakitoza (#689) répond à Ndimby A.

      Ndimby, don’t korapaka !

      C’est le Courrier international qui a repris votre article, et qui l’a un peu « rewritté » (http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=95615).
      Mais ils ont pris soin de citer votre nom en tant qu’auteur, et Tribune.com en tant que source principale.

      Je me demande à quoi Larry joue : mauvaise foi ou faute d’inattention ? En tous cas, avant de se permettre des remarques de ce genre, il devrait commencer par avoir les yeux en face des trous. Après on s’étonne avec ce genre de comportement que les crises politiques soient cycliques.

      Larry : sans rancune ! (en espérant lire tes excuses sur ce forum pour cette erreur...)

    • 13 mars 2009 à 15:22 | titi (#219) répond à larry

      c’est courrier international qui à copié l’article de Ndimby et non le contraire c’est même souligné en bas.
      Quand on n’a rien à dire que de critiquer on se trompe souvent n’est ce pas ? .
      Courage Monsieur Ndimby être journaliste n’est pas aisée en ces temps encore bravo et merci pour votre analyse et pertinence.
      A vous relire très bientôt.
      surtout que courrier international vous copie intégralement maintenant

    • 13 mars 2009 à 19:11 | Vitagasy (#304) répond à Ndimby A.

      Larry ne sait pas lire. La signature de Ndimby est en clair a la fin de l’article repris par le Courrier International.

      Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

  • 13 mars 2009 à 17:22 | Rana (#1013)

    Malheureusement, si on se réfère à ce qui se passe actuellement à Mcar, ce sont les mutins du Capsat (ou l’armée toute entière) qui s’auto-substituent au peuple malgache pour décider du sort du pays, uniquement parce qu’ils ont des armes, leur seul point fort !! Donc, en résumé, c’est la dictature des armes qui règne actuellement, à la place de la démocratie qu’on a tant essayé de mettre en place et qui va coûter ultra-chère au pays pendant quelques dizaines d’années. Hélas !!

  • 13 mars 2009 à 18:42 | Vitagasy (#304)

    Toute ressemblance avec des evenements passes ou presents n’est que fortuite !

    En vente libre, « La subversion » de Roger MUCCHIELLI aux Editions C.L.C.

    La Subversion :

    Les agents subversifs agissent sur l’opinion publique par la maîtrise d’un canal de communication majeur (télé, radio, journal...) ; sans canal de communication majeur, pas de subversion.

    1- Discréditer les notables ; stigmatiser leurs comportements, leurs opinions, préjudiciables au plus grand nombre.

    2- Démoraliser la population ; la convaincre de son impuissance à agir, la culpabiliser, la faire douter.

    3- Diviser ; empêcher un consensus propice à une réaction de masse.

    4- Discréditer l’autorité ; démontrer son incapacité à prendre en charge les problèmes, à assurer la sécurité publique, encourager la désobéissance civique, faire germer une autorité de substitution.

    5- Neutraliser toute intervention spontanée des masses en faveur de l’ordre établi ; inhiber les masses. Il n’est même pas besoin de solliciter l’assentiment des masses. Il faut obtenir l’apathie populaire.

    6- Mais pourtant : « parler et agir au nom du peuple ».

    7- Isoler les citoyens, les obliger à ne penser qu’à eux, les recentrer sur leurs besoins vitaux à court terme : c’est la « panique muette ».

    8- Pendant ce temps, l’agent subversif dénonce, critique, mais ne propose rien ; il n’est pas suspect ; il conserve toute latitude pour s’indigner.

    9- La violence s’installe ; elle est présentée comme « des actes désespérés de personnes qui n’en peuvent plus » ; on en vient à évoquer la « légitime défense ».

    10- Le manichéisme moral est mis en place ; il y a le bien et le mal.

    11- Le pouvoir sous toutes ses formes, c’est le « mal » (l’Etat, les capitalistes, les profiteurs...).

    12- A l’opposé, les éléments subversifs se font porteurs du « bien », sous toutes ses formes les moins contestables.

    13- La violence, le meurtre deviennent « légitimes » ; la cause est « juste ».

    14- La masse est déstabilisée, culpabilisée, sa conscience morale la fait douter.

    15- Sans contre-subversion, la masse s’inhibe.

    16- Les « belle âmes » changent de camp... par faiblesse, par intérêt.

    17- Les belles âmes sont récupérées par les éléments subversifs ; elles deviennent leur caution.

    18- Il devient « confortable » de rallier la subversion.

    19- « Les événements » deviennent le prétexte à « régler des comptes personnels », la terreur s’installe.

    20- Les éléments subversifs font pression sur les responsables des médias.

    21- Les médias sont aux ordres des éléments subversifs ; ils relaient les exactions, ils alimentent la panique muette, ils emballent le mouvement.

  • 14 mars 2009 à 03:28 | lalatiana (#1016)

    Merci à vous Ndimby...

    Pour la pertinence, la qualité et la rigueur de votre écriture.

    Je découvre vos editos.

    Persévérez svp. Vous vous avérez essentiel en nous apportant enfin sur la place la raison, la modération, le recul et l’objectivité qui font semble t il cruellement défaut dans la très grande majorité des medias disponibles.

    Encore merci à vous.

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